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OPPOSITION

Paris: rencontre du Comité de Soutien pour la libération de IOMS avec la cellule africaine de l’Élysée


- 7 Mai 2008


Il est très étonnant que le gouvernement français avoue ne pas avoir d’indices ou d’informations concernant l'enlèvement de Monsieur Ibni Oumar Mahamat Saleh. L’ambassade a d’ailleurs confirmé à notre mère lors de leur entrevue que c’était les forces gouvernementales qui avaient arrêté Monsieur IBNI OUMAR. La cellule africaine nous a affirmé que la question de la disparition de Monsieur IBNI OUMAR a été posée à plusieurs reprises à Déby par le Président Sarkozy et dernièrement encore par le ministre Kouchner, mais sa réponse a été la même : « je ne sais pas ».


Paris: rencontre du Comité de Soutien pour la libération de IOMS avec la cellule africaine de l’Élysée
Rencontre avec la cellule africaine de l’Élysée du 06 mai 2008

J’ai eu en compagnie du Vice-Président du groupe parlementaire socialiste, Monsieur Gaetan GORCE, un entretien d’une heure à l’Élysée avec les conseillers diplomatiques chargés de l’Afrique subsaharienne, en l’occurrence Monsieur Bruno JOUBERT et Monsieur Romain SERMAN.

Il a été évoqué naturellement la question de l’enlèvement de Monsieur IBNI OUMAR. L’ex-directeur de la division stratégique de la DGSE (JOUBERT) et le conseiller technique (SERMAN) ont affirmé encore une fois ne pas détenir d’informations concernant cette affaire, mais qu’« ils ne lâcheront pas le morceau » selon leur propre expression.

Il est néanmoins très étonnant que le gouvernement français avoue ne pas avoir d’indices ou d’informations concernant cette affaire. Monsieur IBNI OUMAR a été enlevé par la garde républicaine de Déby laquelle est encadrée par la DGSE. Qui plus est, pendant cette période de troubles, les Français étaient à l’affût de chaque communication et il est étonnant qu’ils n’aient pu intercepter un échange ne serait-ce par talkie-walkie sur cette question. La France était partie prenante à cette guerre. La DGSE agissant « partout où nécessité fait loi » n’a pas jugé nécessaire de venir au secours de Monsieur IBNI OUMAR qui a été emmené, torturé (selon nos informations), et gardé au secret depuis près de trois mois par les sbires de Déby.

L’ambassadeur français au Tchad a joué un rôle dans cette affaire qui est entrain d’être éludée, mais il est certain que cette personne ainsi que son conseiller à la sécurité sont impliqués dans cette affaire, car au début on évoquait leur implication plus ou moins directe. L’ambassade a d’ailleurs confirmé à notre mère lors de leur entrevue que c’était les forces gouvernementales qui avaient arrêté Monsieur IBNI OUMAR.

Déby a fait arrêter Monsieur IBNI OUMAR et ses alliés français, on pourrait le penser cherche à le disculper et a en faire un saint, mais la réalité est toute autre. Au Tchad, qui parmi les soumis de Déby peut lui tenir tête, ceux qui ont essayé ont été liquidés ou sont en exil. Donc que cette affaire ait été orchestrée par Mahamat Ali Abdallah, Abderahim Bahar ou tout autre proche de Déby, il est certain que l’ordre venait de leur chef suprême. Et la responsabilité de Déby ne pourra nullement être écartée.

Les représentants de l’État français nous ont également évoqué le déroulement et la mise en place de leur commission d’enquête qui à notre avis ne donnera aucun résultat satisfaisant si ce n’est un résultat concocté à l’avance par Déby et ses acolytes. Cette commission sera composée en plus d’experts divers : français évidemment, suisses, UE et Louise Arbour du haut commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme aurait en fin de compte accepté de fournir un expert. Les difficultés techniques de la mise en place de la commission ont été réglées et elle va commencer à travailler dès la fin de cette semaine.

La France et l’OIF auront des rôles d’observateurs dans cette commission. Et si cette commission est un « bide », ce sera le retour vers une commission internationale. Dès la semaine prochaine aura lieu l’audition des témoins… et le rapport final de cette commission sortira le 21 juillet 2008.

La cellule africaine nous a affirmé que la question de la disparition de Monsieur IBNI OUMAR a été posée à plusieurs reprises à Déby par le Président Sarkozy et dernièrement encore par le ministre Kouchner, mais sa réponse a été la même : « je ne sais pas ». Déby joue au gentil petit garçon qu’on semble incriminer, mais qui répond d’une voix presque timide ce n’est pas moi. La cellule prévoit de même un voyage au Tchad dans les prochains jours par rapport à cette affaire.

Le Député, Monsieur Gaetan GORCE qui était à mes côtés à également posé plusieurs questions. Il a expliqué que cette affaire était sous-médiatisée et que le gouvernement français devait prendre ses responsabilités et montrer clairement à la face du monde qu’elle s’investit pleinement dans le règlement de cette affaire. Elle doit informer les médias de l’évolution et du déroulement des moyens de pression mis en place pour élucider cette affaire.

Ensuite, le député a évoqué le fait qu’un comité de soutien des parlementaires était entrain de se mettre en place et qu’un autre comité serait éventuellement organisé au Sénat. Monsieur GORCE a également évoqué la possibilité de saisine de la commission des affaires étrangères du Parlement et de la nouvelle commission sur la rupture.

Cette rencontre, même si elle ne nous a pas donné d’informations sur le sort de Monsieur IBNI OUMAR, elle nous a permis de faire un point sur les démarches engagées par le gouvernement français pour retrouver Monsieur IBNI OUMAR et de poser clairement les questions quant à cet enlèvement.

Pour le COMITE DE SOUTIEN
IBNI OUMAR


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