REPORTERS SANS FRONTIÈRES - Ambroise PIERRE, Africa Desk
Au petit matin du 5 novembre 2012, les services de renseignement et de sécurité soudanais (National Intelligence and Security Services - NISS) ont saisi, sans raison légale, des exemplaires tout juste imprimés du journal Alwan. D'abord confisqués, les journaux ont été restitués plus tard dans la journée, mais Alwan n'a cependant pas pu être présenté dans les kiosques puisque les circuits de distribution n'étaient plus actifs lorsque l'autorisation verbale de diffusion a été donnée au directeur de publication.
Une semaine plus tôt, une journaliste soudanaise résidant en Egypte avait été interpellée à Khartoum où elle était venue passer l'Aïd-al-Kabir. Détenue pendant plusieurs jours, elle demeure aujourd'hui sous haute surveillance des services de la NISS.
"Ce nouveau cas de censure, le vingt-quatrième recensé par Reporters sans frontières depuis le début de l'année 2012, est symptomatique d'un pays où les autorités cherchent à bâillonner la presse qui dérange", a déclaré l'organisation. "Sur la même période, au moins une vingtaine de journalistes ont été interpellés ou victimes de menaces et de pressions administratives. Pour Alwan comme pour les autres journaux qui ont subi des représailles comparables, la censure et la confiscation de numéros engendrent des pertes économiques et financières dramatiques. Le pluralisme médiatique soudanais est mis en péril par ce genre de pratiques".
La censure, bien qu'elle fasse rarement l'objet de justification de la part des autorités, cible majoritairement des articles critiquant la politique internationale ou sécuritaire du gouvernement de Khartoum. L'armée, la présence iranienne dans le pays et les récentes attaques d'Israël sur une usine d'armement à Khartoum sont des sujets sur lesquels le gouvernement ne tolère ni la contradiction ni la critique. Le journal Al-Midan, lié au Parti communiste soudanais, est par exemple interdit de parution depuis plus de 182 jours par les services de renseignement et de sécurité.
Fait autrement plus grave, la journaliste et activiste Somaia Ibrahim Ismail "Hundosa" a quant à elle subi la violence directe des NISS. Arrêtée le 29 octobre dernier, la jeune femme a été enlevée et torturée pendant trois jours par des officiers des services de renseignement qui lui reprochaient son opposition au régime de Omar el-Béchir. Somaia Ibrahim Ismail "Hundosa" vit aujourd'hui retranchée au domicile familial et fait l'objet d'une intense surveillance qui l'empêche de retourner au Caire où elle réside habituellement. Elle a reçu de nombreux avertissements et menaces lui annonçant que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne soit formellement arrêtée, sous le fallacieux prétexte d'"appartenance au Mouvement Armé du Darfour".
Reporters sans frontières exprime son extrême préoccupation pour la jeune femme. L'organisation demande aux autorités de cesser immédiatement ces intimidations et de la laisser libre de ses mouvements.
Une semaine plus tôt, une journaliste soudanaise résidant en Egypte avait été interpellée à Khartoum où elle était venue passer l'Aïd-al-Kabir. Détenue pendant plusieurs jours, elle demeure aujourd'hui sous haute surveillance des services de la NISS.
"Ce nouveau cas de censure, le vingt-quatrième recensé par Reporters sans frontières depuis le début de l'année 2012, est symptomatique d'un pays où les autorités cherchent à bâillonner la presse qui dérange", a déclaré l'organisation. "Sur la même période, au moins une vingtaine de journalistes ont été interpellés ou victimes de menaces et de pressions administratives. Pour Alwan comme pour les autres journaux qui ont subi des représailles comparables, la censure et la confiscation de numéros engendrent des pertes économiques et financières dramatiques. Le pluralisme médiatique soudanais est mis en péril par ce genre de pratiques".
La censure, bien qu'elle fasse rarement l'objet de justification de la part des autorités, cible majoritairement des articles critiquant la politique internationale ou sécuritaire du gouvernement de Khartoum. L'armée, la présence iranienne dans le pays et les récentes attaques d'Israël sur une usine d'armement à Khartoum sont des sujets sur lesquels le gouvernement ne tolère ni la contradiction ni la critique. Le journal Al-Midan, lié au Parti communiste soudanais, est par exemple interdit de parution depuis plus de 182 jours par les services de renseignement et de sécurité.
Fait autrement plus grave, la journaliste et activiste Somaia Ibrahim Ismail "Hundosa" a quant à elle subi la violence directe des NISS. Arrêtée le 29 octobre dernier, la jeune femme a été enlevée et torturée pendant trois jours par des officiers des services de renseignement qui lui reprochaient son opposition au régime de Omar el-Béchir. Somaia Ibrahim Ismail "Hundosa" vit aujourd'hui retranchée au domicile familial et fait l'objet d'une intense surveillance qui l'empêche de retourner au Caire où elle réside habituellement. Elle a reçu de nombreux avertissements et menaces lui annonçant que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne soit formellement arrêtée, sous le fallacieux prétexte d'"appartenance au Mouvement Armé du Darfour".
Reporters sans frontières exprime son extrême préoccupation pour la jeune femme. L'organisation demande aux autorités de cesser immédiatement ces intimidations et de la laisser libre de ses mouvements.