A l’occasion de son récent voyage en Afrique, Nicolas Sarkozy a annoncé un bouleversement de la politique africaine de la France. « Il faut changer le modèle des relations entre la France et l’Afrique si on veut regarder l’avenir ensemble » a dit-il dit devant le Parlement sud-africain.
Les troupes françaises stationnées en Afrique ne participeront plus directement aux combats, tout au moins pas sous le drapeau français. Le chef de l’État a pris l’exemple de la présence militaire française au Tchad, où il avait fait escale la veille, moins de quatre semaines après l’attaque avortée de rebelles venus du Soudan contre le régime du président Idriss Déby. La France « s’est interdit de s’immiscer dans les combats et de tirer sur des Africains », a dit le président de la République. En vertu d’un accord de coopération militaire, les troupes françaises basées à N’Djamena avaient fourni aux forces armées tchadiennes un appui en matière logistique et de renseignements sans lequel elles n’auraient pas pu repousser les rebelles, mais elles n’avaient pas fait feu sur eux.
Sarkozy a affirmé : « Il n’est plus concevable que l’armée française soit entraînée dans des conflits internes ». Le chef de l’État a annoncé une remise à plat de tous les accords militaires franco-africains – conclus au lendemain de la décolonisation, il y a 50 ans - dans le cadre d’une « refondation » plus générale de la politique française sur ce continent : « L’idée, c’est de s’en aller sur la pointe des pieds en mettant en avant le fait qu’on africanise, européanise ou internationalise les opérations sur le sol africain », a-t-il précisé.
La France va passer la main : « Je pense que les temps ont changé et que la France n’a pas à jouer un rôle de gendarme en Afrique, c’est le rôle de l’Union africaine et des organisations régionales africaines », dit le président de la République. Il propose de « faire de l’Europe un partenaire majeur de l’Afrique en matière de paix et de sécurité ». Le président de l’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, a applaudi : « Cela fait partie de la suite du processus de décolonisation en Afrique ». Les retombées calamiteuses de l’opération Turquoise au Rwanda, en 1994, ont laissé une empreinte indélébile dans les esprits à Paris, où l’on cherche à se désengager du bourbier africain.
Les militaires, qui n’avaient pas été prévenus de ce retournement, sont stupéfaits : renégocier ces accords constitue « un chantier énorme », dit-on à l’état-major des armées. La France est liée à une vingtaine de pays en Afrique par des accords militaires de deux types : coopération militaire, comme au Tchad, et accords de défense stricto sensu, notamment avec le Sénégal, la Côte-d’Ivoire ou le Gabon. Ces ententes permettent une intervention des forces françaises en cas d’attaque contre le pouvoir en place. Environ 9 500 soldats français sont déployés sur le sol africain, dont 2 900 à Djibouti. Selon l’Élysée, huit pays sont concernés par ces annonces présidentielles.
Ce désengagement fera reculer un peu plus l’influence française en Afrique, réservoir de matières premières sur lequel les États-Unis, la Chine, et d’autres pays mettent la main. Il fera partie de la nouvelle cure d’amaigrissement qui va être infligée à la Défense nationale. Son budget va subir des coupes claires, préparées par la commission élaborant le « Livre blanc » sur les nouvelles orientations de la politique de défense française, qui sera soumis à l’approbation du chef de l’État en mai.
La France consacre 1,8 % de son produit intérieur brut à la défense (36 milliards d’euros). Bercy fait pression sur la commission du « Livre blanc » pour bloquer le budget à son niveau actuel, sans l’augmenter du montant de l’inflation, afin de l’amener à 1,3 % du PIB dans cinq ans. Cette option semble devoir être retenue. La dotation en avions Rafale, prévue à 294, passera à 240. La composante nucléaire aéroportée sera réduite d’un tiers. La Marine devra renoncer à une partie des six sous-marins d’attaque Barracuda commandés et, surtout, au second porte-avions nucléaire, pourtant indispensable pour relayer le Charles-de-Gaulle quand il est en réparation. Les moyens humains et matériels des forces terrestres affectés aux opérations extérieures seront réduits. Ce qui n’empêche pas des élus locaux d’obtenir du gouvernement des promesses de maintien dans leurs circonscriptions d’implantations devenues inutiles…
Point positif de la nouvelle politique de défense : la fonction « renseignement » sera renforcée et modernisée, par notamment la mise en orbite de nouveaux satellites espions et la création d’un commandement spatial intégré confié à l’armée de l’air.
Les troupes françaises stationnées en Afrique ne participeront plus directement aux combats, tout au moins pas sous le drapeau français. Le chef de l’État a pris l’exemple de la présence militaire française au Tchad, où il avait fait escale la veille, moins de quatre semaines après l’attaque avortée de rebelles venus du Soudan contre le régime du président Idriss Déby. La France « s’est interdit de s’immiscer dans les combats et de tirer sur des Africains », a dit le président de la République. En vertu d’un accord de coopération militaire, les troupes françaises basées à N’Djamena avaient fourni aux forces armées tchadiennes un appui en matière logistique et de renseignements sans lequel elles n’auraient pas pu repousser les rebelles, mais elles n’avaient pas fait feu sur eux.
Sarkozy a affirmé : « Il n’est plus concevable que l’armée française soit entraînée dans des conflits internes ». Le chef de l’État a annoncé une remise à plat de tous les accords militaires franco-africains – conclus au lendemain de la décolonisation, il y a 50 ans - dans le cadre d’une « refondation » plus générale de la politique française sur ce continent : « L’idée, c’est de s’en aller sur la pointe des pieds en mettant en avant le fait qu’on africanise, européanise ou internationalise les opérations sur le sol africain », a-t-il précisé.
La France va passer la main : « Je pense que les temps ont changé et que la France n’a pas à jouer un rôle de gendarme en Afrique, c’est le rôle de l’Union africaine et des organisations régionales africaines », dit le président de la République. Il propose de « faire de l’Europe un partenaire majeur de l’Afrique en matière de paix et de sécurité ». Le président de l’Afrique du Sud, Thabo Mbeki, a applaudi : « Cela fait partie de la suite du processus de décolonisation en Afrique ». Les retombées calamiteuses de l’opération Turquoise au Rwanda, en 1994, ont laissé une empreinte indélébile dans les esprits à Paris, où l’on cherche à se désengager du bourbier africain.
Les militaires, qui n’avaient pas été prévenus de ce retournement, sont stupéfaits : renégocier ces accords constitue « un chantier énorme », dit-on à l’état-major des armées. La France est liée à une vingtaine de pays en Afrique par des accords militaires de deux types : coopération militaire, comme au Tchad, et accords de défense stricto sensu, notamment avec le Sénégal, la Côte-d’Ivoire ou le Gabon. Ces ententes permettent une intervention des forces françaises en cas d’attaque contre le pouvoir en place. Environ 9 500 soldats français sont déployés sur le sol africain, dont 2 900 à Djibouti. Selon l’Élysée, huit pays sont concernés par ces annonces présidentielles.
Ce désengagement fera reculer un peu plus l’influence française en Afrique, réservoir de matières premières sur lequel les États-Unis, la Chine, et d’autres pays mettent la main. Il fera partie de la nouvelle cure d’amaigrissement qui va être infligée à la Défense nationale. Son budget va subir des coupes claires, préparées par la commission élaborant le « Livre blanc » sur les nouvelles orientations de la politique de défense française, qui sera soumis à l’approbation du chef de l’État en mai.
La France consacre 1,8 % de son produit intérieur brut à la défense (36 milliards d’euros). Bercy fait pression sur la commission du « Livre blanc » pour bloquer le budget à son niveau actuel, sans l’augmenter du montant de l’inflation, afin de l’amener à 1,3 % du PIB dans cinq ans. Cette option semble devoir être retenue. La dotation en avions Rafale, prévue à 294, passera à 240. La composante nucléaire aéroportée sera réduite d’un tiers. La Marine devra renoncer à une partie des six sous-marins d’attaque Barracuda commandés et, surtout, au second porte-avions nucléaire, pourtant indispensable pour relayer le Charles-de-Gaulle quand il est en réparation. Les moyens humains et matériels des forces terrestres affectés aux opérations extérieures seront réduits. Ce qui n’empêche pas des élus locaux d’obtenir du gouvernement des promesses de maintien dans leurs circonscriptions d’implantations devenues inutiles…
Point positif de la nouvelle politique de défense : la fonction « renseignement » sera renforcée et modernisée, par notamment la mise en orbite de nouveaux satellites espions et la création d’un commandement spatial intégré confié à l’armée de l’air.