Lors du message du Nouvel an adressé le 31 décembre 2012, le président de la République démocratique du Congo a souhaité un dialogue national dans l’espoir de consolider la cohésion nationale et de mieux faire face aux tentatives de déstabilisation de la région du Kivu. Joseph Kabila a demandé, à cet effet, au président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, d’échanger avec les forces vives de la nation – l’objectif étant de récolter leurs doléances en vue des assises ou d’une adresse à la nation.
Aubin Minaku, président de l'Assemblée nationale.
La plus grande majorité de la classe politique et de la société civile basée dans le territoire national est donc en train d’être consultée. En revanche, aucun dispositif concernant les Congolais de l’étranger n’est mis en place pour connaître leurs desiderata. Ainsi risquent-ils d’être une fois de plus exclus, a-t-on l’impression, d’un du processus qui est censé aboutir à un dialogue national.
La diaspora, une extension du territoire national
Ces derniers temps, toutes les forces politiques, même les rebelles du Mouvement du M23, ont à juste titre revendiqué haut et fort la participation des Congolais de l’étranger à toute initiative ayant trait à l’avenir de la République Démocratique du Congo. La diaspora étant de facto devenue un maillon indispensable à la paix sociale, c’est-à-dire une énième circonscription administrative, il serait en effet injuste de continuer à l’exclure systématiquement de toute consultation à laquelle son apport et son expertise ne peuvent que constituer une pierre de plus à l’édifice. Malheureusement, semblerait-il, quelques kabilistes voudraient à tout prix écarter, du processus en gestation, leurs compatriotes vivant hors du territoire national.
Pour atteindre leur objectif, ils seraient en train de désigner des godillots à la solde de la majorité présidentielle, qui feraient de la figuration le moment venu. Ils souhaiteraient parler au nom de vrais acteurs de la diaspora à travers cette supercherie, en tant que représentants auto-désignés. C’est ainsi que l’on peut lire au moins deux fois par semaine dans un journal kinois, grâce à la complicité de quelques journalistes acquis à la cause, des articles vantant les supposés travaux des soi-disant groupes de réflexion basés dans des capitales européennes, dont les animateurs sont pourtant inconnus des Congolais vivant dans les pays concernés.
Le rôle des représentations diplomatiques
Les consultations entreprises par Aubin Minaku ne peuvent être crédibles que si elles reflètent réellement les souhaits de tous les Congolais, indépendamment de leurs lieux de résidence. Il serait plus logique que le président de l’Assemblée nationale fassent une tournée à l’étranger pour récolter toutes les propositions, lesquelles permettront au président de la République de prendre des orientations pouvant traduire la diversité de l’expression de ses compatriotes.
Au cas où les problèmes techniques ne permettraient guère à Aubin Minaku d’agir de la sorte, l’adresse électronique de l’Assemblée nationale étant inconnue et les services postaux défaillants, il serait souhaitable que le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, puisse donner des instructions aux ambassadeurs de la République Démocratique du Congo à travers le monde en vue de se procurer les cahiers de charge des Congolais de l’étranger. De plus, ces contributions constituent un facteur déterminant pour la désignation des acteurs en mesure d’apporter leur savoir-faire au processus en cours.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Source : Jolpress
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Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC)
Liberté, Égalité, Sécurité et Prospérité