POINT DE VUE

'Sous Sarko, la françafrique est-elle pour autant morte'


Alwihda Info | Par - Җ€BIЯ - - 26 Février 2008


De mémoire, Sarkozy a refusé de serrer la main au président Mugabe lors du dernier sommet Europe-Afrique, prétextant que celui-ci détient dans ses geôles des prisonniers politiques, acte contraire aux valeurs de la République française, cette France orgueilleuse et donneuse de leçons. Alors que depuis toujours, son ami Idriss bâillonne l’opposition démocratique, refuse un dialogue inclusif censé jeter les bases d’une réconciliation nationale, d’une bonne gestion de la chose publique, conditions sine qua none à l’émergence d’un Etat moderne et démocratique.


Lors de sa tournée africaine à la veille de la campagne électorale de 2007, Nicolas Sarkozy a rassuré plus d’un africain à Cotonou comme à Bamako, sur le changement de cap de la politique africaine de la France une fois qu’il sera élu. Il a fait un zapping général du passé en dénonçant les réseaux mafieux et les officines de bas étage, tout en prônant une politique débarrassée de toute connivence et dépourvue de toute convivialité. Il a en substance fait le plaidoyer d’une relation adulte et pragmatique. Et les Africains de comprendre, adieu les effusions à la Chirac, les « cher Omar » et les « cher Blaise ». Mais depuis son élection à la tête de la république française, la françafrique est-elle pour autant morte ?

Répondre à première vue à cette question parait difficile dans la mesure où Sarkozy n’en est qu’à ces débuts. Mais à y réfléchir sereinement, la réponde devient évidente tant le cas tchadien est patent.

En effet, le 30 janvier 2008, la coalition rebelle regroupant en son sein le RFC, le UFDD et le UFDD fondamentale quitte ses bases à l’intérieur du Soudan avec pour objectif de déloger le locataire du palais rose de N’djamena, Idriss DEBY. Après avoir contourné le principal verrou de l’Est qu’est Adré, la coalition a maté dans son chemin la soldatesque de DEBY jusqu’aux portes de la Capitale. Pris en étau, le soldat DEBY se replie sur N’djamena, le fusil à la main, pour organiser sa défense avec le reste de sa garde rapprochée. Le samedi 2 février, les n’djamenois se réveillent avec le crépitement de tirs à l’arme légère et l’intonation des armes lourdes. Après deux jours d’âpres combats, les rebelles quittent la ville en promettant d’y revenir.

Depuis ces événements douloureux pour le peuple tchadien, la presse française nous informe chaque jour du rôle qu’à joué l’armée française, sur ordre de l’Élysée, dans cette guerre tchado-tchadienne. L’on sait depuis que c’est l’armée française qui a coordonné la bataille de Massaguet (bourgade à 80 kilomètres à vol d’oiseaux de N’djamena) qui fût un échec cuisant pour l’armée régulière tchadienne. Le chef d’Etat major général des armées, le général Daoud Soumaïne (officier tchadien bien formé qui n’a rien à faire avec ce régime en temps normal), a rendu l’âme tandis qu’Idriss a failli être capturé, n’eût été sa ruse, sa peur et l’intervention énergique des membres de sa garde rapprochée causant plein de morts dans le cercle leur cercle le plus restreint. L’armé française a même participé activement dans les combats de N’djamena autour du plais présidentiel et de l’aéroport, apprend-t-on.

Sur le plan politique, de « la France est neutre », « la France n’est pas tout à fait neutre », à la « la France soutient sans faille le pouvoir légal et légitime de Tchad », l’on a assisté à un réveil brutal de la françafrique, ce système occulte et obscène mis en place en 1960, au moment où De Gaules, à cause de la pression de l'histoire, a du accorder l'indépendance aux pays d'Afrique tout en chargeant son bras droit, Jacques Foccart, de faire exactement l'inverse. Il s’agit en fait d’un système néocolonialiste. La françafrique est revenu au grand galop soutenir un des siens en détresse.
Donc, au moment où les conseillés militaires français supervisent le opérations sur place, le volet diplomatique s’est mis en marche. Le conseil de sécurité est saisie sur demande de la France, et un texte demandant aux Etats membres d’apporter leur soutien au régime sanguinaire de N’djamena a été adopté, non sans réticence de la part de quelques membres. Bref, la France, que dis-je la France de nos malheurs, a trouvé une couverture juridique à ses opérations près et post conflit, au grand dam du peuple français désabusé et mal informé sur le dessein machiavélique de ses dirigeants. D’après les officiels français, en l’occurrence Bernard Kouchner et Hervé Morin, il s’agit avant tout de soutenir un régime légal, un président démocratiquement élu, oubliant au passage que Idriss a utilisé la voie militaire, depuis ce Soudan qu’on incrimine aujourd’hui, pour s’accaparer du pouvoir, s’y est maintenu par la force en réprimant dans le sang tous les groupes d’individus qui ont osé lever le petit doigt pour manifester leur inquiétudes et leur mécontentements vis-à-vis de sa piètre aventure à la tête de l’Etat, a trompé le peuple en organisant une fausse transition politique et a modifié ad nutum la constitution pour se faire réélire ad vitam aeternam. Cela n’est-il pas suffisamment éloquent pour que vous vous s’aperceviez de la nature du pouvoir d’Idriss. De grâce messieurs ! Un peu de sens de responsabilité s’il vous plaît !

Et comme si cela ne suffisait pas, alors que les familles tchadiennes pleurent encore leurs morts, Sarkozy envisage rendre une visite officielle à ce dictateur invétéré, cet ennemi des droits de l’Homme et des libertés élémentaires. Au nom de quelle intérêt géopolitique et géostratégique obéit cette visite inopportune que le peuple tchadien considère comme une insolence et un mépris de plus à son égard et rejette avec la dernière énergie ? Non, rien ne saurait la justifier ! Le peuple tchadien dit NON, un NON SANS APPEL à la visite de Nicolas Sarkozy.

De mémoire, Sarkozy a refusé de serrer la main au président Mugabe lors du dernier sommet Europe-Afrique, prétextant que celui-ci détient dans ses geôles des prisonniers politiques, acte contraire aux valeurs de la République française, cette France orgueilleuse et donneuse de leçons. Alors que depuis toujours, son ami Idriss bâillonne l’opposition démocratique, refuse un dialogue inclusif censé jeter les bases d’une réconciliation nationale, d’une bonne gestion de la chose publique, conditions sine qua none à l’émergence d’un Etat moderne et démocratique. Pi, depuis les événements du 1, 2 et 3 février derniers, Idriss a fait arrêter, que dis-je kidnapper les principales figures de l’opposition démocratique, sans mandat d’arrêt et d’amener, le Dr Ibni-Oumar Mahamat-Saleh Secrétaire Général du PLD et Porte parole de la coalition CPDC, le Député fédéraliste Ngarlejy Yorondar Coordonnateur Exécutif du FAR et le Député et ancien chef de l’Etat Lol Mahamat Choua, ils seraient tous entrain de subir les pires sévices dans les geôles du sous sol de la Présidence et cela par des jeunes du clan qui ont été certainement au lycée avec moi que sais-je ? ou bien par d’autres voyous débarqué tout droit du village pour gonfler les rangs de la garde présidentielle et qui ne respecte personne. Leur seul crime a été de s’inscrire dans la légalité constitutionnelle, condamnant toute prise de pouvoir par les armes mais rejetant avec la même énergie sa confiscation par les armes. Depuis quelques jours, l’on nous dit que l’ancien président Lol Mahamat Choua a été retrouvé parmi un lot de détenus et qu’il est considéré maintenant comme un prisonnier de guerre, alors qu’on est sans nouvelles des deux autres. Le gouvernement tchadien affirme qu’il ne les détient pas. Peut-être qu’ils seraient partis avec les rebelles ou se cacheraient dans la ville, affirme t-il ? Voyons, un peu du sérieux !
Jeudi dernier, quelques mimistrons nous déclarent devant toute la presse internationale avoir retrouvé M Yorongar, ce qui s’est révélé être totalement faux.

L’on se demande, si Idriss ne veut pas en profité pour faire disparaitre ceux qui n’ont jamais baissé la tête devant lui comme ses autres sou fifres aux alentours, ce qu’il oubli c’est que s’il franchi cette ligne rouge il n y aura plus de paix au Tchad et il aura précipité son déclin, avec qui veut-il gouverné ? SEUL ! Tel semble le dessein inavoué de notre général de président. Alors, M. Sarko, n’est-ce pas entre Idriss et Mugabe c’est bonnet blanc et blanc bonnet ? C’est quoi cette politique à géométrie variable ? Désolation, Amertume (humm ! adjab !).

En tout cas, la France sait bien plus que ce qu’elle veuille le dire par rapport au lieu de détention et aux conditions d’incarcération des deux membres de l’opposition politique, si elle n’est pas l’instigatrice de ce camouflet. Les mensonge de l’ambassadeur de France et les propos de certaines associations de droit de l’homme en France depuis ces derniers jours semblent étayer cette thèse.

Aujourd’hui, le pouvoir ne tient que grâce à l’aide de la France, c’est une évidence. Alors pourquoi celle-ci n’arrête pas sa comédie de mauvais goût et imposera à son protégé la libération de ces détenus politiques et l’organisation d’un forum de réconciliation nationale n’excluant aucune composante de la vie politique tchadienne ? Ou bien est-elle partie prenante au conflit avec les conséquences que cela pourrait avoir ?


Face à cette préoccupation, la communauté internationale, particulièrement les Nations Unies et l’Union Européenne qui a parrainé les accords du 13 aout derniers et qui en est la garante, sont interpellées à peser de tout leur poids pour obtenir la libération inconditionnelle de tous les membres de l’opposition démocratique injustement arrêtés au lendemain de l’insurrection armée contre le régime de N’djamena. Le conseil de sécurité se doit, comme il l’avait fait lors de l’attaque rebelle, de prendre une résolution contraignante dans ce sens.
Quand a nous jeunes démocrates, on est plus que jamais lancé sur le combat contre le dictateur Idriss par la voie des idées bien sure le choix qu’a toujours prôné le Dr Ibni-Oumar MAHAMAT SALEH ce père que j’admire tant.


Une fois de plus, nous disons non à la visite de Nicolas Sarkozy au Tchad


Mohamed-saleh IBNI-OUMAR
Etudiant en 3 eme Cycle de Mathématiques
Vice-président de la F.E.A.F (Fédération des Etudiants Africains de France)

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