LA BATAILLE D'ABECHE DU 02 JUIN 1909
Crédits photo : DR
INTRODUCTION
Le Lieutenant colonel Millot effectua une tournée dans la région du Batha et autorisa au prince Acyl à transférer sa résistance de Barwala la localité située à 50km au sud d’Ati à Birkite-Fatimé qui est aussi à 100km à l’Est d’Ati.
Ce nouveau bond en avant a le triple avantage de procurer de terrains de parcours pour les troupes, de soustraire le Batha aux incursions de Doudmourrah et surtout d’appuyer efficacement les menées d’Acyl dans sa course au pouvoir des royaumes abbassides.
Vers la fin du mois d’Avril, de gros rassemblements ouaddaiens sont signalés en formation à Amdjarma et Djouar. Leur objectif semble être Birkit-Fatimé et leur but est l’enlèvement du prince Acyl si possible. Le Capitaine Fiegenschuh décida de se porter contre eux avec toutes les forces disponibles des postes d’Ati, de Barwala et de Bolong. La reconnaissance poussera en avant aussi loin que possible pour mettre un terme à la menace ouaddaienne. Elle devait progresser jusqu’aux environs d’Abeché. La composition de la colonne.
Le détachement composé de quatre sections d’infanterie et une section d’Artillerie se réunit le 22 Mai à Birkit-Fatimé, il comprenait cinq officiers : (le capitaine Fiegenschuh chef d’opération, le lieutenant d’infanterie (Bourreau, Lucien, Rupied, le Médecin Cotard ; cinq sous-officiers européens ; 180 Tirailleurs auxiliaires instruits dont 25 montés ; 40 Cantonniers et Conducteurs.
Le prince Acyl, avec ses 300 Cavaliers accompagnait la reconnaissance car la partie qui allait se jouer était pour lui décisive, le trône du Dar-ouaddai était l’enjeu.
Le Lieutenant Raymond venu de Fitri avec une trentaine de tirailleurs, prenait le commandement de poste d’Ati. Il devait suivant les circonstances, venir renforcer le détachement ou agir vers le Nord.
Dispositifs de marche et de stationnement
Marche en carré simple, artillerie et convoi au centre, une section sur chaque flanc, une section à 100 m en arrière, une section en avant-garde de 400 à800 m en avant, les tirailleurs montés en tète 60 cavaliers d’Acyl, choisis claires en avant, les autres sur les flancs. En cas d’attaque, les gens d’Acyl doivent se replier près du convoi et y attendre les ordres pour leur emploi probable sur les ailes.
En station, la protection éloignée est assurée à 1500 m au moins par les cavaliers d’Acyl.
La nuit, chaque face est occupée par une section dont une escouade veille. Des postes à la Bigeaude sont établis à environ 800 m ; le quart est pris par les européennes. Le campement d’Acyl est placé de 200 à 500 m du saillant le moins exposé.
Marche de la colonne
Partie de Birkit-Fatimé le 23 mai, la colonne arrive à Birène et les renseignements recueillis permettent d’escompter une rencontre avec l’ennemie vers Oum Hadjer, ordre est envoyé au Lieutenant Raymond de rallier d’urgence. Le 26 Mai, la reconnaissance atteint Ou Hadjer ou le Lieutenant rejoint le lendemain, l’effectif de la colonne est désormais de : 12 officiers et sous-officiers européens ;
250 Tirailleurs, cantonniers et auxiliaires
300 partisans d’Acyl
Or, Oum Hadjer se trouve à la limite de la zone d’action fixé par le commandement du territoire : le capitaine Fiegenschuh décide la création dans ce coin d’un poste analogue à celui de Birkit-Fatimé, afin de bien marquer leur ferme volonté de ne tolérer aucune incursion ouaddaienne sur les territoires qu’il protège 50 partisans du prince Acyl y tiendra garnison.
De nouveaux renseignements arrivent : les forces ouaddaiennes signalées s’élèveraient à 1500 hommes, sous les ordres de l’Aguid Salamat et de Badioour ; très inquiets de notre démonstration, les deux Aguids se replieraient vers Bororite sur la route d’Oum Hadjer-Abeché. Les travaux de poste étant à peu près terminés, le capitaine Figenschuh sa ligne de communication avec Ati gardée par Birkit-Fatimé et Oum Hadjer prend la résolution de marcher en direction de l’ennemi pour profiter de l’état d’indécision où il se trouve. La marche est donc reprise le 28 Mai au soir avec l’objectif : Bororite, d’où l’on délogea le 30 matin, une patrouille ennemie.
Le lendemain matin à Aboukhouta, quelques coups de canon mettent en déroute l’adversaire. L’arrière garde ouaddienne est restée pour apprécier nos forces.
Le détachement s’installa en toute sécurité sur un mentieu de terrain d’où l’on domine tout l’horizon. C’est la haute trahison des chefs militaires qui facilitera la chute de l’empire du Ouaddai
Des renseignements favorables nous parviennent écrit dans le document cité ci-dessous le Commandant d’opération : « un des plus hauts dignitaires du Ouaddai Djarma Nassir fait connaitre au prince Acyl qu’il a abandonné la cause de Doudmourrah et se porte vers le sud avec 800 fusils. Un auter, Kamkalak Ismael en expédition dans le Darmassalite avec 2700 fusils est décidé à ne pas rejoindre Doudmourrah.
Djarma Ahmat fils de l’Aguid Mhamid tué à Djoua serait disposé à faire défection avec ses 600 à 800 fusils (ce qui y eut lieu effectivement le lendemain), quant aux deux Aguids restés fidèles, ils se retirent sur Himemé point d’eau de Ouadi Chok à 30 km d’Abou-khouta, sur la route d’A beché pour attendre les renforts que doit leur amener le Sultan résolu à les attaquer sans retard. Le capitaine Fiegenschuh fait reprendre la marche, campe à 23 heures à Cabaye et en repart à 4 heures 30 du matin, l’objectif et Himemé.
Le combat de Djokané (Ouadi Chok) se déroulera le 1er Juin 1909.
Le service de renseignement a fait connaitre le Ouadi Chok est plein d’eau, que les environs immédiats de Himemé très boisés, tant disque sur la route d’Abeché, laissant Himemé à l’Est, le terrain est découvert ; C’est par ce coté que le capitaine décide d’attaquer.
Quelques centaines des cavaliers que l’on aperçoit dans la vallée sont dispersés à coup de canon, puis l’on franchit le Ouadi Chok, sous la protection de la section d’avant- garde.
Au moment où le gros de la colonne arrive sur le plateau, le flanc-garde de droite qui vient d’occuper le village de Djokhané en est brusquement délogée par une force ouaddaienne qui débouchent dans la vallée boisée.
Le capitaine donne l’ordre des combats
Aux sections du Lieutenant Raymond et du Sergent Parmentier (à droite dans l’odre de marche) de faire face à Djokhané et de marcher sur ce village ; à la section d’avant-garde, le Lieutenant Bourreau de faire face à l’ennemi qui est au nord Djokhané. A l’artillerie d’ouvrir le feu sur Djokhané la ligne ennemie.
Aux sections du Lieutenant Lucien et de l’Adjudant Marocelli de rester en réserve sur les flancs du convoi et de l’ambulance établis en arrière de terrain que traverse la route
Les cavaliers d’Acyl rejoignent le convoi.
Pendant que ces ordres s’exécutent, les lignes ennemies se renforcent rapidement, leur feu devient intgense.
Bien ravitaillés en munitions, les ouaddaiens tirent sans compter. Fort de leur nombre, ils cherchent à nous tourner par le sud. Le capitaine Fiegenschuh leur oppose la section, Lucien secondée par 100 partisans d’Acyl et donne aux sections Raymond et Parmentier l’ordre de se jeter sur Djokhané.
A 10 H 35 mn, Fiegenschuh tomba grièvement blessé au cou. Le Lieutenant Bourreau prend le commandement, laissant sa section au Sergent Léandry. Cependant, appuyées par le feu énergétique d l’artillerie et brillamment enlevées par leur chef, les sections Raymond et Parmentier emportèrent Djokhané d’un vif élan. Le Lieutenant Lucien arriva en ligne, entrainant par son exemple les irréguliers d’Acyl.
A gauche, la section Léandri et la section Marocelli qui se sont d’elles-mêmes portées au feu progressent également. Les ouaddiens prennet position sur une lisière de bois et s’affrontent violemment avec une ligne de réserve. L’artillerie allonge son tir et arrose les lisières, préparant efficacement l’action des sections de première ligne qui, par des vigoureuses charges prennent rapidement pied dans les bois à partir de la droite, la progression continue mais de plus en plus pénible.
Les nombreux bras de Ouadi Chok , les fourrés forts épais, favorisent les ouaddiens qui résistent vaillamment dans ce terrain très couvert. L’artillerie ne peut plus appuyer nos forces sans s’exposer à tirer sur notre propre infanterie écrit l’officier des opérations militaires.
A 12 H30 notre ligne de gauche, refoule l’ennemi vers Himemé. Les charges à la baïonnette se répètent sur tous les fronts. Nos tirailleurs font preuve de plus merveilleux entrain.
A 13 H15 se replie quelques heures de repos sont indispensables, cependant 200 cavaliers du prince Acyl sont chargés de la poursuite. Le restant du détachement rejoint l’artillerie et le convoi.
Les bilans sont lourds dans les deux camps pour cette bataille qui s’était déroulée dans les environs de la capitale des royaumes abbassides. Au 1er juin le sultan Doudmourrah avait rejoint ses deux Aguids de Djaatné et Salamat et que nous avons eu à Djokhané affaire à toutes les forces ouaddiennes évaluées pà 4500 hommes dont 1700 environs armés de fusils à tir rapide.
La bataille d’Abéché du 02 juin 1909
« En avant sur Abéché » tel est l’odre bref, énergique que sitôt l’issu de la lutte à peu près dessinée, le capitaine Fiegenschuh avait fait parvenir au Lieutenant Bourreau.
Ainsi dès 16 heures afin de garder le contact et d’arriver le lendemain, de bonne heure devant Abéché (distance de 22 km) la reconnaissance poursuit sa marche, très lentement, en raison de la fatigue des animaux. On campe lle soir près du village Diamgot à l’abri d’un service de sureté très serré.
Des rapports qui nous parviennent disent que le sultan Doudmourrah est revenu avec toutes ses forces à Abéché qu’il compte défendre.
Le lendemain 02 juin, départ de Diamgot à 4H30, le terrain est un peu accidenté, mais découvert. A 8H 30, des rches de la crète (A), les Lieutenants Bourreau et Raymond commandant l’avant – garde, aperçoivent la ligne Tchitchi Sekné remplie des ouaddiens où vers ctte ligne se dirigèrent des nombreux renforts venant d’Abéché dont les principales constructions se dessine confusément à perte de vue.
Ce combat va s’engager de notre coté de façon absolument classique. La section d’avant – garde de Raymond occupe la crête (C) couvrant ainsi l’établissement de la section d’où elle peut appuyer efficacement les attaques contre Tchitchi et Sekré.
Les actions des Adjudants Marocelli et Pozodi Borgo ainsi que les partisans d’Acyl, restent en réserve auprès du convoi et de l’ambulance, installés en arrière de la crête.
Cette réserve a été fortement constituée pour permettre de pare à un mouvement tournant qui semble s’amorcer vers à droite ; de prolonger éventuellement la ligne d’attaque, de garder une troupe intacte pour renforcer la colonne d’assaut, s’il faut enlever Abéché de vive force.
Le combat se développe très vite sur tous les fronts, le terrain favorise nos adversaires. A gauche la section reçoit pour objectif les rochers (II), appuyée à droite par 100 partisans d’Acyl dirigés vers Tardiom. A droite, le Lieutenant Lucien rend compte qu’il ne peut progresser, il reçoit l’appui d’une demi-section et de 100 partisans du prince Acyl qui se dirigent vers les rochers entre Sekré et Tondy. L’artillerie soutient par son tir ce mouvement. L’arrière, les sections Marocelli et Pozodi Borgo repoussent de leurs feux quelques centaines de cavaliers qui, à plusieurs reprises cherchent à semer le désarroi dans le convoi.
Vers 10 H15, la section Parmentier enlève Tchitchi à 13 H 15,la section Raymond emporte à la baïonnette les rochers (D), et entrainés par son exemple, les partisans d’Acyl les partisans d’Acyl occupent Tardiom. Toue notre ligne progresse la gauche en avant. Les partisans dudit gauche refoule lentement les gens de Badiour, la section qui a devant la garde du Sultan Doudmourrah habillée de Bournous blancs » ne gagne de terrain que à pied dans la direction des rochers (F) défendue avec énergie par l’Aguid Djaatné, puis marche vers le village de Bagara. A droite, le Lieutenant Lucien a le plus grand mal àn enlever Sekré pendant que notre extrême droite emporte Tondy.
A 13 H30 le Lieutenant Raymond occupe les rochers (F), se reliant à droite avec le Lieutenant Parmentier qui occupe le village de Baggara.
Le Lieutenant Lucien et les partisans d’Acyl de droite sont à la hauteur de la section Parmentier. L’ennemi se replie sur Abéché. Comme la veille, il cherche à enlever les morts et les blessés mais en vain.
Devant nos lignes, à quelques centaines de mètres Abéché s’étend, bordée de murs qui constitueraient un redoutable obstacle, si l’ennemi songeait à les utiliser.
La résistance ouaddienne tient bon mais l’assaut est déjà préparé. Pendant que l’artillerie vient se mettre en batterie à 700 m de la ville protégée par une section au village Baggara, la colonne d’assaut se rassemble à l’abri des rochers (F) avec les irréguliers d’Acyl derrière elle.
A 14 heures, le Tata de Sultan et le Tata de l’Aguid Djatné, la colonne d’assaut s’avance vers le palais de Doudmourrah, son mouvement permit au prince Acyl de prendre pied dans la ville. Les bombardements commencent, quelques obus d’explosifs sont tirés vers la ville.
A ce moment les habitants d’Abéché terrifiés, envoient supplier que l’on cesse le bombardement, affirmant que Doudmourrah et ses guerriers ont organisé un repli tactique. Le tir alors fut suspendu.
Les partisans d’Acyl et la section d’avant-garde occupe le palais royal où la colonne fait son entrée à 15 h 30.
Après son repli d’Abéché, le prestigieux Sultan du Ouaddai ne faiblit pas, en concertation avec le sultan Tadjaddine Ismael de Dar-Massalit ils forment un tandem et continuent la lutte contre l’occident colonialiste.
Doudmourrah prend part au guet-apens de Ouadi Kadja du 4 janvier 1910 ou le capitaine Fiegenschuh son tombeur d’un trône trouva la mort avec sa horde de mercenaires, Doudmourrah prend part a un drame de Doroté du 9 Novembre 1910 où le colonel Moll tomba la nuque tailladée de sabre et le corps transpercé par les sagaies. Il attaqua les troupes coloniales à Guereda le 7 Avril 1911. Il souleva les tribus Kodois, Abou.
Charibes ; Walad Djammah, Mimi etc le 5 juin 1911 où le Médecin major Pouillot et son escorte furent au village Rimelé.
Vers la fin, sous la pression du colonel Largeau par l’inetermédiaire de la princesse Méram Lénaba sœur bien aimée du sultan Doudmourrah des correspondances adressées aux deux sultans parviennent. Celle adressée au sultan Baradine des massalites le successeur Tadjadine demande à celui de Lacher Doudmourrah car il constitue un obstacle pour la réconciliation entre vous et nous.
Cette au sultan demis dit que si tu te rallies, tu seras la bienvenue. Vous serez accueilli avec enthousiasme.
Alors contre son gré, le prestigieux sultan du Ouaddai rallie la France colonialiste. Il regagne Abéché la capital des royaumes Abbassides le 27 octobre 1911 et le 1er Novembre, il quitte pour un exil doré à Fort Lamy.
Alhadj Garondé Djarma
66 40 82 18
Bibliothèque
Une étape de la conquête de l’A.E.F 1908 – 1912
Documents rédigés par le groupe des officiers de l’Etat major à Brazzaville capitale de l’Afrique Equatoriale Française
Le Lieutenant colonel Millot effectua une tournée dans la région du Batha et autorisa au prince Acyl à transférer sa résistance de Barwala la localité située à 50km au sud d’Ati à Birkite-Fatimé qui est aussi à 100km à l’Est d’Ati.
Ce nouveau bond en avant a le triple avantage de procurer de terrains de parcours pour les troupes, de soustraire le Batha aux incursions de Doudmourrah et surtout d’appuyer efficacement les menées d’Acyl dans sa course au pouvoir des royaumes abbassides.
Vers la fin du mois d’Avril, de gros rassemblements ouaddaiens sont signalés en formation à Amdjarma et Djouar. Leur objectif semble être Birkit-Fatimé et leur but est l’enlèvement du prince Acyl si possible. Le Capitaine Fiegenschuh décida de se porter contre eux avec toutes les forces disponibles des postes d’Ati, de Barwala et de Bolong. La reconnaissance poussera en avant aussi loin que possible pour mettre un terme à la menace ouaddaienne. Elle devait progresser jusqu’aux environs d’Abeché. La composition de la colonne.
Le détachement composé de quatre sections d’infanterie et une section d’Artillerie se réunit le 22 Mai à Birkit-Fatimé, il comprenait cinq officiers : (le capitaine Fiegenschuh chef d’opération, le lieutenant d’infanterie (Bourreau, Lucien, Rupied, le Médecin Cotard ; cinq sous-officiers européens ; 180 Tirailleurs auxiliaires instruits dont 25 montés ; 40 Cantonniers et Conducteurs.
Le prince Acyl, avec ses 300 Cavaliers accompagnait la reconnaissance car la partie qui allait se jouer était pour lui décisive, le trône du Dar-ouaddai était l’enjeu.
Le Lieutenant Raymond venu de Fitri avec une trentaine de tirailleurs, prenait le commandement de poste d’Ati. Il devait suivant les circonstances, venir renforcer le détachement ou agir vers le Nord.
Dispositifs de marche et de stationnement
Marche en carré simple, artillerie et convoi au centre, une section sur chaque flanc, une section à 100 m en arrière, une section en avant-garde de 400 à800 m en avant, les tirailleurs montés en tète 60 cavaliers d’Acyl, choisis claires en avant, les autres sur les flancs. En cas d’attaque, les gens d’Acyl doivent se replier près du convoi et y attendre les ordres pour leur emploi probable sur les ailes.
En station, la protection éloignée est assurée à 1500 m au moins par les cavaliers d’Acyl.
La nuit, chaque face est occupée par une section dont une escouade veille. Des postes à la Bigeaude sont établis à environ 800 m ; le quart est pris par les européennes. Le campement d’Acyl est placé de 200 à 500 m du saillant le moins exposé.
Marche de la colonne
Partie de Birkit-Fatimé le 23 mai, la colonne arrive à Birène et les renseignements recueillis permettent d’escompter une rencontre avec l’ennemie vers Oum Hadjer, ordre est envoyé au Lieutenant Raymond de rallier d’urgence. Le 26 Mai, la reconnaissance atteint Ou Hadjer ou le Lieutenant rejoint le lendemain, l’effectif de la colonne est désormais de : 12 officiers et sous-officiers européens ;
250 Tirailleurs, cantonniers et auxiliaires
300 partisans d’Acyl
Or, Oum Hadjer se trouve à la limite de la zone d’action fixé par le commandement du territoire : le capitaine Fiegenschuh décide la création dans ce coin d’un poste analogue à celui de Birkit-Fatimé, afin de bien marquer leur ferme volonté de ne tolérer aucune incursion ouaddaienne sur les territoires qu’il protège 50 partisans du prince Acyl y tiendra garnison.
De nouveaux renseignements arrivent : les forces ouaddaiennes signalées s’élèveraient à 1500 hommes, sous les ordres de l’Aguid Salamat et de Badioour ; très inquiets de notre démonstration, les deux Aguids se replieraient vers Bororite sur la route d’Oum Hadjer-Abeché. Les travaux de poste étant à peu près terminés, le capitaine Figenschuh sa ligne de communication avec Ati gardée par Birkit-Fatimé et Oum Hadjer prend la résolution de marcher en direction de l’ennemi pour profiter de l’état d’indécision où il se trouve. La marche est donc reprise le 28 Mai au soir avec l’objectif : Bororite, d’où l’on délogea le 30 matin, une patrouille ennemie.
Le lendemain matin à Aboukhouta, quelques coups de canon mettent en déroute l’adversaire. L’arrière garde ouaddienne est restée pour apprécier nos forces.
Le détachement s’installa en toute sécurité sur un mentieu de terrain d’où l’on domine tout l’horizon. C’est la haute trahison des chefs militaires qui facilitera la chute de l’empire du Ouaddai
Des renseignements favorables nous parviennent écrit dans le document cité ci-dessous le Commandant d’opération : « un des plus hauts dignitaires du Ouaddai Djarma Nassir fait connaitre au prince Acyl qu’il a abandonné la cause de Doudmourrah et se porte vers le sud avec 800 fusils. Un auter, Kamkalak Ismael en expédition dans le Darmassalite avec 2700 fusils est décidé à ne pas rejoindre Doudmourrah.
Djarma Ahmat fils de l’Aguid Mhamid tué à Djoua serait disposé à faire défection avec ses 600 à 800 fusils (ce qui y eut lieu effectivement le lendemain), quant aux deux Aguids restés fidèles, ils se retirent sur Himemé point d’eau de Ouadi Chok à 30 km d’Abou-khouta, sur la route d’A beché pour attendre les renforts que doit leur amener le Sultan résolu à les attaquer sans retard. Le capitaine Fiegenschuh fait reprendre la marche, campe à 23 heures à Cabaye et en repart à 4 heures 30 du matin, l’objectif et Himemé.
Le combat de Djokané (Ouadi Chok) se déroulera le 1er Juin 1909.
Le service de renseignement a fait connaitre le Ouadi Chok est plein d’eau, que les environs immédiats de Himemé très boisés, tant disque sur la route d’Abeché, laissant Himemé à l’Est, le terrain est découvert ; C’est par ce coté que le capitaine décide d’attaquer.
Quelques centaines des cavaliers que l’on aperçoit dans la vallée sont dispersés à coup de canon, puis l’on franchit le Ouadi Chok, sous la protection de la section d’avant- garde.
Au moment où le gros de la colonne arrive sur le plateau, le flanc-garde de droite qui vient d’occuper le village de Djokhané en est brusquement délogée par une force ouaddaienne qui débouchent dans la vallée boisée.
Le capitaine donne l’ordre des combats
Aux sections du Lieutenant Raymond et du Sergent Parmentier (à droite dans l’odre de marche) de faire face à Djokhané et de marcher sur ce village ; à la section d’avant-garde, le Lieutenant Bourreau de faire face à l’ennemi qui est au nord Djokhané. A l’artillerie d’ouvrir le feu sur Djokhané la ligne ennemie.
Aux sections du Lieutenant Lucien et de l’Adjudant Marocelli de rester en réserve sur les flancs du convoi et de l’ambulance établis en arrière de terrain que traverse la route
Les cavaliers d’Acyl rejoignent le convoi.
Pendant que ces ordres s’exécutent, les lignes ennemies se renforcent rapidement, leur feu devient intgense.
Bien ravitaillés en munitions, les ouaddaiens tirent sans compter. Fort de leur nombre, ils cherchent à nous tourner par le sud. Le capitaine Fiegenschuh leur oppose la section, Lucien secondée par 100 partisans d’Acyl et donne aux sections Raymond et Parmentier l’ordre de se jeter sur Djokhané.
A 10 H 35 mn, Fiegenschuh tomba grièvement blessé au cou. Le Lieutenant Bourreau prend le commandement, laissant sa section au Sergent Léandry. Cependant, appuyées par le feu énergétique d l’artillerie et brillamment enlevées par leur chef, les sections Raymond et Parmentier emportèrent Djokhané d’un vif élan. Le Lieutenant Lucien arriva en ligne, entrainant par son exemple les irréguliers d’Acyl.
A gauche, la section Léandri et la section Marocelli qui se sont d’elles-mêmes portées au feu progressent également. Les ouaddiens prennet position sur une lisière de bois et s’affrontent violemment avec une ligne de réserve. L’artillerie allonge son tir et arrose les lisières, préparant efficacement l’action des sections de première ligne qui, par des vigoureuses charges prennent rapidement pied dans les bois à partir de la droite, la progression continue mais de plus en plus pénible.
Les nombreux bras de Ouadi Chok , les fourrés forts épais, favorisent les ouaddiens qui résistent vaillamment dans ce terrain très couvert. L’artillerie ne peut plus appuyer nos forces sans s’exposer à tirer sur notre propre infanterie écrit l’officier des opérations militaires.
A 12 H30 notre ligne de gauche, refoule l’ennemi vers Himemé. Les charges à la baïonnette se répètent sur tous les fronts. Nos tirailleurs font preuve de plus merveilleux entrain.
A 13 H15 se replie quelques heures de repos sont indispensables, cependant 200 cavaliers du prince Acyl sont chargés de la poursuite. Le restant du détachement rejoint l’artillerie et le convoi.
Les bilans sont lourds dans les deux camps pour cette bataille qui s’était déroulée dans les environs de la capitale des royaumes abbassides. Au 1er juin le sultan Doudmourrah avait rejoint ses deux Aguids de Djaatné et Salamat et que nous avons eu à Djokhané affaire à toutes les forces ouaddiennes évaluées pà 4500 hommes dont 1700 environs armés de fusils à tir rapide.
La bataille d’Abéché du 02 juin 1909
« En avant sur Abéché » tel est l’odre bref, énergique que sitôt l’issu de la lutte à peu près dessinée, le capitaine Fiegenschuh avait fait parvenir au Lieutenant Bourreau.
Ainsi dès 16 heures afin de garder le contact et d’arriver le lendemain, de bonne heure devant Abéché (distance de 22 km) la reconnaissance poursuit sa marche, très lentement, en raison de la fatigue des animaux. On campe lle soir près du village Diamgot à l’abri d’un service de sureté très serré.
Des rapports qui nous parviennent disent que le sultan Doudmourrah est revenu avec toutes ses forces à Abéché qu’il compte défendre.
Le lendemain 02 juin, départ de Diamgot à 4H30, le terrain est un peu accidenté, mais découvert. A 8H 30, des rches de la crète (A), les Lieutenants Bourreau et Raymond commandant l’avant – garde, aperçoivent la ligne Tchitchi Sekné remplie des ouaddiens où vers ctte ligne se dirigèrent des nombreux renforts venant d’Abéché dont les principales constructions se dessine confusément à perte de vue.
Ce combat va s’engager de notre coté de façon absolument classique. La section d’avant – garde de Raymond occupe la crête (C) couvrant ainsi l’établissement de la section d’où elle peut appuyer efficacement les attaques contre Tchitchi et Sekré.
Les actions des Adjudants Marocelli et Pozodi Borgo ainsi que les partisans d’Acyl, restent en réserve auprès du convoi et de l’ambulance, installés en arrière de la crête.
Cette réserve a été fortement constituée pour permettre de pare à un mouvement tournant qui semble s’amorcer vers à droite ; de prolonger éventuellement la ligne d’attaque, de garder une troupe intacte pour renforcer la colonne d’assaut, s’il faut enlever Abéché de vive force.
Le combat se développe très vite sur tous les fronts, le terrain favorise nos adversaires. A gauche la section reçoit pour objectif les rochers (II), appuyée à droite par 100 partisans d’Acyl dirigés vers Tardiom. A droite, le Lieutenant Lucien rend compte qu’il ne peut progresser, il reçoit l’appui d’une demi-section et de 100 partisans du prince Acyl qui se dirigent vers les rochers entre Sekré et Tondy. L’artillerie soutient par son tir ce mouvement. L’arrière, les sections Marocelli et Pozodi Borgo repoussent de leurs feux quelques centaines de cavaliers qui, à plusieurs reprises cherchent à semer le désarroi dans le convoi.
Vers 10 H15, la section Parmentier enlève Tchitchi à 13 H 15,la section Raymond emporte à la baïonnette les rochers (D), et entrainés par son exemple, les partisans d’Acyl les partisans d’Acyl occupent Tardiom. Toue notre ligne progresse la gauche en avant. Les partisans dudit gauche refoule lentement les gens de Badiour, la section qui a devant la garde du Sultan Doudmourrah habillée de Bournous blancs » ne gagne de terrain que à pied dans la direction des rochers (F) défendue avec énergie par l’Aguid Djaatné, puis marche vers le village de Bagara. A droite, le Lieutenant Lucien a le plus grand mal àn enlever Sekré pendant que notre extrême droite emporte Tondy.
A 13 H30 le Lieutenant Raymond occupe les rochers (F), se reliant à droite avec le Lieutenant Parmentier qui occupe le village de Baggara.
Le Lieutenant Lucien et les partisans d’Acyl de droite sont à la hauteur de la section Parmentier. L’ennemi se replie sur Abéché. Comme la veille, il cherche à enlever les morts et les blessés mais en vain.
Devant nos lignes, à quelques centaines de mètres Abéché s’étend, bordée de murs qui constitueraient un redoutable obstacle, si l’ennemi songeait à les utiliser.
La résistance ouaddienne tient bon mais l’assaut est déjà préparé. Pendant que l’artillerie vient se mettre en batterie à 700 m de la ville protégée par une section au village Baggara, la colonne d’assaut se rassemble à l’abri des rochers (F) avec les irréguliers d’Acyl derrière elle.
A 14 heures, le Tata de Sultan et le Tata de l’Aguid Djatné, la colonne d’assaut s’avance vers le palais de Doudmourrah, son mouvement permit au prince Acyl de prendre pied dans la ville. Les bombardements commencent, quelques obus d’explosifs sont tirés vers la ville.
A ce moment les habitants d’Abéché terrifiés, envoient supplier que l’on cesse le bombardement, affirmant que Doudmourrah et ses guerriers ont organisé un repli tactique. Le tir alors fut suspendu.
Les partisans d’Acyl et la section d’avant-garde occupe le palais royal où la colonne fait son entrée à 15 h 30.
Après son repli d’Abéché, le prestigieux Sultan du Ouaddai ne faiblit pas, en concertation avec le sultan Tadjaddine Ismael de Dar-Massalit ils forment un tandem et continuent la lutte contre l’occident colonialiste.
Doudmourrah prend part au guet-apens de Ouadi Kadja du 4 janvier 1910 ou le capitaine Fiegenschuh son tombeur d’un trône trouva la mort avec sa horde de mercenaires, Doudmourrah prend part a un drame de Doroté du 9 Novembre 1910 où le colonel Moll tomba la nuque tailladée de sabre et le corps transpercé par les sagaies. Il attaqua les troupes coloniales à Guereda le 7 Avril 1911. Il souleva les tribus Kodois, Abou.
Charibes ; Walad Djammah, Mimi etc le 5 juin 1911 où le Médecin major Pouillot et son escorte furent au village Rimelé.
Vers la fin, sous la pression du colonel Largeau par l’inetermédiaire de la princesse Méram Lénaba sœur bien aimée du sultan Doudmourrah des correspondances adressées aux deux sultans parviennent. Celle adressée au sultan Baradine des massalites le successeur Tadjadine demande à celui de Lacher Doudmourrah car il constitue un obstacle pour la réconciliation entre vous et nous.
Cette au sultan demis dit que si tu te rallies, tu seras la bienvenue. Vous serez accueilli avec enthousiasme.
Alors contre son gré, le prestigieux sultan du Ouaddai rallie la France colonialiste. Il regagne Abéché la capital des royaumes Abbassides le 27 octobre 1911 et le 1er Novembre, il quitte pour un exil doré à Fort Lamy.
Alhadj Garondé Djarma
66 40 82 18
Bibliothèque
Une étape de la conquête de l’A.E.F 1908 – 1912
Documents rédigés par le groupe des officiers de l’Etat major à Brazzaville capitale de l’Afrique Equatoriale Française