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TCHAD

Tchad : 64 ans après, le système éducatif a encore du pain sur la planche


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 13 Août 2024



Malgré plusieurs avancées, le secteur éducatif du Tchad connait beaucoup de faiblesses, particulièrement au niveau des infrastructures, des compétences pédagogiques, du niveau technologique et de la recherche scientifique. C'est depuis 1911 que la ville de Mao accueillait la première école blanche au Tchad.

Cependant, c'est à partir de 1960, aux heures de l'indépendance que l'école tchadienne a pris son envol, et 64 ans après, le secteur est encore à la traîne.

Bien que dans les discours des autorités, la question de la refondation de l'école tchadienne est au centre de plusieurs rencontres, d'échanges et séminaires. Le réel problème est que le secteur éducatif n’est pas considéré comme indispensable. Pourtant, une éducation de qualité permet de prendre le dessus sur les faiblesses des autres secteurs.

Comme le souligne Tidjani Thiam, « Je n'ai jamais vu un pays réussir économiquement en négligeant d'investir dans l'éducation. Cependant, il faut rappeler aux autorités tchadiennes de ne pas percevoir l'école comme un châtiment. Mais plutôt un programme qui doit répondre aux exigences de la société, qui doit être traité avec minutie, impliquant des investissements sérieux. Malheureusement, depuis l'indépendance jusqu'à nos jours, les résultats du système éducatif tchadien ont montré son insuffisance à construire une société prospère.

Comment peut-on justifier qu’au 21ème siècle, et après 64 ans souveraineté de la gestion de ces ressources, il existe des établissements scolaires sans bibliothèque, sans salle d'informatique, ni laboratoire ? Pourtant, les moyens ne manquent pas pour construire une école d'excellence, dans toutes les provinces du pays.

Mais force est de constater que jusqu'à présent, il existe des écoles construites en terre battue (poto-poto). À cela s'ajoute le phénomène des abandons scolaires, une triste réalité au sud, comme au nord du pays. Logiquement, l'État doit fixer les objectifs pour améliorer le système éducatif à long terme, avec une feuille de route des suivis.

Et tout porte à croire que ce n’est pas les moyens qui font défaut, mais plutôt la volonté. Si les autorités pensent construire une nation, sans passer par un système éducatif efficace, elles vont à long terme regretter. Comme cette sagesse, « si vous voulez détruire un pays, il suffit de détruire son système éducatif ». Il est temps que les autorités comprennent que, quand un système éducatif n’est pas adapté aux besoins nationaux, c'est l'avenir de tout un peuple qui est en jeu.

L'éducation est la fondation, et sans fondement on ne peut pas arriver au sommet. Un homme averti en vaut deux, dit-on.



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