En République quand un déluge de critiques s’abat sur le gouvernement en place, le Premier ministre est toujours le fusible qui saute en dernier pour préserver la tête présidentielle. Le président de la République, M. Macky Sall, l’a compris en limogeant son Premier ministre M. Abdou Mbaye. Il a su prendre la mesure du profond traumatisme populaire causé par la grave crise économique. Aussi a-t-il décidé d’administrer un électrochoc en nommant une dame à poigne au 9e étage du Building administratif pour mettre en œuvre le programme du « Yoonu Yokkuté » qui tarde à produire ses premiers bourgeons.
Le 25 mars 2012, le candidat de Bennoo Bokk Yaakaar a été le mandataire d’une grande espérance des Sénégalais, lesquels lui ont accordé massivement (à 65 % !) leurs suffrages. Hélas, déjà, le retard accusé par le nouveau président pour trouver un Premier ministre (une semaine) avait inquiété. Finalement Abdoul Mbaye, ex-directeur de banque, aura été le Premier ministre par défaut après que son jeune frère Cheikh Tidiane eut décliné la proposition présidentielle. Depuis lors, Abdoul Mbaye est sous les feux des projecteurs. Et les tirs fusaient de partout. D’ailleurs dans l’édition du Témoin N° 1104 paru en novembre 2012, avant de nous interroger sur la date de la fin de son compagnonnage avec le président Macky Sall, nous faisions état de la vaste campagne de dénigrements dont était victime Abdoul Mbaye depuis sa nomination à la Primature en le 03 avril 2012. Dans la chute de l’article, nous écrivions : « Le « Mbaye-bashing » est en marche mais M. Abdoul Mbaye
résiste encore, avec sa carapace, aux balles des opposants, des journalistes et lobbyistes flingueurs. Sans compter celles des francs-tireurs de l’Apr. Mais pour combien de temps encore ? » Eh bien, sa résistance coriace (17 mois) a pris fin quand, le 1er septembre courant, le Président l’a démis de ses fonctions de chef de gouvernement.
Mais aujourd’hui que le Premier ministre Abdoul Mbaye est limogé du gouvernement, une analyse des causes de son départ s’impose.
CAUSES POLITIQUES ET POLITICIENNES
Au plan politique, dès sa nomination, des « Apéristes » (Ndlr, militants de l’APR, le parti du président de la République) avec en ligne de front des cadres encagoulés ont sorti l’artillerie lourde pour dézinguer celui que le président Macky Sall a choisi pour diriger son équipe gouvernementale et exécuter la politique de la nation. Rarement un Premier ministre n’aura essuyé en peu de temps autant de coups de canif et de rebuffades de la part des opposants libéraux et d’Apéristes encagoulés. Si, dans ce canard, le directeur de publication, Mamadou Oumar Ndiaye, sur la base d’une analyse politique lucide et profonde, avait exprimé des critiques sur le casting du premier gouvernement dirigé par Abdoul Mbaye, ses réserves n’étaient rien par rapport à l’attitude d’une certaine presse stipendiée pour déclencher un véritable tir de barrage contre M. Abdoul Mbaye pour des raisons extra-professionnelles. Dès sa nomination, des confrères ont inopportunément exhumé une affaire judiciaire le concernant avec un ancien client de la banque qu’il dirigeait à l’époque. A cela se sont ajoutés les avoirs financiers de Hissène Habré dont on l’accuse d’avoir blanchi une partie soit 3,5 milliards. Depuis lors, les adversaires de M. Mbaye dans la presse et dans le champ politique n’ont cessé de brandir ces
deux affaires pour le contraindre à la démission. Les lobbys économiques spécialisés dans le commerce du sucre et de la farine n’ont cessé d’exercer sur le président Macky Sall une terrible pression pour qu’il démette son Premier ministre. Combien de fois les Apéristes se sont plaints du fait que les postes de prestige de l’Etat sont gérés par d’autres qui ne sont pas de leur coterie politique ? Ils n’ont jamais cessé de guigner ce poste et d’affiner une stratégie de récupération de la Primature.
Abdoul Mbaye n’avait plus l’autorité suffisante pour tenir la barre gouvernementale. Ainsi des ministres proches du premier cercle présidentiel n’ont jamais voulu se soumettre à son autorité. L’exemple le plus patent est celui de celle qui l’a remplacé au 9e étage du building administratif. L’ancien Pm et sa remplaçante ne se sont jamais entendus sur le pilotage orienté de la traque des biens mal acquis. En sus, Mme Aminata Touré, ministre de la Justice, appuyée par une presse à sa solde spécialisée dans la « mbayophobie » manipule le dossier Habré pour essayer d’éclabousser son Premier ministre de patron d’alors. Indubitablement, le Premier ministre Abdoul Mbaye a fait ce qu’il a pu avec les moyens du bord. Cela dans un lourd contexte d’hostilité à sa personne qui a toujours subi une forme de faux procès en amateurisme et incompétence. Nul, fût-ce sa remplaçante à la Primature, n’aurait pu travailler dans de bonnes conditions face à un tel climat hostile peu de temps après sa prise de fonction.
Dans cette bataille contre M. Abdoul Mbaye, le président, qui a toujours défendu son PM, s’est signalé à travers une grande interview réalisée dans le magazine américain Foreign Affairs, en tenant des propos comminatoires à l’endroit de son Premier ministre au cas où il serait mêlé à l’affaire Habré. Dès lors, il fallait décrypter le message politique subliminal pour y voir que les jours du PM à la tête du gouvernement étaient
comptés. Finalement, contre toute attente, son limogeage est intervenu ce 1er septembre, un dimanche, jour de repos. La précipitation donne lieu à des supputations selon lesquelles le PM était sur la voie de déposer sa démission auprès du président de la République. Mais ce dernier ne lui aurait pas permis de poser un tel acte dont les conséquences politiques seraient désastreuses pour l’image de la cohabitation entre le président et son PM.
MOROSITE ECONOMIQUE
Au plan économique, le bilan d’Abdoul Mbaye est morose pour ne pas dire catastrophique. Rien n’a bougé. Les populations ploient sous le fardeau de la cherté de la vie. La raréfaction de l’argent, conséquence de la situation pitoyable des PME et PMI qui ferment progressivement et du faible volume d’investissements, a exécrablement déteint sur les conditions de vie des Sénégalais. La saillie très populaire « Deuk bi dafa macky » traduisant que l’argent (le propre et le sale) ne circule plus est révélatrice de la morosité économique dans laquelle le Sénégal baigne depuis l’arrivée de M. Macky Sall au pouvoir. Il est vrai que notre pays vit d’une façon plus drastique les contrecoups de la crise économique mondiale et ne pourrait de ce fait en être épargné. Mais les facteurs exogènes de cette crise ne sauraient constituer un prétexte absolutoire pour M. Abdoul Mbaye et ses ministres pour ne pas résoudre les difficultés des populations. Dans les situations de crise, c’est un fait indéniable dans nos Républiques, le Pm est toujours la cible de toutes les critiques aussi bien objectives que subjectives, aussi bien perfides que sincères. Avec ce sur-place constaté après 17 mois de gouvernance, Abdoul Mbaye, Pm fusible, endosse la responsabilité de ce retard à l’allumage. Son exposition au feu des critiques plus ou moins objectives est due à ses difficultés de piloter depuis le
05 avril 2012 un bric-à-brac gouvernemental composé de plusieurs sensibilités politiques et sociales. M. Abdoul Mbaye était le chef de chantier d’un gouvernement sans projet économique lisible et visible. Ce qui procède largement de la vacuité du programme du Yoonu Yokkuté qui devait être son bréviaire dans la conduite de l’action gouvernementale. Les choix économiques gouvernementaux étaient incompréhensibles parce que n’étant générateurs d’aucune croissance. Même si Diène Farba Sarr, ancien patron de l’Apix et promu ministre de la Promotion des investissements et des Partenariats dans le nouveau gouvernement, avait soutenu avec fierté que le volume des investissements étrangers au Sénégal de l’ordre de 213,5 milliards francs Cfa a connu une hausse dans le premier trimestre 2013, force est de constater qu’il n’a aucun impact positif dans la réduction du taux de chômage et des conditions d’existence des Sénégalais. Cette morosité économique s’explique en partie par la fermeture de 376 de Petites et Moyennes entreprises (Pme) victimes de la baisse de la commande publique estimée à 88 milliards entre 2012 et 2013. Les entreprises sénégalaises n’embauchent plus parce que leurs marges sont nulles et parce qu’elles n’ont plus de perspectives dans un environnement économique aux clignotants rouges. Du coup la promesse présidentielle des 300 mille emplois par an devient de plus en plus problématique.
A la crise économique s’ajoutait l’incompétence de certains ministres qui éprouvaient les pires difficultés pour conduire la mission qui leur était dévolue. La communication qui est la pierre angulaire pour entretenir la population sur l’état des réalisations présidentielles (s’il y en a !) mais aussi sur les difficultés auxquelles il est confronté, a été le talon d’Achille du pouvoir du président Macky Sall. Jamais le gouvernement de M. Abdoul Mbaye n’aura réussi à relever le défi de la communication. D’où la cacophonie malheureuse qui a rythmé
l’action gouvernementale dans la manipulation de certains chiffres.
On peut aussi, dans les causes essentielles du départ de M. Abdoul Mbaye de la Primature, évoquer les inondations qui traumatisent aussi bien les habitants des zones touchées que les autorités gouvernementales chargées d’y apporter des solutions idoines et définitives. Nonobstant les efforts fournis par l’actuel gouvernement pour résoudre à court et moyen termes le phénomène des inondations avec les ouvrages de stockage, de pompage, de drainage des eaux et avec la construction de maisons de relogement des sinistrés, le président de la République a fait la moue récemment lors de sa visite tumultueuse dans la banlieue dakaroise inondée.
Maintenant que M. Abdoul Mbaye est parti, il incombe à sa remplaçante Aminata Touré de changer de braquet et d’impulser une nouvelle dynamique à l’équipe gouvernementale qu’elle dirige. Et ce sans verser dans une sorte de prestidigitation politicienne. En effet, si la nouvelle locataire du 9ème étage du Building administratif, qui a piloté la traque des biens mal acquis avec plus de zèle, de ramdam que d’efficacité et qui a guerroyé avec les auxiliaires de justice qui sont ses premiers partenaires, entend conduire avec l’attelage gouvernemental avec le même tempérament austère et inflexible, elle fera long feu à la Primature. Nous en sommes convaincus !
Serigne Saliou Guéye
« Le Témoin » N° 1136 –Hebdomadaire Sénégalais ( Septembre 2013)
Le 25 mars 2012, le candidat de Bennoo Bokk Yaakaar a été le mandataire d’une grande espérance des Sénégalais, lesquels lui ont accordé massivement (à 65 % !) leurs suffrages. Hélas, déjà, le retard accusé par le nouveau président pour trouver un Premier ministre (une semaine) avait inquiété. Finalement Abdoul Mbaye, ex-directeur de banque, aura été le Premier ministre par défaut après que son jeune frère Cheikh Tidiane eut décliné la proposition présidentielle. Depuis lors, Abdoul Mbaye est sous les feux des projecteurs. Et les tirs fusaient de partout. D’ailleurs dans l’édition du Témoin N° 1104 paru en novembre 2012, avant de nous interroger sur la date de la fin de son compagnonnage avec le président Macky Sall, nous faisions état de la vaste campagne de dénigrements dont était victime Abdoul Mbaye depuis sa nomination à la Primature en le 03 avril 2012. Dans la chute de l’article, nous écrivions : « Le « Mbaye-bashing » est en marche mais M. Abdoul Mbaye
résiste encore, avec sa carapace, aux balles des opposants, des journalistes et lobbyistes flingueurs. Sans compter celles des francs-tireurs de l’Apr. Mais pour combien de temps encore ? » Eh bien, sa résistance coriace (17 mois) a pris fin quand, le 1er septembre courant, le Président l’a démis de ses fonctions de chef de gouvernement.
Mais aujourd’hui que le Premier ministre Abdoul Mbaye est limogé du gouvernement, une analyse des causes de son départ s’impose.
CAUSES POLITIQUES ET POLITICIENNES
Au plan politique, dès sa nomination, des « Apéristes » (Ndlr, militants de l’APR, le parti du président de la République) avec en ligne de front des cadres encagoulés ont sorti l’artillerie lourde pour dézinguer celui que le président Macky Sall a choisi pour diriger son équipe gouvernementale et exécuter la politique de la nation. Rarement un Premier ministre n’aura essuyé en peu de temps autant de coups de canif et de rebuffades de la part des opposants libéraux et d’Apéristes encagoulés. Si, dans ce canard, le directeur de publication, Mamadou Oumar Ndiaye, sur la base d’une analyse politique lucide et profonde, avait exprimé des critiques sur le casting du premier gouvernement dirigé par Abdoul Mbaye, ses réserves n’étaient rien par rapport à l’attitude d’une certaine presse stipendiée pour déclencher un véritable tir de barrage contre M. Abdoul Mbaye pour des raisons extra-professionnelles. Dès sa nomination, des confrères ont inopportunément exhumé une affaire judiciaire le concernant avec un ancien client de la banque qu’il dirigeait à l’époque. A cela se sont ajoutés les avoirs financiers de Hissène Habré dont on l’accuse d’avoir blanchi une partie soit 3,5 milliards. Depuis lors, les adversaires de M. Mbaye dans la presse et dans le champ politique n’ont cessé de brandir ces
deux affaires pour le contraindre à la démission. Les lobbys économiques spécialisés dans le commerce du sucre et de la farine n’ont cessé d’exercer sur le président Macky Sall une terrible pression pour qu’il démette son Premier ministre. Combien de fois les Apéristes se sont plaints du fait que les postes de prestige de l’Etat sont gérés par d’autres qui ne sont pas de leur coterie politique ? Ils n’ont jamais cessé de guigner ce poste et d’affiner une stratégie de récupération de la Primature.
Abdoul Mbaye n’avait plus l’autorité suffisante pour tenir la barre gouvernementale. Ainsi des ministres proches du premier cercle présidentiel n’ont jamais voulu se soumettre à son autorité. L’exemple le plus patent est celui de celle qui l’a remplacé au 9e étage du building administratif. L’ancien Pm et sa remplaçante ne se sont jamais entendus sur le pilotage orienté de la traque des biens mal acquis. En sus, Mme Aminata Touré, ministre de la Justice, appuyée par une presse à sa solde spécialisée dans la « mbayophobie » manipule le dossier Habré pour essayer d’éclabousser son Premier ministre de patron d’alors. Indubitablement, le Premier ministre Abdoul Mbaye a fait ce qu’il a pu avec les moyens du bord. Cela dans un lourd contexte d’hostilité à sa personne qui a toujours subi une forme de faux procès en amateurisme et incompétence. Nul, fût-ce sa remplaçante à la Primature, n’aurait pu travailler dans de bonnes conditions face à un tel climat hostile peu de temps après sa prise de fonction.
Dans cette bataille contre M. Abdoul Mbaye, le président, qui a toujours défendu son PM, s’est signalé à travers une grande interview réalisée dans le magazine américain Foreign Affairs, en tenant des propos comminatoires à l’endroit de son Premier ministre au cas où il serait mêlé à l’affaire Habré. Dès lors, il fallait décrypter le message politique subliminal pour y voir que les jours du PM à la tête du gouvernement étaient
comptés. Finalement, contre toute attente, son limogeage est intervenu ce 1er septembre, un dimanche, jour de repos. La précipitation donne lieu à des supputations selon lesquelles le PM était sur la voie de déposer sa démission auprès du président de la République. Mais ce dernier ne lui aurait pas permis de poser un tel acte dont les conséquences politiques seraient désastreuses pour l’image de la cohabitation entre le président et son PM.
MOROSITE ECONOMIQUE
Au plan économique, le bilan d’Abdoul Mbaye est morose pour ne pas dire catastrophique. Rien n’a bougé. Les populations ploient sous le fardeau de la cherté de la vie. La raréfaction de l’argent, conséquence de la situation pitoyable des PME et PMI qui ferment progressivement et du faible volume d’investissements, a exécrablement déteint sur les conditions de vie des Sénégalais. La saillie très populaire « Deuk bi dafa macky » traduisant que l’argent (le propre et le sale) ne circule plus est révélatrice de la morosité économique dans laquelle le Sénégal baigne depuis l’arrivée de M. Macky Sall au pouvoir. Il est vrai que notre pays vit d’une façon plus drastique les contrecoups de la crise économique mondiale et ne pourrait de ce fait en être épargné. Mais les facteurs exogènes de cette crise ne sauraient constituer un prétexte absolutoire pour M. Abdoul Mbaye et ses ministres pour ne pas résoudre les difficultés des populations. Dans les situations de crise, c’est un fait indéniable dans nos Républiques, le Pm est toujours la cible de toutes les critiques aussi bien objectives que subjectives, aussi bien perfides que sincères. Avec ce sur-place constaté après 17 mois de gouvernance, Abdoul Mbaye, Pm fusible, endosse la responsabilité de ce retard à l’allumage. Son exposition au feu des critiques plus ou moins objectives est due à ses difficultés de piloter depuis le
05 avril 2012 un bric-à-brac gouvernemental composé de plusieurs sensibilités politiques et sociales. M. Abdoul Mbaye était le chef de chantier d’un gouvernement sans projet économique lisible et visible. Ce qui procède largement de la vacuité du programme du Yoonu Yokkuté qui devait être son bréviaire dans la conduite de l’action gouvernementale. Les choix économiques gouvernementaux étaient incompréhensibles parce que n’étant générateurs d’aucune croissance. Même si Diène Farba Sarr, ancien patron de l’Apix et promu ministre de la Promotion des investissements et des Partenariats dans le nouveau gouvernement, avait soutenu avec fierté que le volume des investissements étrangers au Sénégal de l’ordre de 213,5 milliards francs Cfa a connu une hausse dans le premier trimestre 2013, force est de constater qu’il n’a aucun impact positif dans la réduction du taux de chômage et des conditions d’existence des Sénégalais. Cette morosité économique s’explique en partie par la fermeture de 376 de Petites et Moyennes entreprises (Pme) victimes de la baisse de la commande publique estimée à 88 milliards entre 2012 et 2013. Les entreprises sénégalaises n’embauchent plus parce que leurs marges sont nulles et parce qu’elles n’ont plus de perspectives dans un environnement économique aux clignotants rouges. Du coup la promesse présidentielle des 300 mille emplois par an devient de plus en plus problématique.
A la crise économique s’ajoutait l’incompétence de certains ministres qui éprouvaient les pires difficultés pour conduire la mission qui leur était dévolue. La communication qui est la pierre angulaire pour entretenir la population sur l’état des réalisations présidentielles (s’il y en a !) mais aussi sur les difficultés auxquelles il est confronté, a été le talon d’Achille du pouvoir du président Macky Sall. Jamais le gouvernement de M. Abdoul Mbaye n’aura réussi à relever le défi de la communication. D’où la cacophonie malheureuse qui a rythmé
l’action gouvernementale dans la manipulation de certains chiffres.
On peut aussi, dans les causes essentielles du départ de M. Abdoul Mbaye de la Primature, évoquer les inondations qui traumatisent aussi bien les habitants des zones touchées que les autorités gouvernementales chargées d’y apporter des solutions idoines et définitives. Nonobstant les efforts fournis par l’actuel gouvernement pour résoudre à court et moyen termes le phénomène des inondations avec les ouvrages de stockage, de pompage, de drainage des eaux et avec la construction de maisons de relogement des sinistrés, le président de la République a fait la moue récemment lors de sa visite tumultueuse dans la banlieue dakaroise inondée.
Maintenant que M. Abdoul Mbaye est parti, il incombe à sa remplaçante Aminata Touré de changer de braquet et d’impulser une nouvelle dynamique à l’équipe gouvernementale qu’elle dirige. Et ce sans verser dans une sorte de prestidigitation politicienne. En effet, si la nouvelle locataire du 9ème étage du Building administratif, qui a piloté la traque des biens mal acquis avec plus de zèle, de ramdam que d’efficacité et qui a guerroyé avec les auxiliaires de justice qui sont ses premiers partenaires, entend conduire avec l’attelage gouvernemental avec le même tempérament austère et inflexible, elle fera long feu à la Primature. Nous en sommes convaincus !
Serigne Saliou Guéye
« Le Témoin » N° 1136 –Hebdomadaire Sénégalais ( Septembre 2013)