Murat Ülkü : “Nos économies sont complémentaires”. L’ambassadeur de Turquie au Cameroun revisite la coopération de plus en plus fructueuse entre son pays et le Cameroun.
Excellence monsieur l’ambassadeur quel est l’état de la coopération commerciale entre la Turquie et le Cameroun ?
Notre partenariat économique est en voie d’approfondissement, seulement six ans après l’ouverture de notre ambassade à Yaoundé. Au cours de la dernière décennie, le volume d’échanges commerciaux entre nos deux pays a triplé, avec 120 millions de dollars en 2015. La balance commerciale est excédentaire en faveur de la Turquie. Ensemble, nous allons travailler avec le coté camerounais pour rétablir l’équilibre. La Turquie achète principalement du bois tandis que le Cameroun importe du fer, de l’acier, du ciment, de la farine entre autres. Notre volonté, c’est de diversifier les échanges. Sans les efforts des deux gouvernements, il est difficile d’atteindre ces objectifs. On a déjà mis en place des mécanismes nécessaires. Nous avons une Commission économique mixte qui a déjà tenu dans le passé deux réunions. Dans un avenir futur proche, la 3ème réunion de cette Commission se tiendra à Yaoundé et qui co-présidée par le vice-Premier ministre turc, et par le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire. Ce sera l’occasion de faire l’état des lieux dans plusieurs domaines et de déterminer les priorités pour le futur.
Dans cette optique, qu’allez-vous faire pour davantage aider le secteur privé camerounais ?
La Turquie a connu un progrès économique remarquable grâce au dynamisme de son secteur privé. Le gouvernement a aussi préparé les incitations, les encouragements, on a déblayé le terrain. Nous aimerions trouver les meilleurs moyens pour partager nos expériences à cet égard avec nos amis au Cameroun. A l’occasion du Forum d’économie et d’affaires Turquie– Afrique qui a eu lieu à Istanbul les 2 et 3 novembre 2016, l’accord relatif à la création du Conseil d’affaires turco-camerounais a été signé. Cela nous donne le deuxième instrument. Dorénavant, nos hommes d’affaires pourront se réunir pour voir les axes de coopération à explorer davantage car, les gouvernements peuvent indiquer la direction jusqu’à un certain point. Ce n’est pas aux gouvernements de tout imposer, c’est beaucoup mieux que nos hommes d’affaires se réunissent, discutent et trouvent leurs propres stratégies. Il faut analyser nos deux économies qui possèdent des complémentarités. Il y a beaucoup de choses à faire car le volume d’échanges actuel ne reflète pas du tout le potentiel qui existe entre nos deux pays.
Que faut-il faire pour inverser cette tendance ?
Il faut trouver les champs dans lesquels les échanges peuvent être diversifiés et dans lesquels on pourrait encourager les partenariats des deux côtés, y compris la dimension d’investissement et de co-production. Comme la Turquie, le Cameroun possède une position géostratégique dans la sous -région, au niveau de la logistique, des finances, il y aura beaucoup à faire à long terme. C’est pourquoi, les investisseurs turcs démontrent un intérêt accru envers le Cameroun car, dans une décennie, il sera au cœur des activités commerciales régionales vis-à-vis des pays sans issue vers la mer. Nous admirons l’approche visionnaire du président Paul Biya pour la préparation de l’infrastructure d’un tel futur. Le Conseil d’affaires devra trouver des stratégies pour diversifier les échanges, encourager les investissements. L’un de nos avantages c’est les vols de Turkish Airlines chaque jour de la semaine. Il y a aussi plusieurs opportunités pour les hommes d’affaires camerounais en Turquie. C’est pourquoi nous encourageons les voyages d’affaires en Turquie pour les salons spécialisés. Au cours de ces six derniers mois, nous avons envoyé plus d’une centaine d’hommes d’affaires camerounais en Turquie. Ils rentrent avec de bonnes impressions et beaucoup de motivations voyant qu’il y a des choses à faire ensemble. Je note avec satisfaction que les plus grands groupes de Turquie s’intéressent au marché camerounais. Dans quelques années vous verrez un grand stade à Douala qui va être construit par une entreprise turque. Ce sera le monument de la coopération et de l’amitié turco-camerounaise. Le stadium de Japoma qui sera financé par l’Eximbank turc et qui va refléter les haut standards du secteur privé turc, rappellera à tous comment la coopération entre les deux pays a commencé à donner les fruits inoubliables, et cela va encourager d’autres acteurs.
Quels commentaires faites-vous sur le développement de l’économie camerounaise ?
La Turquie a connu aussi d’étapes similaires. Ce n’est pas facile pour les pays en voie de développement de faire face à tous les défis en même temps. Au Cameroun, en attendant l’émergence en 2035, les préparatifs des Can aident déjà à discipliner les acteurs nationaux. Progressivement, le Cameroun va surmonter les difficultés. Toutes les données indiquent clairement que le prochain siècle sera celui de l’Afrique. Le Cameroun possède un grand capital humain. Le niveau d’éducation est élevé et le plus grand atout du Cameroun, c’est sa jeunesse. A long terme, le Cameroun trouvera sa bonne place dans la sous-région et le continent. C’est à travers les problèmes que le peuple apprend à survivre. Il importe de maintenir la discipline, de ne pas perdre de motivation. La priorité pour tous les pays à présent, c’est d’assurer le bien-être des citoyens. L’avènement d’infrastructures pour encourager le commerce régional apportera un plus significatif pour le Cameroun. Nous sommes tout à fait solidaires contre le terrorisme. Ça a été bien maitrisé par le Cameroun, mais on pourra résoudre ce problème définitivement au niveau régional. La solution passe par la solidarité et coopération régionale et internationale.
Que peut-on attendre de de la Turquie en termes d’échanges d’expériences ?
Ce sujet sera abordé en détail dans le cadre du Conseil d’affaires. Nous avons déjà une vingtaine de sociétés turques installées ici, avec un total de 30 millions dollars d’investissement qui couvre plusieurs champs comme la production de ciment, la menuiserie, la restauration etc. Dans deux ans, le premier hôtel doté de cinq étoiles à Douala sera construit par les Turcs. Le contrat a été signé à Istanbul lors du dernier Forum Turquie-Afrique. On désire voir le Cameroun comme une base d’exportation pour le continent. Les entreprises turques voient les choses dans cette perspective et veulent utiliser le pays comme base et opérer vers les pays voisins. En particulier, quand le port de Kribi sera opérationnel, les stratégies régionales gagneront en importance.
Notre partenariat économique est en voie d’approfondissement, seulement six ans après l’ouverture de notre ambassade à Yaoundé. Au cours de la dernière décennie, le volume d’échanges commerciaux entre nos deux pays a triplé, avec 120 millions de dollars en 2015. La balance commerciale est excédentaire en faveur de la Turquie. Ensemble, nous allons travailler avec le coté camerounais pour rétablir l’équilibre. La Turquie achète principalement du bois tandis que le Cameroun importe du fer, de l’acier, du ciment, de la farine entre autres. Notre volonté, c’est de diversifier les échanges. Sans les efforts des deux gouvernements, il est difficile d’atteindre ces objectifs. On a déjà mis en place des mécanismes nécessaires. Nous avons une Commission économique mixte qui a déjà tenu dans le passé deux réunions. Dans un avenir futur proche, la 3ème réunion de cette Commission se tiendra à Yaoundé et qui co-présidée par le vice-Premier ministre turc, et par le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire. Ce sera l’occasion de faire l’état des lieux dans plusieurs domaines et de déterminer les priorités pour le futur.
Dans cette optique, qu’allez-vous faire pour davantage aider le secteur privé camerounais ?
La Turquie a connu un progrès économique remarquable grâce au dynamisme de son secteur privé. Le gouvernement a aussi préparé les incitations, les encouragements, on a déblayé le terrain. Nous aimerions trouver les meilleurs moyens pour partager nos expériences à cet égard avec nos amis au Cameroun. A l’occasion du Forum d’économie et d’affaires Turquie– Afrique qui a eu lieu à Istanbul les 2 et 3 novembre 2016, l’accord relatif à la création du Conseil d’affaires turco-camerounais a été signé. Cela nous donne le deuxième instrument. Dorénavant, nos hommes d’affaires pourront se réunir pour voir les axes de coopération à explorer davantage car, les gouvernements peuvent indiquer la direction jusqu’à un certain point. Ce n’est pas aux gouvernements de tout imposer, c’est beaucoup mieux que nos hommes d’affaires se réunissent, discutent et trouvent leurs propres stratégies. Il faut analyser nos deux économies qui possèdent des complémentarités. Il y a beaucoup de choses à faire car le volume d’échanges actuel ne reflète pas du tout le potentiel qui existe entre nos deux pays.
Que faut-il faire pour inverser cette tendance ?
Il faut trouver les champs dans lesquels les échanges peuvent être diversifiés et dans lesquels on pourrait encourager les partenariats des deux côtés, y compris la dimension d’investissement et de co-production. Comme la Turquie, le Cameroun possède une position géostratégique dans la sous -région, au niveau de la logistique, des finances, il y aura beaucoup à faire à long terme. C’est pourquoi, les investisseurs turcs démontrent un intérêt accru envers le Cameroun car, dans une décennie, il sera au cœur des activités commerciales régionales vis-à-vis des pays sans issue vers la mer. Nous admirons l’approche visionnaire du président Paul Biya pour la préparation de l’infrastructure d’un tel futur. Le Conseil d’affaires devra trouver des stratégies pour diversifier les échanges, encourager les investissements. L’un de nos avantages c’est les vols de Turkish Airlines chaque jour de la semaine. Il y a aussi plusieurs opportunités pour les hommes d’affaires camerounais en Turquie. C’est pourquoi nous encourageons les voyages d’affaires en Turquie pour les salons spécialisés. Au cours de ces six derniers mois, nous avons envoyé plus d’une centaine d’hommes d’affaires camerounais en Turquie. Ils rentrent avec de bonnes impressions et beaucoup de motivations voyant qu’il y a des choses à faire ensemble. Je note avec satisfaction que les plus grands groupes de Turquie s’intéressent au marché camerounais. Dans quelques années vous verrez un grand stade à Douala qui va être construit par une entreprise turque. Ce sera le monument de la coopération et de l’amitié turco-camerounaise. Le stadium de Japoma qui sera financé par l’Eximbank turc et qui va refléter les haut standards du secteur privé turc, rappellera à tous comment la coopération entre les deux pays a commencé à donner les fruits inoubliables, et cela va encourager d’autres acteurs.
Quels commentaires faites-vous sur le développement de l’économie camerounaise ?
La Turquie a connu aussi d’étapes similaires. Ce n’est pas facile pour les pays en voie de développement de faire face à tous les défis en même temps. Au Cameroun, en attendant l’émergence en 2035, les préparatifs des Can aident déjà à discipliner les acteurs nationaux. Progressivement, le Cameroun va surmonter les difficultés. Toutes les données indiquent clairement que le prochain siècle sera celui de l’Afrique. Le Cameroun possède un grand capital humain. Le niveau d’éducation est élevé et le plus grand atout du Cameroun, c’est sa jeunesse. A long terme, le Cameroun trouvera sa bonne place dans la sous-région et le continent. C’est à travers les problèmes que le peuple apprend à survivre. Il importe de maintenir la discipline, de ne pas perdre de motivation. La priorité pour tous les pays à présent, c’est d’assurer le bien-être des citoyens. L’avènement d’infrastructures pour encourager le commerce régional apportera un plus significatif pour le Cameroun. Nous sommes tout à fait solidaires contre le terrorisme. Ça a été bien maitrisé par le Cameroun, mais on pourra résoudre ce problème définitivement au niveau régional. La solution passe par la solidarité et coopération régionale et internationale.
Que peut-on attendre de de la Turquie en termes d’échanges d’expériences ?
Ce sujet sera abordé en détail dans le cadre du Conseil d’affaires. Nous avons déjà une vingtaine de sociétés turques installées ici, avec un total de 30 millions dollars d’investissement qui couvre plusieurs champs comme la production de ciment, la menuiserie, la restauration etc. Dans deux ans, le premier hôtel doté de cinq étoiles à Douala sera construit par les Turcs. Le contrat a été signé à Istanbul lors du dernier Forum Turquie-Afrique. On désire voir le Cameroun comme une base d’exportation pour le continent. Les entreprises turques voient les choses dans cette perspective et veulent utiliser le pays comme base et opérer vers les pays voisins. En particulier, quand le port de Kribi sera opérationnel, les stratégies régionales gagneront en importance.