Des informations concordantes recueillies par Alwihda info attestent que le libanais Imam Moussa SADR déclaré disparu en août 1978, serait en vie en libye. Alwihda Info dispose des informations d'une personne de nationalité libyenne qui aurait rencontré l'Imam. « Il serait en détention dans un lieu tenu secret en Libye », a affirmé à Alwihda le témoin qui dit avoir rencontré l'intéressé par coïncidence. « J'ai fait semblant de n'avoir rien vu, rien su, malgré cela j'ai été torturé », a déclaré le témoin à Alwihda. A la question de savoir s'il est prêt à témoigner à visage découvert, le témoin a répondu qu'il ne peut prendre le risque que si sa sécurité est garantie.
Le 31 août 1978, L'Imam Moussa SADR et ses deux compagnons de voyages, Cheikh Mohammad YACOUB et le journaliste Abbas BADREDDINE, disparaissent en Libye, le jour-même de leur rendez-vous avec le leader libyen. Leur disparition est intervenue après une rencontre qualifiée de houleuse avec le leader libyen. Sadr aurait humilié Khadafi lorsqu'il l'a qualifié d'ignorant. « Vous êtes un homme politique, l'islam à ses spécialistes, vaut mieux ne pas s'ingérer dans la religion », lui a t-il dit au cours de l'entretien le 31 août 1978. Depuis, aucune trace jusqu'en 2004 où le passeport de Moussa Sadr a été retrouvé dans un hôtel en Italie. Pour les libyens, c'est une preuve que ceux-ci ont quitté clandestinement le pays à destination de l'Italie avant le rendez-vous. Les enquêtes menées par les juridictions libanaises et italiennes ont apporté un démenti formel aux allégations libyennes.
Pourquoi les libyens ont décidé de faire disparaître Moussa Sadr ?
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce comportement :
1/ Moussa Sadr aurait humilié le colonel libyen qui se considérait à cette époque à un Imam musulman ;
2/ Syriens et palestiniens auraient demandé au colonel libyen de les débarrasser de l'imam puisque sa communauté chiite victime collatérale du conflit israélo-arabe au Liban Sud, était devenue hostile à la cause palestinienne.
3/ Une autre hypothèse faisant état de l'exécution de Sadr à la suite d'un ordre de Khadafi mal interprété par le service secret.
Alwihda poursuivra son enquête et essayera de convaincre le témoin à agir pour la cause des droits de l'homme.
Qui est Imam Moussa Sadr
L'Imam Moussa est né dans la ville de Qom en Iran le 15 avril 1928. D'origine libanaise, il visite le Liban en 1955 et s'y installe en 1959. Le 19 décembre 1967, il fonde le Conseil supérieur Chiite, et en devient le président le 23 mai 1969.
Le 2 juin 1970, sous la pression de Sader et d'une grève générale au Liban Sud qui s'est progressivement étendue à d'autres régions du pays, le parlement libanais vote la création du conseil du Sud (Majles al Janoub). L'objectif de ce conseil, était d'aider à la reconstruction et à l'amélioration des services au Liban Sud, ravagé par le conflit israélo-palestinien.
Il crée le mouvement des dépossédés en 1974, pour permettre aux chiites libanais d'obtenir plus de droits. Le 20 janvier 1975, il annonça la naissance de la milice Amal (ou espoir), (acronyme d'Afwaj al-Mouqawama Al-Lubnaniyya), pour assurer la défense de la communauté chiite.
Lorsque la guerre civile éclate en mai 1975, Moussa Sader refuse d'engager ses forces dans le conflit Liban. Il déclare que « l'arme ne résout pas la crise, mais augmente la déchirure de la nation » (27 juin 1975). Il tente d'enrayer le conflit en servant de médiateur entre les parties en conflit.
Après la première invasion Israélienne du Liban Sud en mars 1978, il entreprend une série de visites officielles dans plusieurs pays arabes (Syrie, Jordanie, Arabie saoudite et Algérie) pour arrêter l'intervention militaire et appeler à un sommet arabe. Il arrive en Libye le 25 août 1978, suite à une invitation officielle, en compagnie du cheikh Mohamed Yakoub et du journaliste Abbas Bader El Dine. Il y est vu pour la dernière fois le 31 août 1978 et il disparaît en même temps que ses deux compagnons.
Les autorités libyennes ont affirmé le 18 septembre 1978 que l'imam avait quitté la Libye pour l'Italie dès le 31 août 1978, mais le gouvernement italien affirma en 1979 que l'imam n'était jamais entré sur son territoire national. Cette affaire continue d'empoisonner les relations libano-libyennes.
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