INTERVIEW

Mali : Le Drian estime possible la mort d'Abou Zeid


Alwihda Info | Par - 11 Mars 2013


Dans un entretien au «Monde», le ministre de la Défense déclare également que les opérations visant à rétablir la sécurité du Nord-est du pays devraient encore durer trois semaines.


Par AFP
Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, estime que les opérations pour rétablir «la sécurité globale» dans le nord-est du Mali devraient se poursuivre pendant environ «trois semaines» et n’exclut pas «d’autres combats violents» dans cette zone où les soldats français traquent les jihadistes.
«Comme nous le pensions», les massifs des Ifoghas et Timetrine étaient bien «le sanctuaire majeur» d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), «qui nous oppose une résistance très violente», déclare-t-il dans une interview au Monde daté de mardi.
«Nous poursuivons la libération de ce territoire mètre par mètre. Il y aura sûrement d’autres combats violents», poursuit le ministre, selon qui, «d’ici trois semaines, si tout se passe comme prévu, ce territoire sera complètement visité». A cette date, «la sécurité globale sur cet espace aura été retrouvée», prévoit-il.
Le ministre, qui s’est rendu en fin de semaine auprès des troupes françaises au Mali, estime à son tour «probable» la mort du chef d’Aqmi Abou Zeid, «même s’il faut encore la confirmer». «Aqmi est un tout. C’est l’ensemble de la structure qu’il faut mettre à bas et non pas tel ou tel leader», souligne-t-il. Le chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud, a déjà jugé «probable» la mort d’Abou Zeid, la semaine dernière.

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Interrogé sur la situation dans la région de Gao, plus au sud, où les accrochages se poursuivent entre les forces françaises et maliennes d’une part et les islamistes du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique), Jean-Yves Le Drian souligne que la zone est historiquement le «théâtre de tensions entre diverses communautés» maliennes.
«C’est depuis longtemps une zone de trafic d’armes et de drogue», souligne-t-il également. Selon lui, il n’est pas certain pour autant «que les opérations durent plus longtemps que dans les Ifoghas».
«La fin de notre mission doit coïncider avec la solution politique au Mali», affirme par ailleurs le ministre. Celle-ci passe, selon lui, par «deux éléments incontournables» : l’organisation en juillet de l’élection présidentielle et «l’organisation de la commission de dialogue et de réconciliation selon la feuille de route». Celle-ci, dit-il, doit fonctionner «le plus vite possible».
Interrogé sur les difficultés de mise en place de la Misma, la force des pays de l’Afrique de l’ouest qui doit prendre le relais des forces françaises au côté de l’armée malienne, Jean-Yves Le Drian se déclare «plus optimiste après avoir vu ses responsables» lors de sa visite au Mali jeudi et vendredi. «J’ai vu la volonté d’agir vite pour que les forces commencent à aller vers le nord. A la fin mars, ce sera engagé», prédit-il.
Il est, selon lui, essentiel que la résolution du Conseil de sécurité qui doit transformer la Misma en une mission de «stabilisation» de l’ONU «intervienne le plus rapidement possible». «J’ai bon espoir que cela aboutisse début avril», poursuit-il.
Le Monde


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