Le délégué sanitaire régional du Ouaddaï, Dr. Abdel-Mamoud Chene. © A.I./A
Quelle est la situation de la santé maternelle, néonatale et infantile dans la province du Ouaddaï ?
Dr. Abdel-Mamoud Chene : En ce qui concerne la santé maternelle, néonatale et infantile dans la province du Ouaddaï, elle est acceptable car au niveau de la province, nous avons 73 centres de santé qui sont fonctionnels. Tous ces centres de santé offrent le paquet minimum d'activité qui est réalisé à 100%, c'est-à-dire que la plupart de ces centres de santé font les accouchements, la consultation prénatale, la vaccination, la consultation préventive enfant et la consultation curative. Tous les centres de santé respectent le paquet minimum d'activité.
Maintenant, le problème qui se pose est que nous avons un taux de couverture de consultations pré-natales de 62% au mois de septembre. Il y a un gap de 38%. Il manque des sensibilisations. Toutes les femmes ne viennent pas à la consultation pré-natale. Il va falloir vraiment qu'on sensibilise les gens, les femmes enceintes pour éviter les risques pendant la grossesse.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Nous rencontrons surtouts des difficultés en ressources humaines qualifiées, surtout les sages-femmes. Au niveau de l'hôpital d'Abéché, le problème ne se pose pas mais au niveau de la périphérie, des districts, d'Adré et Am Dam, nous avons vraiment une insuffisance en ressources humaines, surtout en ce qui concerne les sages-femmes. Nous attendons un redéploiement du ministère parce que c'est ce qui était prévu, un renforcement en ressources humaines pour pouvoir vraiment doter ces structures sanitaires en sages-femmes. C'est la première difficulté.
La deuxième difficulté, nous avons également le problème de moyens logistiques, surtout en ce qui concerne la chaine de froid. La plupart des centres de santé n'ont pas de chaine de froid. Là aussi, le ministère nous a demandé un plan de redéploiement pour nous affecter des chaines de froid. On a transmis et on attend.
Les moyens roulants que nous avons sont vétustes. Des fois ils sont en panne, on a des problèmes.
L'autre problème c'est également que le district est très, très vaste. Vous avez presque la population du Ouaddaï. Selon les données statistiques, nous sommes à 1.046.926 âmes au niveau de la province du Ouaddaï. Le district est subdivisé seulement en quatre districts. Là également, il se pose un problème d'accessibilité, surtout à certaines zones. Par exemple le district sanitaire d'Adré, avec 400.000 habitants, est seulement divisé en deux districts.
Quand on fait une analyse, on voit que les gens qui sont au niveau de la zone A, on arrive à les atteindre mais les gens qui sont au niveau de la zone B, c'est difficile. Là, il faut qu'on essaye de voir, de réfléchir ensemble avec les autorités traditionnelles et administratives pour pouvoir décongestionner certains districts.
Au niveau d'Adré, au lieu que ce soit un seul district, pourquoi pas subdiviser en deux districts. La même chose à Abéché, un seul district avec 29 centres de santé. Si c'est un seul médecin chef de district qui doit superviser tout le centre, même en un mois il ne peut pas finir. Là aussi nous sommes entrain de réfléchir. A Abéché, il y a 400.000 habitants alors que normalement, un district ne doit pas dépasser 100.000 habitants. On doit également réfléchir.
Dieu merci, le ministre de la Santé vient de nous renforcer avec 29 médecins nouvellement intégrés, au niveau de la province du Ouaddaï. Avec ça, nous allons vraiment essayer de renforcer tous les districts avec les ressources humaines, surtout les médecins. On a déjà fait la répartition. Il y aura huit médecins qui vont renforcer le district d'Adré, trois médecins à Am Dam, 14 au niveau de l'hôpital provincial d'Abéché et deux au niveau d'Am Goudam. On va essayer de voir avec le temps pour essayer de subdiviser afin d'atteindre la population et que les indicateurs soient en hausse.
Est-ce que l'état d'urgence n'a pas un impact sur vos activités ?
Pour le moment, au niveau de la santé, nous assurons nos activités comme il se doit. Sauf qu'au niveau de nos stratégies avancées, par exemple quand les responsables de centres de santé vont se déplacer d'une zone à une autre en moto, avec l'état d'urgence, c'est devenu interdit. On est entrain de voir avec les autorités pour pouvoir trouver une solution.
Au niveau d'Adré, le préfet a déjà pris une décision pour autoriser les responsables des centres de santé d'aller faire la vaccination. Au niveau d'Abéché également, nous avons demandé pour qu'ils nous autorisent le déplacement en moto des responsables des centres de santé.
Si on leur interdit, on ne peut pas aller vacciner dans les zones éloignées. Ça peut engendrer une baisse sur la couverture vaccinale. Nous demandons vraiment à nos autorités de nous comprendre, surtout si on peut donner l'autorisation de circuler en moto aux responsables des centres de santé pour pouvoir nous aider à faire la vaccination en ce qui concerne la stratégie avancée.
Les services de consultation pré-natale sont-ils sollicités ?
Tous les centres de santé font la consultation pré-natale mais comme je vous l'ai dit, les femmes ne viennent pas comme il le faut. Nous continuons à sensibiliser la population en ce qui concerne la consultation pré-natale et les accouchements au niveau de nos structures sanitaires.
Quelles sont les statistiques ?
En matière d'accouchement, nous sommes à peu près à 32% de femmes seulement qui viennent accoucher, alors que notre objectif était de 80%. C'est un grand problème. On doit faire beaucoup d'efforts et là nous demandons l'implication de tout le monde, vous les journalistes, les leaders religieux, traditionnels, les ressorts administratifs pour sensibiliser la population.
Tous les centres de santé réalisent la consultation pré-natale. Dès qu'il y a une femme qui est en grossesse, il faut qu'elle parte au niveau du centre de santé pour être consultée, qu'on voit son état de santé, l'état de son enfant, et qu'on lui dise si sa grossesse a un problème. Elles ne viennent pas, elles accouchent à domicile, et ça c'est un grand problème.
Nous sommes entrain de mettre en place des stratégies de sensibilisation au niveau de chaque zone de responsabilité pour que les femmes viennent accoucher au niveau des centres de santé. Ça c'est en ce qui concerne les accouchements assistés.
Quels sont vos besoins en ressources humaines ?
Nous avons un problème de ressources humaines mais actuellement nous venons d'être renforcés avec 29 médecins. Pour les médecins, je crois qu'on aura pas de problèmes. Tous ces médecins seront répartis dans les autres districts et l'hôpital provincial d'Abéché. Il nous manque également des sages-femmes pour renforcer également nos districts qui sont Adré, Am Dam et Abgoudam. Nous avons également besoin, comme l'hôpital d'Abéché sera un centre hospitalier universitaire, de médecins spécialistes. On vient d'apprendre quelle ministère de l'Enseignement supérieur et le ministère de la Santé publique ont signé un accord dans le cadre de la bi-appartenance. On vient d'être affectés encore avec sept médecins spécialistes qui vont renforcer l'hôpital pour pouvoir encadrer les étudiants en médecine.
Nous en avons encore besoin. On a besoin d'un neuro-chirurgien, d'un traumatologue, ça aussi c'est un besoin que nous exprimons au ministère de la Santé.
Quel message adressez-vous à la population ?
Nous demandons à la population de fréquenter nos structures sanitaires. Les accouchements, les césariennes se font de manière gratuite. Nous avons les produits d'urgence qui sont là. Nous demandons à la population de venir fréquenter les structures sanitaires. Le personnel est là, disponible, les gens travaillent 24 heures sur 24. Dès qu'il y a une urgence, il faut se présenter à l'hôpital pour qu'on essaye vraiment de réduire le taux de mortalité maternelle et néo-natale chez les tchadiens.
Il faut que les gens fréquentent les structures. Quand vous rester à la maison trop longtemps et que vous venez après à l'hôpital, la prise en charge est un peu tardive et compliquée. Nous conseillons de venir à temps à l'hôpital ou au niveau du centre de santé.
Propos recueillis par Abba Issa.
Dr. Abdel-Mamoud Chene : En ce qui concerne la santé maternelle, néonatale et infantile dans la province du Ouaddaï, elle est acceptable car au niveau de la province, nous avons 73 centres de santé qui sont fonctionnels. Tous ces centres de santé offrent le paquet minimum d'activité qui est réalisé à 100%, c'est-à-dire que la plupart de ces centres de santé font les accouchements, la consultation prénatale, la vaccination, la consultation préventive enfant et la consultation curative. Tous les centres de santé respectent le paquet minimum d'activité.
Maintenant, le problème qui se pose est que nous avons un taux de couverture de consultations pré-natales de 62% au mois de septembre. Il y a un gap de 38%. Il manque des sensibilisations. Toutes les femmes ne viennent pas à la consultation pré-natale. Il va falloir vraiment qu'on sensibilise les gens, les femmes enceintes pour éviter les risques pendant la grossesse.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Nous rencontrons surtouts des difficultés en ressources humaines qualifiées, surtout les sages-femmes. Au niveau de l'hôpital d'Abéché, le problème ne se pose pas mais au niveau de la périphérie, des districts, d'Adré et Am Dam, nous avons vraiment une insuffisance en ressources humaines, surtout en ce qui concerne les sages-femmes. Nous attendons un redéploiement du ministère parce que c'est ce qui était prévu, un renforcement en ressources humaines pour pouvoir vraiment doter ces structures sanitaires en sages-femmes. C'est la première difficulté.
La deuxième difficulté, nous avons également le problème de moyens logistiques, surtout en ce qui concerne la chaine de froid. La plupart des centres de santé n'ont pas de chaine de froid. Là aussi, le ministère nous a demandé un plan de redéploiement pour nous affecter des chaines de froid. On a transmis et on attend.
Les moyens roulants que nous avons sont vétustes. Des fois ils sont en panne, on a des problèmes.
L'autre problème c'est également que le district est très, très vaste. Vous avez presque la population du Ouaddaï. Selon les données statistiques, nous sommes à 1.046.926 âmes au niveau de la province du Ouaddaï. Le district est subdivisé seulement en quatre districts. Là également, il se pose un problème d'accessibilité, surtout à certaines zones. Par exemple le district sanitaire d'Adré, avec 400.000 habitants, est seulement divisé en deux districts.
Quand on fait une analyse, on voit que les gens qui sont au niveau de la zone A, on arrive à les atteindre mais les gens qui sont au niveau de la zone B, c'est difficile. Là, il faut qu'on essaye de voir, de réfléchir ensemble avec les autorités traditionnelles et administratives pour pouvoir décongestionner certains districts.
Au niveau d'Adré, au lieu que ce soit un seul district, pourquoi pas subdiviser en deux districts. La même chose à Abéché, un seul district avec 29 centres de santé. Si c'est un seul médecin chef de district qui doit superviser tout le centre, même en un mois il ne peut pas finir. Là aussi nous sommes entrain de réfléchir. A Abéché, il y a 400.000 habitants alors que normalement, un district ne doit pas dépasser 100.000 habitants. On doit également réfléchir.
Dieu merci, le ministre de la Santé vient de nous renforcer avec 29 médecins nouvellement intégrés, au niveau de la province du Ouaddaï. Avec ça, nous allons vraiment essayer de renforcer tous les districts avec les ressources humaines, surtout les médecins. On a déjà fait la répartition. Il y aura huit médecins qui vont renforcer le district d'Adré, trois médecins à Am Dam, 14 au niveau de l'hôpital provincial d'Abéché et deux au niveau d'Am Goudam. On va essayer de voir avec le temps pour essayer de subdiviser afin d'atteindre la population et que les indicateurs soient en hausse.
Est-ce que l'état d'urgence n'a pas un impact sur vos activités ?
Pour le moment, au niveau de la santé, nous assurons nos activités comme il se doit. Sauf qu'au niveau de nos stratégies avancées, par exemple quand les responsables de centres de santé vont se déplacer d'une zone à une autre en moto, avec l'état d'urgence, c'est devenu interdit. On est entrain de voir avec les autorités pour pouvoir trouver une solution.
Au niveau d'Adré, le préfet a déjà pris une décision pour autoriser les responsables des centres de santé d'aller faire la vaccination. Au niveau d'Abéché également, nous avons demandé pour qu'ils nous autorisent le déplacement en moto des responsables des centres de santé.
Si on leur interdit, on ne peut pas aller vacciner dans les zones éloignées. Ça peut engendrer une baisse sur la couverture vaccinale. Nous demandons vraiment à nos autorités de nous comprendre, surtout si on peut donner l'autorisation de circuler en moto aux responsables des centres de santé pour pouvoir nous aider à faire la vaccination en ce qui concerne la stratégie avancée.
Les services de consultation pré-natale sont-ils sollicités ?
Tous les centres de santé font la consultation pré-natale mais comme je vous l'ai dit, les femmes ne viennent pas comme il le faut. Nous continuons à sensibiliser la population en ce qui concerne la consultation pré-natale et les accouchements au niveau de nos structures sanitaires.
Quelles sont les statistiques ?
En matière d'accouchement, nous sommes à peu près à 32% de femmes seulement qui viennent accoucher, alors que notre objectif était de 80%. C'est un grand problème. On doit faire beaucoup d'efforts et là nous demandons l'implication de tout le monde, vous les journalistes, les leaders religieux, traditionnels, les ressorts administratifs pour sensibiliser la population.
Tous les centres de santé réalisent la consultation pré-natale. Dès qu'il y a une femme qui est en grossesse, il faut qu'elle parte au niveau du centre de santé pour être consultée, qu'on voit son état de santé, l'état de son enfant, et qu'on lui dise si sa grossesse a un problème. Elles ne viennent pas, elles accouchent à domicile, et ça c'est un grand problème.
Nous sommes entrain de mettre en place des stratégies de sensibilisation au niveau de chaque zone de responsabilité pour que les femmes viennent accoucher au niveau des centres de santé. Ça c'est en ce qui concerne les accouchements assistés.
Quels sont vos besoins en ressources humaines ?
Nous avons un problème de ressources humaines mais actuellement nous venons d'être renforcés avec 29 médecins. Pour les médecins, je crois qu'on aura pas de problèmes. Tous ces médecins seront répartis dans les autres districts et l'hôpital provincial d'Abéché. Il nous manque également des sages-femmes pour renforcer également nos districts qui sont Adré, Am Dam et Abgoudam. Nous avons également besoin, comme l'hôpital d'Abéché sera un centre hospitalier universitaire, de médecins spécialistes. On vient d'apprendre quelle ministère de l'Enseignement supérieur et le ministère de la Santé publique ont signé un accord dans le cadre de la bi-appartenance. On vient d'être affectés encore avec sept médecins spécialistes qui vont renforcer l'hôpital pour pouvoir encadrer les étudiants en médecine.
Nous en avons encore besoin. On a besoin d'un neuro-chirurgien, d'un traumatologue, ça aussi c'est un besoin que nous exprimons au ministère de la Santé.
Quel message adressez-vous à la population ?
Nous demandons à la population de fréquenter nos structures sanitaires. Les accouchements, les césariennes se font de manière gratuite. Nous avons les produits d'urgence qui sont là. Nous demandons à la population de venir fréquenter les structures sanitaires. Le personnel est là, disponible, les gens travaillent 24 heures sur 24. Dès qu'il y a une urgence, il faut se présenter à l'hôpital pour qu'on essaye vraiment de réduire le taux de mortalité maternelle et néo-natale chez les tchadiens.
Il faut que les gens fréquentent les structures. Quand vous rester à la maison trop longtemps et que vous venez après à l'hôpital, la prise en charge est un peu tardive et compliquée. Nous conseillons de venir à temps à l'hôpital ou au niveau du centre de santé.
Propos recueillis par Abba Issa.