Les Musulmans de Centrafrique devraient regarder ce qui se passe en Ukraine avec intérêt, car pour ceux qui ont mon âge (40 ans) elle représente la consécration de trois éléments essentiels qui font que notre temps soit particulier et donc prélude sans doute à ce futur que chacun de nous veut comprendre, et d’une certaine manière réaliser à peu de couts.
La première est que les Etats ne sont jamais éternels, les Etats naissent et disparaissent.
La seconde est que finalement le principe sacro-saint des frontières héritées de la colonisation devient ce qu’il a toujours été : un des derniers vestiges politiques du colonialisme qu’il nous faut liquider. Ce qui est le cas de cet accident de l’histoire appeler République Centrafricaine dont les frontières ont été arbitrairement tracé par le colon.
La troisième est que tant qu’ils lui opposeront la sourde oreille, les Etats Africains en général ou la majorité chrétienne Centrafricaine se fracasseront sur la question du respect des droits humains, et surtout sur celui du droit des minorités. C’est simple, tout Etat qui piétine les droits humains ouvre la porte de son histoire à cette violence citoyenne dont la sécession est une forme. Le respect de nos droits est notre seul espoir.
La génération musulmane Centrafricaine d’aujourd’hui a cette particularité, celle de dire « assez ! Ça suffit ». Et c’est sans doute cela qui la distingue de celle de nos parents, qui ont acceptés de jouer le bouc émissaire, l’humiliation et toute sorte de violations de leurs droit fondamentaux.
Bref, notre génération comme je l’ai dit en haut, a grandi avec la fin des nations. De l’ancienne Union soviétique à l’ancienne Allemagne de l’Est, de la Somalie au Soudan, nous avons aussi vu des Etats disparaître. Nous avons vu des pays respectés jadis soudain devenir du papier. Les causes de ces disparitions sont diverses, mais en Afrique, plusieurs fois, elles sont liées à la violence centralisatrice d’un Etat en général ou dans le Centrafricain, de la majorité Chrétienne qui s’imagine que seule la violence de frontières héritées de la colonisation dont chacun veut se séparer, peut maintenir ensemble des êtres humains qui exigent le respect de leurs droits. A cette violence d’en haut est opposé ici et là autant la fronde, la dissidence de citoyens, que plusieurs fois des rebellions militaires qui d’une manière ou d’une autre sont le visage d’un ras le bol citoyen effectif. Du Sud Soudan au Mali, de la Casamance au Sahara Occidental etc, la rébellion armée est un plébiscite permanent.
Longtemps le dogme du sacro-saint des frontières héritées de la colonisation qui est ironiquement au début de l’Union africaine, nous a servi de fuite en avant. Pourtant l’histoire n’est pas une imposition infinie et une justification de la violence d’Etat par l’idéologie, car alors elle serait de l’incantation et donc une véritable imposture. Au contraire, elle est la transformation lente, mais parfois tumultueuse aussi, de précédents légaux en jurisprudence effective. C’est ici donc que la naissance de la République du Sud Soudan dans les traces de l’Erythrée, une tache d’huile pour le vêtement du panafricanisme idéologique qui nourrit encore nos intellectuels, sera de plus en plus une peinture colorante.
Il fallait qu’ici deux symboles de l’unité africaine soient fracassés : d’abord celui de l’Ethiopie qui en cédant jadis à la demande indépendantiste érythréenne avait rendu sa position symbolique de plus vieil Etat africain insoutenable dorénavant. Et puis récemment celui du Soudan, après l’Egypte le premier Etat africain indépendant (le 1er janvier 1956), qui ainsi nous permet de rectifier la position frauduleuse que le panafricanisme a toujours donné au Ghana de Nkrumah d’avoir ouvert le bal de notre séparation effective du colonialisme.
Le contentieux historique que la République du Sud Soudan permet de mettre une fois de plus sur la table de l’histoire africaine est bien celui du respect des minorités. La question des minorités en Centrafrique se perd très vite dans les débats tribaux que la vision jacobine de notre République taxe de tribalisme. Elle se perd quand on rappelle au tout venant que le droit des minorités signifie la protection de populations. Pourtant le respect des minorités est bien au fondement de la conception de la démocratie qui décidera de notre futur, car il vient d’une demande suis generis et donc inaliénable. C’est qu’autant il se révèle de plus en plus que la définition de la démocratie comme loi de la majorité nous a ouvert sur des enfers nombreux, et les génocides au Rwanda, au Darfour et en Centrafrique en sont des exemples, autant il devient de plus en plus salutaire pour notre futur de lui adjoindre le principe fondamental du respect des minorités. C’est ce principe que l’indépendance de la République du Sud Soudan récemment, nous oblige dorénavant à prendre encore plus au sérieux. C’est ce principe qui devient jurisprudence en Afrique et qui donc plus que l’idéologie panafricaniste dessine notre futur.
La première est que les Etats ne sont jamais éternels, les Etats naissent et disparaissent.
La seconde est que finalement le principe sacro-saint des frontières héritées de la colonisation devient ce qu’il a toujours été : un des derniers vestiges politiques du colonialisme qu’il nous faut liquider. Ce qui est le cas de cet accident de l’histoire appeler République Centrafricaine dont les frontières ont été arbitrairement tracé par le colon.
La troisième est que tant qu’ils lui opposeront la sourde oreille, les Etats Africains en général ou la majorité chrétienne Centrafricaine se fracasseront sur la question du respect des droits humains, et surtout sur celui du droit des minorités. C’est simple, tout Etat qui piétine les droits humains ouvre la porte de son histoire à cette violence citoyenne dont la sécession est une forme. Le respect de nos droits est notre seul espoir.
La génération musulmane Centrafricaine d’aujourd’hui a cette particularité, celle de dire « assez ! Ça suffit ». Et c’est sans doute cela qui la distingue de celle de nos parents, qui ont acceptés de jouer le bouc émissaire, l’humiliation et toute sorte de violations de leurs droit fondamentaux.
Bref, notre génération comme je l’ai dit en haut, a grandi avec la fin des nations. De l’ancienne Union soviétique à l’ancienne Allemagne de l’Est, de la Somalie au Soudan, nous avons aussi vu des Etats disparaître. Nous avons vu des pays respectés jadis soudain devenir du papier. Les causes de ces disparitions sont diverses, mais en Afrique, plusieurs fois, elles sont liées à la violence centralisatrice d’un Etat en général ou dans le Centrafricain, de la majorité Chrétienne qui s’imagine que seule la violence de frontières héritées de la colonisation dont chacun veut se séparer, peut maintenir ensemble des êtres humains qui exigent le respect de leurs droits. A cette violence d’en haut est opposé ici et là autant la fronde, la dissidence de citoyens, que plusieurs fois des rebellions militaires qui d’une manière ou d’une autre sont le visage d’un ras le bol citoyen effectif. Du Sud Soudan au Mali, de la Casamance au Sahara Occidental etc, la rébellion armée est un plébiscite permanent.
Longtemps le dogme du sacro-saint des frontières héritées de la colonisation qui est ironiquement au début de l’Union africaine, nous a servi de fuite en avant. Pourtant l’histoire n’est pas une imposition infinie et une justification de la violence d’Etat par l’idéologie, car alors elle serait de l’incantation et donc une véritable imposture. Au contraire, elle est la transformation lente, mais parfois tumultueuse aussi, de précédents légaux en jurisprudence effective. C’est ici donc que la naissance de la République du Sud Soudan dans les traces de l’Erythrée, une tache d’huile pour le vêtement du panafricanisme idéologique qui nourrit encore nos intellectuels, sera de plus en plus une peinture colorante.
Il fallait qu’ici deux symboles de l’unité africaine soient fracassés : d’abord celui de l’Ethiopie qui en cédant jadis à la demande indépendantiste érythréenne avait rendu sa position symbolique de plus vieil Etat africain insoutenable dorénavant. Et puis récemment celui du Soudan, après l’Egypte le premier Etat africain indépendant (le 1er janvier 1956), qui ainsi nous permet de rectifier la position frauduleuse que le panafricanisme a toujours donné au Ghana de Nkrumah d’avoir ouvert le bal de notre séparation effective du colonialisme.
Le contentieux historique que la République du Sud Soudan permet de mettre une fois de plus sur la table de l’histoire africaine est bien celui du respect des minorités. La question des minorités en Centrafrique se perd très vite dans les débats tribaux que la vision jacobine de notre République taxe de tribalisme. Elle se perd quand on rappelle au tout venant que le droit des minorités signifie la protection de populations. Pourtant le respect des minorités est bien au fondement de la conception de la démocratie qui décidera de notre futur, car il vient d’une demande suis generis et donc inaliénable. C’est qu’autant il se révèle de plus en plus que la définition de la démocratie comme loi de la majorité nous a ouvert sur des enfers nombreux, et les génocides au Rwanda, au Darfour et en Centrafrique en sont des exemples, autant il devient de plus en plus salutaire pour notre futur de lui adjoindre le principe fondamental du respect des minorités. C’est ce principe que l’indépendance de la République du Sud Soudan récemment, nous oblige dorénavant à prendre encore plus au sérieux. C’est ce principe qui devient jurisprudence en Afrique et qui donc plus que l’idéologie panafricaniste dessine notre futur.