AFRIQUE

Sommet des Trois bassins forestiers à Brazzaville : des engagements pris conformes aux objectifs visés


Alwihda Info | Par Jonas Mvouanzi - 2 Novembre 2023


Le sommet des trois bassins des écosystèmes et de biodiversité des forêts tropicales qui s'est tenu du 26 au 28 octobre 2023 à Brazzaville, a baissé les rideaux sur la nécessité de construire un cadre commun de coopération entre ces trois bassins.


Sommet de Brazzaville , un succès par le nombre des participants
Devant les grandes menaces liées au dérèglement climatique, les forêts des trois bassins constituent un rempart pour l’humanité. Elles assurent la régulation du climat et protègent ainsi l’humanité d’un péril collectif. A elles seules, ces forêts séquestrent annuellement 271 millions de tonnes de carbone, soit près de la moitié des stocks mondiaux. D’où, la nécessité de les préserver durablement.

La portée du 2ème sommet des trois bassins

Le 2ème sommet des trois bassins a vécu. Sans aucun doute, il a été un succès aussi bien par ses conclusions que par ses participants. La trentaine de discours entendus, notamment lors de la cérémonie d’ouverture du segment de haut niveau l’ont répété à plusieurs reprises.

Certes, certains ont voulu lier , si non, réduire la portée de ce sommet à l’absence de ceux qu’ils ont appelés « les grands de la planète ou hauts-représentants ». Peut-être par confusion car, ce sommet n’était pas une COP où devait être prises des décisions devant engager ces « grands de la planète » que l’on désigne par la Communauté internationale.

A Kintélé, le 2ème sommet des trois bassins des écosystèmes et de biodiversité des forêts tropicales avait pour ambition de créer au sein de ces bassins, une prise de conscience sur le fait qu’ils constituent un rempart pour l’humanité face aux calamités dues au dérèglement climatique. Pour cette raison, ils doivent être une force capable non seulement de faire entendre sa voix dans les rendez-vous internationaux sur le climat, mais aussi d’influer sur les décisions y relatives.

Le 2ème sommet des trois bassins a réussi à mettre en place les bases d’une solidarité forte, d’une plateforme de coopération et d’échange d’informations et d’expériences, afin que dans les meilleurs délais possibles soit harmoniser les vues, les stratégies et les politiques dans le domaine de la préservation de la biodiversité dans ces trois bassins.

Dans tous les cas, aucun bassin parmi les trois n’était absent à ce sommet. Les présidents Luiz Inácio Lula da Silva du Brésil et Nicolàs Maduro du Venezuela ont pris la parole en visioconférence pour le bassin de l’Amazonie, outre les représentants qui étaient dans la salle. Pour le bassin du Borné Mékong (Asie du sud), les représentants de la Chine et d’autres pays étaient bien présents au sommet.

Les interventions en visioconférence du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, du président français, Emmanuel Macron, par exemple ne sont pas à passer sous silence.

Du côté de l’Afrique, le segment de haut niveau a été honoré de la présence d’une dizaine de chefs d’Etat, à savoir : Azali Assoumani des Comores et président en exercice de l'UA, William Ruto du Kenya, Teodoro Obiang Nguema de la Guinée équatoriale, Carlos Vila Nova de Sao Tomé-et-principe, Umaro Sissoco Embaló de la Guinée Bissau, Faustin-Archange Touadéra de la RCA, Félix Tshisekedi de la RDC, Evariste Dayishimiye du Burundi, le président de la transition gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, sans oublier l’hôte du sommet, Denis Sassou N’Guesso. La commission de l’Union africaine a été représentée à ce sommet par son président Moussa Faki Mahamat.

Des engagements conformes aux objectifs visés

A l’évidence, le succès d’un sommet qui réunit, en présentiel, plus de dix de chefs d’Etat et environ 4 000 participants qui ont pris des engagements conformes aux objectifs visés, ne peut se mesurer à l’aune des absents. De plus, ces absents n’ont pas mis en cause la participation de leurs ministres et représentants respectifs.

Des pollueurs invités à passer à l’action

Le 2ème sommet des trois bassins visait à créer une coalition mondiale dont les pays membres sont le socle. Les bases de cet instrument d’influence dans les rencontres internationales sur le climat ont été jetées lors de ce sommet.

En attendant, la COP28 de Dubaï sera l’occasion d’un baptême de feu pour cette coalition qui devrait rendre opérationnelle sa feuille de route. D’ailleurs, la ministre congolaise en charge de l’environnement, Arlette Soudan Nonault l’a dit : « Nous nous mettrons, sans délai, au travail en créant une cellule de coordination et de suivi pour la mise en œuvre des décisions, la COP28 à Dubai constituant notre prochaine étape pour opérationnaliser la feuille de route des trois bassins ».

Ainsi, les participants au sommet de Kintélé ont rappelé aux pays développés l’obligation et l’urgence, d’une part, de respecter leurs engagements à fournir une aide publique au développement équivalente à 0,7 % de leur revenu national brut et fournir 100 milliards de dollars par an, pour le financement de la lutte contre le changement climatique sous forme de ressources financières nouvelles, supplémentaires, prévisibles et adéquates.

D’autre part, ils ont rappelé aux mêmes pays développés l’urgence de remplir leurs obligations en matière de financement de la lutte contre le changement climatique et contribuer à la mobilisation de 200 milliards de dollars par an d'ici à 2030, prévus par le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, avec pour objectif de soutenir la mise en œuvre des stratégies et plans d'action nationaux pour la diversité biologique, en fournissant des ressources financières nouvelles, supplémentaires, prévisibles et adéquate.

Les participants ont également rappelé que l'adoption de mesures prises pour lutter contre les changements climatiques et protéger l'environnement, y compris les mesures unilatérales, ne doivent pas constituer un moyen d'imposer des discriminations arbitraires ou injustifiables sur le plan du commerce international, ou des entraves déguisées à ce commerce.

Dans la même rubrique :