AFRIQUE

Procès à la CPI : la CASCIDHO soutient les victimes de la guerre en RCA


Alwihda Info | Par - 29 Octobre 2023


Le coordinateur national de la Coordination des Associations de la Société Civile et de Défense des Droits de l'Homme (CASCIDHO) a fait une déclaration dans le cadre du procès en cours à la Cour Pénale Internationale (CPI) concernant les retournés tchadiens victimes de la guerre en République centrafricaine (RCA), à l'intention des délégués des victimes au sujet de la décision du Procureur concernant l'affaire Mokom.


Dans sa déclaration, le coordinateur national, Mahamat Digadimbaye, a rappelé la décision brutale et unilatérale du Procureur général de la CPI de retirer les charges de confirmation, qui étaient à un stade préliminaire, contre Maxime Mokom. Cette décision met provisoirement fin à la procédure. Les avocats, représentants légaux des victimes dans l'affaire Maxime Mokom devant la CPI, s'efforcent actuellement d'obtenir une mission afin de nous informer des conséquences juridiques.

En tant que défenseur des droits de l'homme, nous partageons la tristesse et l'immense déception ressenties par les victimes, survivantes des crimes graves commis par le groupe armé Anti-Balaka, concernant cette décision. La CASCIDHO prend acte de la situation et s'engage à suivre et observer attentivement le déroulement du processus pour garantir la transparence et la crédibilité de cette affaire. Il s'agit de notre responsabilité en tant qu'acteur de la société civile et défenseur des droits de l'homme d'accompagner les victimes et les témoins. Forte de son expérience dans la promotion et la protection des droits de l'homme, la CASCIDHO décide de soutenir les victimes et de travailler à la relance potentielle de cette affaire.

Pour rappel, à la demande des conseils des victimes, notamment Me Yare Fall et Me Elizabeth Rasbesandrtana, une équipe de terrain a organisé des sessions d'audition et d'enrôlement des victimes de guerre en République centrafricaine (RCA) pendant deux semaines. Conformément au programme de la mission, cette phase a été consacrée à l'enrôlement des victimes dans l'affaire Maxime Jeoffrooy Eli Mokom Gawaka.

Les membres désignés chargés des auditions et de l'enrôlement des victimes ont effectué une mission de terrain du 23 mars au 7 avril 2023. À N'Djamena, la capitale, le site de Gaoui a été retenu pour accueillir les réfugiés centrafricains et les retournés de la guerre en RCA. Ce site, ouvert en janvier 2014, compte actuellement 4 973 réfugiés, soit 1 437 familles, principalement des femmes et des enfants, hébergés dans 750 tentes. Depuis leur arrivée, plus de 100 décès ont été enregistrés. Il y a 260 personnes âgées, 60 personnes malades, 35 personnes vivant avec un handicap, 200 veuves et 527 enfants orphelins. Au total, 3 000 réfugiés centrafricains et retournés tchadiens, dont 2 000 femmes et 1 000 hommes, ont été auditionnés et enregistrés. L'objectif de cette mission était de rencontrer les victimes réfugiées et retournées au Tchad, résidant à N'Djamena et sur le site de Gaoui, afin de discuter et d'enrôler de nouvelles victimes dans l'affaire Maxime Mokom.

Les objectifs spécifiques de cette mission étaient les suivants : informer les victimes sur l'affaire, procéder à l'audition et à l'enregistrement de nouvelles demandes de participation. Une première séance de travail a eu lieu au siège de la CASCIDHO le 5 mars 2023, réunissant tous les acteurs impliqués dans le processus d'audition et d'enrôlement dans l'affaire Mokom.

Le 20 mars 2023, une séance d'information sur le statut des victimes de guerre a été organisée pour expliquer aux personnes concernées les enjeux de l'affaire Mokom. Le 22 mars 2023, l'équipe de terrain a rencontré les victimes pour discuter avec elles du formulaire de demande relatif à la participation et à la réparation.

Les auditions et l'enrôlement ont eu lieu du 23 mars au 7 avril 2023, au cours desquels 66 victimes ont été auditionnées, dont 24 femmes et 42 hommes.

L'ensemble des activités d'audition et d'enrôlement a été un succès. L'équipe de terrain a collaboré avec les avocats pour informer au mieux les victimes lors des auditions sur l'importance de ce procès pour obtenir des réparations matérielles et psychologiques. Depuis le lancement des activités le 23 mars 2023, un taux de réalisation quotidien de 10 à 14 victimes enregistrées a été maintenu. De nombreuses victimes ont exprimé leur désir de déposer leurs demandes de participation dans l'affaire, bien que certaines résident dans des provinces éloignées du Tchad. Ces victimes éloignées de N'Djamena, la capitale, se trouvent dans diverses localités des provinces du sud du Tchad, notamment dans les camps de Dossey et de Goré. Elles manifestent également leur volonté d'aller de l'avant pour améliorer leur situation injuste et faire face aux difficultés quotidiennes qu'elles endurent. Ces victimes déclarent avoir subi des tortures et des séquestrations perpétrées par les milices armées Anti-Balaka et leur chef Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka lors des événements de 2014 à Bossangoa et du "jeudi noir" du 5 décembre 2013.
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