ANALYSE

Mali : La guerre qui pèse un demi-milliard de dollars


Alwihda Info | Par Adil Abou - 23 Janvier 2013


La télévision Aljazeera, dans son édition du 22 janvier, avance le chiffre de 450 millions de dollars soit un demi-milliard pour toute l’opération. Qui va financer l’opération et quelles sont les armées qui en sont bénéficiaires ? Cette somme sera-t-elle distribuée équitablement entre toutes les armées françaises et africaines ? Enfin, combien coûtera par jour un soldat opérationnel ?


Combien cette opération militaire va-t-elle coûter? La question est d’actualité et les spécialistes spéculent sur le coût. Selon le ministre de la défense français, il est difficile d’évaluer pour l’instant le coût exact. Même son de cloche de la part de Jean Launey, député PS du Lot. "Il est impossible de chiffrer cette opération car son périmètre change tous les jours, confie Jean Launey, auteur d'une annexe  à la loi de finances 2013 sur le budget de la mission défense. « Tout dépendra du nombre d'avions déployés, du nombre d'heures de vols et surtout de la durée de l'opération. On ne pourra réellement la chiffrer que quand elle sera achevée", souligne J. Launey. Sauf que dans cette opération, il est question de calculer le coût total des armées et pas seulement celle de la France. La télévision Aljazeera, dans son édition du 22 janvier, avance le chiffre de 450 millions de dollars soit un demi-milliard pour toute l’opération. Qui va financer l’opération et quelles sont les armées qui en sont bénéficiaires ? Cette somme sera-t-elle distribuée équitablement entre toutes les armées françaises et africaines ? Enfin, combien coûtera par jour un soldat opérationnel ? On sait déjà que le nombre total des soldats opérationnels sur le terrain atteindra 7900 soldats (3500 de la CEDAO, 2000 tchadiens et 2400 français). Ainsi, il faut prendre en compte le coût général des avions déployés, de nombre d’heures de vols des missiles utilisés et des obus de chars Leclerc. Difficile dans ce contexte de connaître combien restera t-il pour les armées africaines qui ne disposent ni d’aviation, ni des missiles ni des chars. Alors que les africains improvisent leur intervention et n’imposent aucune compensation financière, la France, elle, commence à faire son calcul. 2 500 000 €uro par jour soit trente millions en douze jours, selon Jean-Yves Le Drian, ministre français de la défense. "On peut considérer que l'opération la plus coûteuse pour nous jusqu'à présent a été l'opération logistique, le transport...", a-t-il déclaré, mercredi 23 janvier, lors de l'émission "Politiques", de France24-L'Express-RFI. Si on prend en compte la déclaration du ministre français de la défense, le coût de l’opération française s’élèvera en 90 jours, à 340 millions de dollars => 255 millions d’€uro (225 000 000 + 30 000 000 pour l’opération retour/logistique/transport). De 450 millions de dollars (338 millions d’€uro), il ne restera pas grand chose pour les soldats africains.

D’où proviendra le financement de l’opération militaire ?
Ce qui est sûr, l'opération Serval au Mali coûtera très chère. « Elle sera longue et coûteuse », reconnait Guy Teissier, député UMP des Bouches-du-Rhône, président de la commission de la Défense à l'Assemblée de 2002 à 2012. La France qui a prit l’initiative militaire d’une manière unilatérale ne peut pas supporter le coût total de l’opération. Les crédits dédiés aux opérations militaires extérieures (Opex) pour 2013 s'élèvent à 630 millions d'euros sur un budget total de crédits engagés pour la défense de 38 milliards d'euros. "Les 630 millions d'euros seront sans doute explosés en 2013", estime Guy Teissier.
Depuis les premiers jours de l’opération militaire, la France n’a cessé de lancer un appel à toute la communauté internationale. La réaction de la communauté internationale n’est intervenue qu’à la suite de l’action terroriste survenue en Algérie. Ce drame sanglant a encouragé plusieurs pays à s’engager pour un apport financier ou logistique. Certains pays occidentaux ont promis de l’aide financière et logistique à la France, d’autres ont promis aux pays africains d’acheminer leurs troupes au Mali. Toutefois la conférence des donateurs du 29 janvier qui se tiendra à Addis Abeba, définira les détails du volet financier qui permettra à l’opération militaire de réussir, afin de mettre fin à la souffrance du peuple malien et en même temps d’éviter la propagation dans le Sahel du virus terroriste. 
Abou Adil
Alwihda 

Dans la même rubrique :