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Tchad : 160.386 sinistrés d'inondations ont bénéficié de l'assistance humanitaire du PAM en 2022


Alwihda Info | Par - 17 Janvier 2023


D’une ampleur jamais égalée, dans de nombreuses provinces du pays, près de 1.100.000 personnes ont été fortement touchées par les inondations et pluies diluviennes, dues à de fortes précipitations en septembre 2022, entraînant ainsi le débordement des fleuves Chari et Logone suite à la rupture des digues d’eau.


Des sinistrés d'inondations à N'Djamena en 2022. Illustration © Alwihda Info
Cette crise climatique clairement identifiée a conduit les autorités tchadiennes à décréter l’état d’urgence le 19 octobre 2022, déclenchant un appel à l’aide humanitaire aux partenaires institutionnels du pays. Selon l’OCHA, les besoins les plus critiques ont été constatés dans les secteurs d’eau, d’hygiène et d’assainissement. Les conséquences fâcheuses de cette crise ont requis une mobilisation matérielle et financière chiffrée à 69,8 millions de dollars (USD) au titre du Plan de réponse conjoint mis en place par les institutions partenaires et autorités gouvernementales. Seuls 41% des financements requis ont été reçus et/ou engagés. 
 
Selon le dernier rapport du Programme alimentaire mondial (« PAM ») lié à la crise climatique au Tchad, intitulé « External Situation Report #3 Flood Response » et publié en décembre 2022, 341.000 hectares de terres cultivables ont été détruits, 430.000 élèves affectés, 1.400 structures scolaires endommagées ou détruites, 182.000 personnes déplacées à N’Djamena et dans des localités environnantes. Face à cette urgence humanitaire, 300.000 personnes ont été ciblées par le PAM afin de leur apporter une aide alimentaire d’urgence.
 
Dans la seule province du Lac Tchad, le flux de personnes déplacées, ayant perdu leurs habitations devrait atteindre « 100.000 personnes dans les semaines à venir » d’après l’OCHA. Plusieurs ménages ont perdu leurs habitations et propriétés et se retrouvent dès lors dans une situation d’extrême vulnérabilité.
 
Cette crise climatique vient s’ajouter à l’inextricable crise sécuritaire toujours « pendante » dans la province du Lac Tchad, où plusieurs acteurs humanitaires avaient déjà été mobilisés à travers un mécanisme de réponse rapide (« RRM ») afin d’apporter une aide humanitaire dans les meilleurs délais aux populations déplacées à la suite des incursions militaires non étatiques. Ce mécanisme qui regroupe certaines ONG (ACF, ACTED, et INTERSOS), institutions onusiennes (OCHA, PAM et l’UNICEF) et l’État avait pour mission d’améliorer rapidement les conditions de vie des populations déplacées en fournissant « une aide alimentaire, des abris, des interventions, une protection et un soutien psychosocial aux personnes vulnérables ». L’une des forces d’un tel mécanisme réside surtout dans le système de suivi de proximité mis en place et permettant d’être rapidement informé des incidents sécuritaires environnants et de déclencher dans les meilleurs délais l’assistance nécessaire. 
 
Cette fois-ci, la réponse apportée par le PAM s’inscrivant dans le contexte de la crise climatique des inondations, s’est traduite par la distribution aux personnes sinistrées de plats chauds, d’argent liquide, assistance alimentaire, forages et tentes de fortunes. Aussi, le PAM a renforcé les capacités d’hébergement, de stockage, de distribution, et a fourni des sacs vides pour la construction de berges de fortune pour retenir les eaux de crue. 
 
En plus de la crise sécuritaire, cette crise climatique vient s’ajouter à l’épineuse crise alimentaire qui affecte déjà plus de deux millions de personnes au Tchad, dont 1,3 million d’enfants qui souffrent de malnutrition aigüe avec un risque élevé de voir 600.000 personnes tomber sous le seuil de pauvreté lié à l’inflation des prix subie en 2022.
 
Les inondations ayant contribué à augmenter le risque d’insécurité alimentaire, un comité de crise du Lac Tchad a été créé le 21 octobre 2022 par le Gouverneur de la province avec la mise en place d’une stratégie de gestion des inondations et d’un comité de prévention par le gouvernement de transition, le 04 novembre 2022.
 
Selon ledit rapport, au 30 novembre 2022, le PAM a soutenu 160.386 personnes sinistrées (Biscuits aux qualités nutritives, 22.300 repas chauds et 1,6 million de dollars distribués en cash).
 
Entre le 5 et 9 novembre 2022, l’assistance alimentaire par le biais de transferts d’argent dans les provinces du Logone Occidental, Mandoul et Tandjilé a été chiffrée à 595.276 dollars (USD) pour 27.975 bénéficiaires.
 
A N’Djamena, l’assistance alimentaire s’est traduite par la distribution de vivres et d’argent liquide à travers 9 sites de relocations où le PAM vise 2.500 enfants et 2.150 femmes enceintes et allaitantes avec la coordination de l’UNICEF.
 
Pour l’heure, le PAM a atteint 1.467 femmes enceintes et allaitantes et enfants avec un traitement préventif et nutritionnel, 52.000 personnes ont été ciblées incluant 6.500 femmes et enfants dans les provinces du Sud, et 11.000 dans le Lac Tchad. 55.458 sacs de vivres ont été distribués dont 24.500 sacs de 50kg et 30.000 sacs de 25kg ont été distribués à Bol et continuent à être distribués.
 
Les membres des clusters de sécurité alimentaire créés avec la participation de l’ACF, Care, Concern, IRC, OXFAM, RRM, PAM et World Vision ont déjà apporté une assistance à 197.600 sinistrés dans les provinces du Barh El Gazel, Guéra, Kanem, Lac, Logone Occidental, Logone Oriental, Mandoul, Mayo-Kebbi Est, Ouaddaï, Sila et Tandjilé. 61.800 moustiquaires ont été distribuées dans cinq différents districts de N’Djamena, le 7 novembre dernier et 10.000 autres l’ont été aux populations sinistrées de Toukra et au pont Nguéli, ramenant le nombre total de 71.800 moustiquaires distribuées.
Rédaction d'Alwihda Info. En savoir plus sur cet auteur

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