Notre seconde rencontre a eu lieu à Abéché en septembre 1958 à l’hôpital d’Abéché où il m’interpella en me demandant de lui rappeler mon nom. Après les salutations, il me pria de le conduire chez le docteur Hyacinthe Lamba Dehlot, Médecin traitant en service au dispensaire dont moi-même j’exerce comme infirmier à la consultation. Je l’ai ensuite conduit au bureau du Médecin chef de la Région sanitaire du Ouaddaï, le docteur Jacques Mayeux. De là on se prépare avec Outel, il m’invite à prendre part à la causerie débat qu’il donnera le 26 septembre à la chambre de commerce d’Abéché à 17 heures. Je ne me suis fait pas prier, j’étais ponctuel au rendez-vous. De sa causerie, j’ai retenu quelques mots :
1°) la chute de Diem Bien Phu du 07 Mai 1954 ;
2°) la mort du leader de l’URC (Union des populations du Cameroun) M. Ruben un Niébé survenue le 13 septembre 1958 ;
3°) Le Référendum du 28 Septembre 1958.
Le lendemain 28 septembre, je me présente dans un état d’ébriété totale vers 16 heures au bureau du vote. Je viens pour voter non ! à la France à De Gaulle. M. Outman Issa, le Chef du bureau me conseille d’entrer au bureau des Urnes pour voter. Le chef de district urbain réplique : « Bientôt les poussins même viendront voter ». Je lui réponds des colons des « seigneurs épidermiques » comme vous aussi. Le Procureur de la République M. Michelot ordonne mon arrestation et ma reconduction à la prison d’Abéché. Il informe M. Deville d’Avray le chef de district en question qu’il m’a condamné le 18 septembre 1958 pour coups et blessures de 2 mois par cotumace et 5 ans interdiction de port d’armes blanches. M. Edouard Caman qui a assisté à la scène rentre chez lui et dit à Outel Bono qu’on vient de m’arrêter. Son hôte dans la nuit va voir le médecin chef et ensemble, ils partent nuitamment chez le Procureur qui ordonne aussitôt ma libération mais assortie d’une condition. On doit m’affecter hors d’Abéché. Dans la même nuit, le médecin chef et son chauffeur Ousman Debah m’embarquent pour la localité de Mogororo via Goz Beida distante de 400 Km environ.
Avec le docteur Outel Bono on ne se reverra qu’au mois de Mars 1963 à la maison des jeunes de Fort Lamy, l’actuelle maison Baba Moustapha. A l’époque des jeunes cadres rentrés de France se retrouvent avec ceux de N’Djaména pour débattre des différents thèmes. Affecté au Ba-illi, j’ai regagné mon nouveau poste et j’apprends par la RNT son arrestation le 28 Mars 1963. Un procès des conjurés du 22 Mars 1963 siégea du 07 juin au 24 juillet 1963. Cette cour l’a condamné à mort. Il sera encore arrêté pour la 2ème fois ou par un procès politique sous maquillage judiciaire, il sera condamné pour diffamation à 5 ans.
Libéré, il sera assassiné à Paris le 26 Août 1973. C’est dans ma prison politique de la maison d’arrêt que cette triste nouvelle m’a traumatisé de plus. Nous étions plus de 40 détenus politiques et tout le monde avait les yeux embués des larmes.
Le 23 décembre 2010 ses cousins Caman Bedaou Oumar et feu le docteur Mahmout Naor Gawara m’ont invité à prendre la parole lors de l’inauguration d’un Avenue qui porte son nom, j’ai parlé au nom des amis de docteur Bono. Cette crème intellectuelle que je chérissais. Repose-toi en paix cher frère, si ton corps est mort, avec nous tes admirateurs ton nom vit encore.
1°) la chute de Diem Bien Phu du 07 Mai 1954 ;
2°) la mort du leader de l’URC (Union des populations du Cameroun) M. Ruben un Niébé survenue le 13 septembre 1958 ;
3°) Le Référendum du 28 Septembre 1958.
Le lendemain 28 septembre, je me présente dans un état d’ébriété totale vers 16 heures au bureau du vote. Je viens pour voter non ! à la France à De Gaulle. M. Outman Issa, le Chef du bureau me conseille d’entrer au bureau des Urnes pour voter. Le chef de district urbain réplique : « Bientôt les poussins même viendront voter ». Je lui réponds des colons des « seigneurs épidermiques » comme vous aussi. Le Procureur de la République M. Michelot ordonne mon arrestation et ma reconduction à la prison d’Abéché. Il informe M. Deville d’Avray le chef de district en question qu’il m’a condamné le 18 septembre 1958 pour coups et blessures de 2 mois par cotumace et 5 ans interdiction de port d’armes blanches. M. Edouard Caman qui a assisté à la scène rentre chez lui et dit à Outel Bono qu’on vient de m’arrêter. Son hôte dans la nuit va voir le médecin chef et ensemble, ils partent nuitamment chez le Procureur qui ordonne aussitôt ma libération mais assortie d’une condition. On doit m’affecter hors d’Abéché. Dans la même nuit, le médecin chef et son chauffeur Ousman Debah m’embarquent pour la localité de Mogororo via Goz Beida distante de 400 Km environ.
Avec le docteur Outel Bono on ne se reverra qu’au mois de Mars 1963 à la maison des jeunes de Fort Lamy, l’actuelle maison Baba Moustapha. A l’époque des jeunes cadres rentrés de France se retrouvent avec ceux de N’Djaména pour débattre des différents thèmes. Affecté au Ba-illi, j’ai regagné mon nouveau poste et j’apprends par la RNT son arrestation le 28 Mars 1963. Un procès des conjurés du 22 Mars 1963 siégea du 07 juin au 24 juillet 1963. Cette cour l’a condamné à mort. Il sera encore arrêté pour la 2ème fois ou par un procès politique sous maquillage judiciaire, il sera condamné pour diffamation à 5 ans.
Libéré, il sera assassiné à Paris le 26 Août 1973. C’est dans ma prison politique de la maison d’arrêt que cette triste nouvelle m’a traumatisé de plus. Nous étions plus de 40 détenus politiques et tout le monde avait les yeux embués des larmes.
Le 23 décembre 2010 ses cousins Caman Bedaou Oumar et feu le docteur Mahmout Naor Gawara m’ont invité à prendre la parole lors de l’inauguration d’un Avenue qui porte son nom, j’ai parlé au nom des amis de docteur Bono. Cette crème intellectuelle que je chérissais. Repose-toi en paix cher frère, si ton corps est mort, avec nous tes admirateurs ton nom vit encore.