Selon des informations non confirmées par les autorités égyptiennes ni par le régime djiboutien : dans la semaine 38, plus 30 djiboutiens auraient trouvé la mort au large des côtes égyptiennes. Au départ du port d'Alexandrie, leur embarcation de fortune transportant des somaliens et des érythréens aurait été bombardé par des bâtiments de guerre de la marine égyptienne. À ce jour, nous avons confirmation de l'identité de deux Djiboutiens seulement. Nous déplorons le silence coupable des autorités djiboutiennes. Semble-t-il, un réseau étatique de passeurs s'est constitué depuis Djibouti. En premier plan : la compagnie EgyptAir qui travaille à Djibouti sous licence "Ethiopian Airlines". En effet, dans la soirée du 20-09-2015, lors de l'embarquement du vol EgyptAir MS 9467 en partance de Djibouti vers Addis Ababa (affrété par la Ethiopian Airlines), plusieurs dizaines de jeunes Djiboutiens (+70 personnes), visa en poche pour l'Égypte se sont vu confisquer : passeports, billets, valises et emprisonnés. Nous accusons le régime d'Ismaël Omar Guelleh, la compagnie EgyptAir et la compagnie Ethiopian Airlines d'avoir favorisé une immigration illégale vers l'Europe mais également d'homicide par imprudence. Nous accusons le régime égyptien du dictateur Al SiSi de meurtres et de crimes contre l'humanité. Fuyant pauvreté, misère ou persécution politique, combien de nos jeunes sont décédés ou risquent leur vie dans l'anonymat ? Face à ce drame humain transportant vers une mort certaine des migrants djiboutiens, Ismaël Omar Guelleh s'est muré dans un pesant silence. Ce mutisme est tout simplement une preuve implicite de l'existence d'une pauvreté, d'une injustice et d'une inégalité croissante dans le pays mais également l'aveu d'une persécution politique, actuellement en cours. Après celle de Février 2013, en Avril 2016 aura lieu à Djibouti : l'acte 2 d’une mascarade élective supplémentaire au bal de la démocrature.