COMMUNIQUE
RFC – UFDD –UFDD/F
A notre très grande surpriseet profonde indignation, le Conseil de sécurité a fait une déclaration sur unesoit disant agression contre le Tchad et a demandé aux différents pays d'aiderle gouvernement tchadien. Cette déclaration du Conseil de Sécurité, qui n'estpas une résolution, donc non contraignante (libre interprétation) faut- il lerappeler, permettra à la France de justifier son intervention directe armée auxcôtés du gouvernement tchadien contre l'opposition armée.
Le Conseilde Sécurité qui est parfaitement au courant de la situation interne du Tchad,la nature tchado-tchadienne du conflit a raté une belle occasion pour appelertoutes les parties prenantes du conflit à la résolution du problème par ledialogue et la négociation autour d'une table ronde incluant toutes les parties.Au lieu de cela, il s'est en effet laissé malheureusement abusé et entrainé parla France sur un terrain qui n'est pas le sien ; car, pensons nous que leConseil de Sécurité ne devrait autoriser des interventions qu'en cas extrêmed'agression extérieure menaçant la paix et la sécurité internationales
Le Conseil de sécurité et la France saventtrès bien qu'il n'y a aucune agression étrangère contre le régime de Deby. C'estle peuple tchadien, à travers l'opposition armée qui combat un régimedictatorial et corrompu, un régime installé et maintenu au pouvoir par laFrance contre la volonté des tchadiens. Les tchadien ont exprimé à maintesreprises leur rejet total de ce régime. Comme en témoignent les différentes électionset surtout les nombreuses révoltes civiles et armées qui ont eu lieu depuisl'arrivée de Deby au pouvoir. Seuls, les manipulations, l'achat desconsciences, le bâillonnement de l'opposition démocratique et de la presse privée,et surtout l'appui multiforme de la France, ont permis à Deby de perdurercontre la volonté des Tchadiens.
La France a pris une lourderesponsabilité en prenant fait et cause pour le régime dictatorial, répressif,corrompu, mafieux et illégal, en manipulant de bout en bout le Conseil de sécuritépour justifier son intervention armée au Tchad. Faut-il rappeler que l'arméefrançaise au Tchad a directement pris part aux combats de Ndjamena entrel'opposition nationale armée et les troupes de Deby. Pire, c'est sous le regardapprobateur de la France que Deby bombarde les quartiers de Ndjamena,occasionnant des nombreuses pertes en vie humaine, arrête de manière tout àfait illégale les opposants politiques dont certains sont couverts parl'immunité parlementaire.
Apparemmentla France n'a tiré aucune leçon de ses relations avec le Tchad et surtout deson soutien aux régimes dictatoriaux et corrompus qui se sont succédé au Tchad.Depuis le Début du conflit elle n'a jamais cessé d'apporter son soutien militaireet politique à Deby. Face à une opinion internationale ignorante de lasituation interne du Tchad, la France interventionniste est passée aujourd'hui àune étape supérieure.
En claironnant sur tous les toits surla légalité du régime de Deby, la France passe toujours sous silence laquestion relative à la légitimité de ce même régime. En effet, c'est enmodifiant la constitution, contre la volonté unanime des tchadiens, pour seperpétuer au pouvoir et fermer définitivement toute alternance du pouvoir parla voie démocratique, que certains tchadiens, à leur corps défendant ont eu recoursà d'autres voies pour barrer la route à la présidence à vie de Deby. La Francea toujours escamoté toute solution politique et pacifique de la crise tchadienne.
Tout en regrettant t la position infondéedu Conseil de Sécurité, et denonçant la duplicité du gouvernement français, l'opposition armée prend acte de la nouvelledonne et surtout de la position déclarée de la France. L'opposition nationale arméeest plus que jamais prête et déterminée à faire face à toute forme d'agression desforces néocolonialistes françaises ou autres. Et la France en porte toute la responsabilité de sa politique interventionnistedans notre pays.
L'oppositionarmée est désormais convaincue que la présence française au Tchad est unhandicap majeur pour la paix et à l'avènement d'un régime véritablement démocratiqueau Tchad. Elle mettra tout en œuvre, de concert avec toutes les forces vives dupays, pour mettre fin à la françafrique et bâtir un Tchad nouveau.
Fait à Ndjamena, le 6 Février 07
Abdelrahmane Khoulamallah,
Porte Parole de la Coalition RFC-UFDD-UFDD/F