POINT DE VUE

Maroc : distribution de vivres, factures d’eau et d’électricité gratuites pour les étrangers


Alwihda Info | Par Pape Ndiaye - 29 Avril 2020



Une rue au Maroc. Illustration. © DR
Au moment où le pays de la Téranga semble oublier les étrangers qui vivent sur son territoire dans la répartition de l’aide destinée aux impactés du covid-19, le Royaume chérifien distribue tous les jours des kits de vivres aux ménages vulnérables pour les aider à faire face à l’épreuve du confinement sanitaire et du ramadan. Le Roi Mohamed VI a également décrété la gratuité de l’eau et de l’électricité. Les Sénégalais comme la plupart des étrangers vivant au Maroc bénéficient de ces mesures d’ordre social.

Le Maroc, à l’instar de la plupart des pays du monde a décrété l’état d’urgence dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. Un état d’urgence doublé d’un couvre-feu strictement observé par tous les Marocains ainsi que les étrangers vivant dans ce pays. Pour aider les familles défavorisées à surmonter l’épreuve du confinement sanitaire, le roi Mohammed VI a fait concevoir et exécuter un très vaste programme d’assistance sociale. Un élan de solidarité nationale qui consiste notamment à la distribution tous les jours de kits alimentaires aux ménages devenus très vulnérables en raison du couvre-feu. Joint au téléphone, notre compatriote Mohamed Diop alias « Diop-Tri » n’a pas caché son immense satisfaction de l’assistance sociale dont il bénéficie de la part du Roi Mohammed VI. « Tous les jours, je dis bien tous les jours du lundi au vendredi depuis le confinement sanitaire, le Royaume chérifien nous apporte des kits alimentaires jusque dans nos logements. Il s’agit de vivres composés de sucre, d’huile végétale, de thé, de lentilles, de beurre, de riz, de farine etc. Mieux, le Roi Mohammed VI a fait renforcer les kits avec des dattes, des jus de fruits, du pain, des boîtes de thon, des biscuits et autres produits non périssables pour la rupture du jeune en ce début du mois de ramadan » se réjouit cet étudiant sénégalais vivant Maroc, précisément dans la commune de Oulfa-Acharaf. Comme tout bon « Ndiobène » devant des vivres en abondance, notre interlocuteur devient intarissable. « Le stock d’aliments est tellement abondant au point que mes compatriotes et moi ne savons pas quoi en faire ! Car nos réfrigérateurs sont pleins à ras-bord…Mieux, les factures d’eau et d’électricité sont gratuites pour nous au même titre que pour les sujets marocains. Aujourd’hui, on ne paie que le loyer sans aucune pression ! Car les bailleurs ont pris des mesures de souplesse pour nous faciliter le paiement à notre guise » se félicite Mohamed Diop alias « Diop Tri ».

En attendant l’aide du Sénégal ?

De Casablanca à Marrakech en passant par Meknès, Rabat, Fès, Tanger et autres grandes villes, les étrangers et particulièrement les Sénégalais ne sont pas laissés en rade par ce long train de solidarité nationale dont le Roi Mohammed VI est la locomotive. Avec l’appui des autorités locales et des associations de la société civile, nous rapporte-t-on, des équipes de distribution profitent de la quiétude du couvre-feu pour faire du porte-à-porte. Selon Nd. Mbaye, coiffeuse à Casa, ces opérations de distribution de proximité sont très efficaces puisqu’elles permettent d’éviter à la population de se déplacer et d’avoir à faire de longues file d’attente violant les mesures de l’état d’urgence. « Depuis presque un mois, nous recevons régulièrement des kits alimentaires suite à une simple formalité de recensement où l’intéressé s’identifie de par son nom, son numéro de téléphone et son adresse. Et au bout de deux jours seulement, les agents nous acheminent les vivres devant nos portes d’où ils appellent pour annoncer leur arrivée » explique notre compatriote vivant au Maroc. Elle en profite pour déplorer la lenteur des aides que le gouvernement du Sénégal leur avait promises. « Presque tous les Sénégalais se sont inscrits sur la plateforme du Covid19, mais nous n’avons encore rien reçu ! On attendant toujours…Heureusement, nous n’allons pas mourir de faim grâce aux autorités chérifiennes » se réjouit la coiffeuse.

Hélas, au Sénégal, on voit mal comment les hôtes étrangers vivant parmi nous pourraient bénéficier de l’aide de la « Téranga » au moment où des voix s’élèvent pour fustiger la modicité des quantités de vivres mises à la disposition des Sénégalais de souche. Ne parlons donc pas des étrangers vivant parmi nous comme les « Peulh Fouta ». Pour en revenir à nos compatriotes vivant ici, beaucoup d’entre eux craignent d’être laissés en rade en ce début du Ramadan intervenant en pleine crise sanitaire du coronavirus...

Pape Ndiaye
« Le Témoin » quotidien sénégalais

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