A l’heure où les énergies et l’activité politique Centrafricaine sont mobilisées par la tenue prochaine du FORUM DE BANGUI, on se doit de prendre un peu de recul pour planifier le moyen et le long terme et tenir compte de l’exigence d’une stratégie crédible de Réconciliation Nationale. La consultation populaire qui a permis de mettre en lumière les aspirations profondes des Centrafricains doit conduire à l’exigence d’une préférence nationale par une démocratie citoyenne participative et de proximité. Ce qui implique l’émergence d’une nouvelle gouvernance locale et plus généralement exige une bonne gouvernance à tous les niveaux. Ainsi il serait plus rationnel d’exiger de la communauté internationale qu’elle donne les moyens à notre pays de procéder – pour une fois depuis l’indépendance – à l’élection des maires des villes et communes afin de traduire cette volonté d’associer le peuple à son destin. La République Centrafricaine est à la croisée des chemins. La réussite de ce FORUM démontrera notre capacité à prendre notre destin en main et à promouvoir une nouvelle élite capable de faire participer notre pays au grand concert des Nations. Il n’est pas inutile de rappeler que c’est l’ensemble des textes des accords de LIBREVILLE en 2012 qui ont permis d’un côté de relégitimer le régime du Président BOZIZE d’une part et d’autre part de donner une reconnaissance à la coalition SELEKA. Cela a permis de structurer et de mettre en place « LA TRANSITION » avec ces deux acteurs majeurs qui vaquent aujourd’hui à d’autres occupations. La transition Centrafricaine doit aussi son existence à ces chefs d’Etats et de gouvernements de la CEEAC présidée par le Président tchadien IDRISS DEBY ITNO et le médiateur international SASSOU NGUESSO ainsi que NGUEMA BASSOGO, ALI BONGO……pour ne citer que les chefs d’Etats. C’est une faute politique grave que de l’ignorer dans le processus en cours. La Transition Centrafricaine ne s’est pas forgée ex nihilo sans stratégie en dehors de l’accord de cessez le feu, d’un accord politique global, d’un code de bonne conduite et d’un communiqué final. La Transition était actée pour trois ans avec une élection législative prévue une année et demi après la conclusion de ces accords. A t- on épuisé à ce jour ce délai fixé par les chefs d’Etats? Tous les acteurs de LIBREVILLE n’ont pas – comme par enchantement – disparu de la scène nationale et internationale. Ils ont un éclairage précieux à apporter car ils sont non seulement les témoins mais surtout les acteurs d’un acte fondateur qui ancre sa légitimité dans l’Histoire. Encore faudrait-il les solliciter au lieu de les oublier, voire de les exclure. Il convient également de s’interroger sur la nature de la crise Centrafricaine. La ville de BANGUI foisonne d’experts en tous genres et chaque structure y va de sa thérapie sans faire auparavant le moindre diagnostic. La logique des experts a pris l’ascendant sur le réalisme et le vécu des Centrafricains qui se retrouvent dans une situation de tutelle et d’infantilisation qui semble arranger aussi bien ces experts autoproclamés que beaucoup de nos compatriotes qui se trouvent dépassés par cette crise qui n’en finit pas. La crise Centrafricaine doit être analysée sous son aspect structurel qui trouve son origine plusieurs décennies en arrière. Elle est la conséquence de l’inadaptation de notre administration et de nos outils de production aux exigences de modernité et d’intelligence économique tout autant que politique. L’archaïsme et l’immobilisme ont constitué le fond de commerce d’une certaine classe politique en manque d’inspiration et d’innovation. Le diktat d’une date butoir – imposée et non consentie – aussi bien pour l’élection Présidentielle que pour la tenue du FORUM de BANGUI porte en lui les germes des blocages et de la précipitation qui augurent l’échec de ces deux rendez vous avec l’Histoire de la Centrafrique. En clair et sans ambiguïté il faut proposer au peuple Centrafricain de relire avec attention les dispositions de la Transition en disant clairement que sa fin ne peut-être fixée qu’à la date de prestation de serment du nouveau Président élu démocratiquement et sans contestation. Cela aura l’avantage de calmer les ardeurs de ceux qui ont trouvé dans les multiples phases de la Transition en cours le raccourci et le strapontin qui leurs sont favorables pour mener à bien tous les complots politiciens. Au mépris de l’intérêt du Peuple et des dispositions qui régissent cette Transition !On fera aussi l’économie de disputes stériles et de l’instabilité politique chronique qui gangrène le pays. Il appartient aux organisateurs de ce FORUM d’agir et de faire valider par le Conseil National de Transition le respect strict des dispositions fondatrices. Il est intéressant de rappeler ici qu’une réunion des chefs d’état de la CEEAC à Ndjamena avait proposé une Conférence Nationale (une idée du Secrétariat Général de cette Institution). C’est le Ministère Centrafricain de la Communication, de la Promotion de la Culture Civique et de la Réconciliation Nationale qui a fait la contre proposition d’un Forum et en a obtenu le principe. Depuis plus d’un an, notre Think Tank « Vivre Ensemble » poursuit ses travaux au service de la Nation Centrafricaine. Vous trouverez ci-après nos préconisations pour un renforcement des capacités institutionnelles de l’Etat, l’Egalité des chances et la mise en place de pratiques de bonne gouvernance … Autant de thèmes essentiels que nous exigeons de voir porter dans le cadre du prochain FORUM de BANGUI. http://www.gazambetty.org/politique/le-forum-de-bangui-un-echec-annonce/
COMMUNIQUE
Le forum de Bangui : Un échec annoncé ?
Alwihda Info | Par Christophe Gazam Betty - 26 Avril 2015
A l’heure où les énergies et l’activité politique Centrafricaine sont mobilisées par la tenue prochaine du FORUM DE BANGUI, on se doit de prendre un peu de recul pour planifier le moyen et le long terme et tenir compte de l’exigence d’une stratégie crédible de Réconciliation Nationale.
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