Fermeté affichée ou dissimulée? Un mois jour pour jour après l'enlèvement d'une famille française au Cameroun, la stratégie d'intransigeance assumée par le gouvernement Ayrault se retrouve sous les critiques des proches des otages et certaines personnalités politiques.
Interrogé ce mardi 19 mars sur RTL, l'ancien premier ministre François Fillon a prudemment critiqué le discours de fermeté de son successeur, appelant François Hollande à "tout faire pour libérer ces gens et en particulier ces enfants. Leur prise d'otages est absolument insupportable".
L'ancien chef de gouvernement UMP réagissait à l'appel lancé la veille par le père de cette famille, Tanguy Moulin-Fournier, dans un enregistrement rendu public par ses ravisseurs nigérians du groupe Boko Haram.
"Je me garderai de donner des conseils au gouvernement qui doit être libre de son action dans ce domaine", a néanmoins nuancé François Fillon, non sans déplorer que le président François Hollande ait évoqué la question des rançons, notamment avec les familles des otages qui se sont empressées d'en parler dans la presse.
L’Elysée refuse désormais de payer les rançons, a assuré dans une interview au Monde lundi l'épouse d'un des Français retenus au Mali, évoquant une rencontre avec le chef de l'Etat le 13 janvier dernier. Celle-ci se déclare "dégoûtée" par cette intransigeance.
A l'image de l'ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt qui a violemment dénoncé dans une interview télévisée la politique du gouvernement socialiste. "Dans mon cas personnel, sous Chirac comme sous Sarkozy, les gouvernement ont toujours été ouverts à toutes les possibilités pour nous sortir de là ou nous étions", a-t-elle dénoncé.
45% des Français pour une stratégie de fermeté
Négocier au risque de renforcer les groupes terroristes ou afficher sa fermeté au risque de sacrifier les otages... Face à cet éternel dilemme, les Français soutiennent plutôt la position du gouvernement Ayrault. Selon un récent sondage YouGov pour Le HuffPost et Itélé, 45% des Français interrogés estiment qu’à ce stade de l’opération militaire au Mali, le gouvernement devrait poursuivre sa stratégie militaire d’éradication des cellules terroristes, quitte à menacer la vie des otages. Seuls 23% préfèrent au contraire que la France discute avec les preneurs d’otage, quitte à menacer la stratégie militaire adoptée par l'Etat major français.
"On est d'accord sur le principe, ça a d'ailleurs toujours été la ligne du gouvernement français", a répliqué ce matin François Fillon qui a toutefois ajouté: "Je pense qu'il était inutile l'affirmer comme l'a fait le président de la République". "Il doit se garder des possibilités d'agir", a-t-il fait valoir, évoquant "des entreprises qui ont parfois versé des rançons dans le passé" ou des "opérations militaires montées" pour la libération d'otages, par exemple aux mains de pirates.
"C'est un sujet sur lequel moins on parle, plus on a de chances de préserver la vie des otages et cela vaut pour le président de la République aussi", a tancé le responsable d'opposition. "Je pense qu'il ne faut s'interdire aucune possibilité pour aller libérer en particulier ces enfants" otages au Nigeria, a encore souligné François Fillon.
Le HuffPost
Interrogé ce mardi 19 mars sur RTL, l'ancien premier ministre François Fillon a prudemment critiqué le discours de fermeté de son successeur, appelant François Hollande à "tout faire pour libérer ces gens et en particulier ces enfants. Leur prise d'otages est absolument insupportable".
L'ancien chef de gouvernement UMP réagissait à l'appel lancé la veille par le père de cette famille, Tanguy Moulin-Fournier, dans un enregistrement rendu public par ses ravisseurs nigérians du groupe Boko Haram.
"Je me garderai de donner des conseils au gouvernement qui doit être libre de son action dans ce domaine", a néanmoins nuancé François Fillon, non sans déplorer que le président François Hollande ait évoqué la question des rançons, notamment avec les familles des otages qui se sont empressées d'en parler dans la presse.
L’Elysée refuse désormais de payer les rançons, a assuré dans une interview au Monde lundi l'épouse d'un des Français retenus au Mali, évoquant une rencontre avec le chef de l'Etat le 13 janvier dernier. Celle-ci se déclare "dégoûtée" par cette intransigeance.
A l'image de l'ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt qui a violemment dénoncé dans une interview télévisée la politique du gouvernement socialiste. "Dans mon cas personnel, sous Chirac comme sous Sarkozy, les gouvernement ont toujours été ouverts à toutes les possibilités pour nous sortir de là ou nous étions", a-t-elle dénoncé.
45% des Français pour une stratégie de fermeté
Négocier au risque de renforcer les groupes terroristes ou afficher sa fermeté au risque de sacrifier les otages... Face à cet éternel dilemme, les Français soutiennent plutôt la position du gouvernement Ayrault. Selon un récent sondage YouGov pour Le HuffPost et Itélé, 45% des Français interrogés estiment qu’à ce stade de l’opération militaire au Mali, le gouvernement devrait poursuivre sa stratégie militaire d’éradication des cellules terroristes, quitte à menacer la vie des otages. Seuls 23% préfèrent au contraire que la France discute avec les preneurs d’otage, quitte à menacer la stratégie militaire adoptée par l'Etat major français.
"On est d'accord sur le principe, ça a d'ailleurs toujours été la ligne du gouvernement français", a répliqué ce matin François Fillon qui a toutefois ajouté: "Je pense qu'il était inutile l'affirmer comme l'a fait le président de la République". "Il doit se garder des possibilités d'agir", a-t-il fait valoir, évoquant "des entreprises qui ont parfois versé des rançons dans le passé" ou des "opérations militaires montées" pour la libération d'otages, par exemple aux mains de pirates.
"C'est un sujet sur lequel moins on parle, plus on a de chances de préserver la vie des otages et cela vaut pour le président de la République aussi", a tancé le responsable d'opposition. "Je pense qu'il ne faut s'interdire aucune possibilité pour aller libérer en particulier ces enfants" otages au Nigeria, a encore souligné François Fillon.
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