ANALYSE

Les diamants saisis en Belgique sont vraiment d’origine centrafricaine ?


Alwihda Info | Par Alwihda Info - 27 Novembre 2014


« Qui veut noyer son chien l’accuse de rage » dit un vieil adage. Sans fausse modestie, il ne serait pas exagéré que derrière la manière avec laquelle le Bureau d’achat de diamant de Centrafrique (Badica) est tiré à boulet rouge, mis sur la sellette pour des raisons véritablement moins convaincantes comme on peut le relever, on peut oser croire qu’en filigrane, se pointe à un cas de figure qui met en exergue cet adage.


Décidemment, à l’heure où la crise centrafricaine amorce le versant de la pente, où justement le seuil de la braise est franchit en vue éventuellement de commencer à sentir le flair de la paix et de la sécurité, il serait inadmissible de ne plus se prêter à des jeux qui risqueront de conforter la nation entière dans la dynamique d’une voie sans issue.

Malheureusement, les colorations y relatives, avec des invectives infondées au Bureau d’achat des diamants en Centrafrique (Badica), on se heurte probablement aux désenchantements de nature à semer la confusion sinon à créer des actes intempestifs auxquels l’ont ne saurait si prêter. Et pour cause !!!

Tout graviterait autour d’une lettre adressée au Conseil de Sécurité et écrite par d’experts sur la République centrafricaine. Elle est datée du 28 octobre 2014. Dans ce rapport, des révélations surprenantes faisant mention des pratiques importunes de la part de Badica.

Aussi, on relève le fait que le commerce illicite des diamants continuait d’être entretenu par Badica nonobstant la suspension de la République centrafricaine au Processus de Kimberly. Pour preuve, environ 140.000 carats d’une valeur de 24 millions de dollars seraient exportés. Le comble est que dans les différentes démarches frauduleuses liées à l’exportation déloyales, 6.634 carats avaient été saisis par les autorités belges. Par ailleurs, les examens des images numériques du diamant prouveraient la provenance ces diamants. La République Centrafrique serait le pays d’où ces produits provenaient surtout que Badica serait le promoteur via la République démocratique du Congo et Doubaï.

Autant de démonstrations dans le but probablement d’éteindre l’élan de Badica qui, au-delà de ces gesticulations, a une autre grille de lecture, susceptible de remettre probablement la pendule à l’heure évitant du coup, son incrimination.

Selon toute évidence, il y a des raisons à ne pas se fier à ce qui peut constituer des allégations.

D’abord, le rapport précise que les diamants saisis provenaient de la République centrafricaine via Kinshasa. Mais les experts n’ont pas pris soin d’indiquer les précisions y relatives. Outre cette provenance indiquée vaguement, il ne fait nul doute que d’autres arrières peuvent également servir de creuset qui se sert de Kinshasa comme intermédiaire à d’autres pierres précieuses. Sans donner les modalités qui engloberaient le passage de la République centrafricaine au Congo démocratique notamment les moyens de déplacement si non des indications au départ sans préciser la destination.

Ensuite, un document fondamental qui semble passé inaperçu dans les démonstrations d’experts relève de la correspondance adressée aux experts rédigéeé par le Ministre de tutelle dans laquelle il est clairement précisé que la suspension du Processus du Kimberly prévoyait néanmoins des ouvertures. En dehors, du commerce international interdit, le commerce des pierres précieuses et semi précieuses ainsi que des métaux précieux et semi précieux à l’intérieur ne figuraient pas. En revanche, Badica avait justement la latitude d’exercer ces activités auprès de ces partenaires locaux. C’est dans cette perspective qu’il entretenait des rapports avec certains collecteurs des diamants dans le but surtout de les soutenir dans un univers plus que sombre mais que seule cette possibilité constituait une bouffée d’oxygène et un moyen plus que sur de tenter d’aider certains centrafricains à joindre les deux bouts. Entre autre des paysans ne vivent que des extractions des diamants.

Les termes de cette correspondance devaient retentir avec fracas pour des clarifications indispensables. En plus, l’exportation prohibée n’était pas synonyme de cessation de ses activités

Enfin, lorsque le rapport pense enfoncer le clou contre Badica en évoquant la probabilité de la provenance des diamants en Centrafrique ne signifie pas la preuve qui culpabilise et rend Badica responsable d’entretien de réseaux de fraudes. Quand est-ce qu’une évidence se substitue en probabilité ou s’y est assujetti ? Si ce n’est pour déstabiliser Badica ? Ce qui semble ne pas retenir l’attention des experts est que Kardiam a la possibilité de nouer ces relations avec d’autres partenaires, sous d’autres cieux pour ces diamants. La République centrafricaine ne constituait pas sa seule source d’acquisition de diamants. Le fait d’attribuer à un responsable l’aveu des disparitions des colis ne saurait justifier la pratique frauduleuse de Badica.

Au finish, les propos à l’encontre de Badica se situe à un autre niveau et d’un autre ordre. Le simple fait de lire la correspondance où il est définit le rôle de ceux qui ont insinué ces allégations prouvent à suffisance qu’il y a anguille sous roche qui pouvant faire penser à des tentatives par des personnes mal intentionnées, des ennemis de la nation centrafricaine, des ennemis du développement de la Centrafrique qui veulent tout mettre en œuvre pour nuire aux centrafricains par le truchement de Badica, une des rares entreprises qui s’activent encore pour le relèvement de l’Etat centrafricain.

Là où le bas blesse est la coloration politico religieuse qui peuvent se greffer à ces gesticulations. D’une part, la connotation religieuse de Badica constituée en bonne partie de sujets musulmans et, d’autre part, la tendance à lier Badica aux Séléka qui ont perdue pédale alors que, curieusement, Badica continue de faire preuve d’une détermination inouïe se disculpant de se qui tirent vers le bas.

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