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Libye: Les Amazighs boudent le Congrès général national de Libye


Alwihda Info | Par - 13 Juillet 2013


Le Conseil suprême des Amazighs de Libye, composé des chefs des conseils locaux pour les zones amazighes a publié le 10 juillet 2013 à Tripoli un communiqué qui informe sur le retrait de ses membres du CGN, le Congrès général national ou l’Agraw Aghelnaw Amatu.


Pour rappel, le CGN est une assemblée de 200 membres élue le 7 juillet 2012 par les électeurs libyens, à l'occasion de la première élection libre libyenne, organisée après la chute et la mort de Mouammar Kadhafi. Le président de CGN exerce les fonctions de chef de l'État libyen pendant la période de transition qui précède l'établissement de nouvelles institutions.

Le président actuel du CGN, en l’occurrence Nouri Bu-Sahmein est un Amazigh de la région de Zwara. Il a été élu à la place de Mohammad Megaryef, qui a démissionné après avoir été adoptée une loi interdisant de politique ceux qui ont servi sous le dictateur Mouammar Kadhafi.

Le Conseil suprême des Amazighs de Libye considère que le CGN, ainsi que le gouvernement libyen ne sont plus reconnus par les Amazighs de Libye et que leurs résolutions ne les concernent nullement. D'autres communiqués suivront en provenance des conseils militaires Amazighs, et qui seront diffusés au fur et à mesure par la TV nationale et la TV Amazighe libyenne Ibraren.

Il est à rappeler que le 12 janvier 2013 un Forum international pour les droits constitutionnels des Amazighs de Libye a été organisé au siège du CGN. Les élus Amazighs (locaux et ceux ayant un mandat national) devant des diplomates de nombreux pays et autres invités d’honneur venant de plusieurs pays de Tamazgha et autres comme la France, Italie, Kurdistan et le Canada, ont livré un message très clair aux nouvelles autorités libyennes. Ils ont informé le CGN que "c’était la dernière fois qu’ils discutaient du droit constitutionnel de tamazight", "qu’ils exigeaient des moyens conséquents pour la promotion de l’identité amazighe, dans toutes ses dimensions, en Libye". Faute de quoi, "ils ne reconnaîtraient pas le gouvernement libyen et tout ce qui émane de lui comme lois et institutions".

Les Amazighs de Libye ont également affirmé qu’ils étaient "attachés à une reconnaissance globale des droits des Amazighs dans toute la Libye mais qu’en cas de refus d’une reconnaissance officielle, ils se dirigeraient vers un système de large autonomie ou de fédéralisme pour les régions amazighes".

Les membres du CGN ont ainsi été avertis suffisamment à l’avance. Faute d’être entendus, les Amazighs de Libye, à travers les instances qui les représentent comme le Conseil suprême des Amazighs de Libye et les conseils militaires Amazighs, sont semble-t-il passé à l’action en exécutant ce qu’ils ont prévenu, à savoir que si la constitution ne reconnaissait pas tamazight, ils ne reconnaîtraient ni la constitution ni le pouvoir libyen. Le fait que la commission des 60 membres désignée pour rédiger la prochaine constitution libyenne, ne contient qu’un nombre très restreint d’Amazighs, est vu comme une farce qui consiste à évacuer toute idée de la protection et de la promotion de la langue, de la culture et de l’identité amazighes en Libye. Seule l’officialisation de tamazight est aux yeux des Amazighs de Libye, une garantie de la bonne foi des futurs dirigeants de la Libye de demain.
Le Matin
Amenghnas


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