Idriss Deby en visite à l'Elysée, le 5 décembre dernier. Photo : Sipa
N'DJAMENA (Alwihda Info) - « Pour des raisons que nous ignorons, la France s’oppose à la mise en œuvre des protocoles et les déclarations du sommet de N’djamena qui prévoit, l’élection d’un président du Conseil National de la Transition par les membres de la CNT et le Gouvernement sera composé par toutes les parties impliquées dans la crise et sera dirigé par un représentant de la coalition SELEKA…La France n’a pas tardé à monter les uns contre les autres pour manifester sa désapprobation. Et résultat, la RCA s’est retrouvé dans une situation intenable et incontrôlable… Elle a même planifié le massacre des musulmans pour les antis-balakas et sert d’antenne pour ces derniers.… », a révélé à alwihda, un officier de la Coalition SELEKA en visite de travail à N’djamena.
Ce témoignage est valable pour 9 réfugiés de RCA au Tchad dont l’un est membre de la CNT que la rédaction de alwihda a interrogé lors de ses investigations sur la déclaration de l’officier. Le dossier n’est pas difficile à scinder mais l’ampleur de l’affaire est grave au point où la diplomatie risquerait d’être infectée. La sous région d’Afrique Centrale, sous l’impulsion du Tchad, aurait mis le dossier sur la table selon nos sources diplomatiques. Les chefs d’Etat africains, surtout ceux du centre, donnent l’impression de se lasser des donneurs de leçon occidentaux en particulier la France. La France est régulièrement pointée du doigt par les sociétés civiles et les politiques, partout où les conflits ont laissé de souvenirs macabres de l’histoire du continent. A commencer par le génocide de Rwanda en 1994. Aujourd’hui, c’est le tour de la Centrafrique d’en subir. La France est un témoin complice de la déstabilisation du continent noir et en particulier l’Afrique Centrale insiste une source proche du pouvoir au Tchad.
Selon une source militaire en RCA (par téléphone), la France a orchestré la tuerie des musulmans en RCA pour mettre sur le dos du Tchad parce que ce dernier met en mal sa position stratégique et militaire dans la sous région. Contrairement à la France, le Tchad vient en aide aux pays en difficulté sans intention de revendiquer un contre-parti. Il risquerait fort de se positionner comme une puissance dont les pays africains en situation de conflit se referont pour demander d’aide militaire. Et ça, n’est pas du gout de l’ex colonisatrice qui se voit, coupée de son gombo.
Comme Preuve, le sommet de la CEEAC consacré à la crise centrafricaine qui s’est déroulé du 09 au 10 janvier 2014 et qui a vu le départ de l’ex homme fort de la RCA, MICHEL Djotodia est considéré par l’opinion africaine et les journalistes comme une victoire de plus pour le Président tchadien sur l’influence étrangère dans la sous région. Celui-ci a réussit, un départ honorable pour le contesté, Djotodia et laisse un libre choix aux parlementaires de décider de l’avenir de la RCA. Décidément, Deby est allé loin en convoquant les parlementaires centrafricains à N'Djamena pour départager les chefs d'Etat de la CEEAC. Cette percé de la médiation de Deby, en tant que président en exercice de la CEEAC laisse la France indésirée dans la crise centrafricaine. De quoi mettre en boule l’ex colonisatrice.