Au lendemain des attentats du 15 juin perpétrés par le groupe terroriste Boko Haram à N'Damena, un ensemble de mesures visant à conjurer les attaques terroristes, préserver la vie des populations ainsi que la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national ont été prises par une cellule de crise mise sur pied par les autorités. Ces mesures qui se sont succédés en cascades sont en effet opposables à tous sans distinction, et l’exécution rigoureuse est prescrite pour l’intérêt général :
S'agissant de la participation active des élus locaux, délégués de quartier et chef de carré à la sécurisation des villes, le ministre tchadien de l’Administration territoriale et de la Sécurité publique a rassemblé tous les collaborateurs de l’Administration territoriale, notamment les maires des communes d’arrondissement, les délégués de quartier, les chefs de carrés, les chefs de races et autres chefs coutumiers de N’Djaména, la capitale du Tchad, pour les exhorter à la vigilance.
Un conseil ordinaire des ministres s’est avant-hier sous la présidence du Premier ministre, Kalzeubé Pahimi Deubet, par délégation expresse du Chef de l’Etat. Le conseil a examiné et adopté un (01) projet de loi. Au titre du ministère de l’Administration du territoire et de la sécurité publique, le conseil a examiné et adopté un projet de loi portant répression des actes de terrorisme, ce projet vient renforcer le dispositif juridique tchadien et réprimer tous les auteurs des actes de terrorisme ainsi que leurs complices, Il met l’accent sur un certain nombre de sanctions notamment :
- La mise sur pied d'un Comité Ad hoc de gestion de crise présidé par le Premier ministre ;
- Interdiction du port du Kadamoul complet (chech) ;
- Révision totale des structures et consignes de sécurité afin de doter les institutions d’un véritable système d’alerte et d’un dispositif sécuritaire réactif adapté à la nouvelle menace ;
- Tous les accès des services publics doivent être désormais filtrés aux entrées et sorties ;
- Le changement des cartes d’identité et des passeports ;
- Les voitures à vitres fumés sont interdites de circulation sur l’ensemble du territoire national ;
- Les édifices publics, les points névralgiques, les places publiques, les marchés et autres lieux de culte doivent faire l’objet de surveillant accrue par les forces de l’ordre et les élus locaux ;
- L’interdiction formelle de traversée du Pont Ngueli aux engins à deux roues, aux tricycles ainsi qu’aux piétons surchargés ;
- L’interdiction de la navigation des pirogues et de la pêche sur la portion du fleuve comprise entre Gassi et Karkandjeri;
- L’interdiction des activités de lessive au fleuve ainsi que de la traversée pédestre du fleuve le long de la portion du fleuve entre Gassi et Karkandjeri ;
- L’interdiction sur l’ensemble du territoire national de la couverture intégrale du visage dissimulant la face de la personne, notamment dans les lieux publics ;
- La saisie systématique sur les marchés suivie de destruction de la Burqa, c’est-à-dire les voiles intégrales qui servent parfois de tenue de camouflage aux personnes mal intentionnées ;
- La mise en place d’une équipe pour réfléchir sur la question de la circulation des engins à deux roues en ville et du transport urbain ;
- Les opérations de rafle des refugiés et mendiants étrangers à cantonner dans les centres d’accueil de Bagassola au Lac ;
- Les fouilles ciblées inopinées des domiciles, à certains check points et places publiques ;
- La participation active des élus locaux, délégués de quartier et chef de carré à la sécurisation des villes ;
- La diligence dans l’enquête judiciaire ouverte pour faire toute la lumière sur les attaques perpétrées en vue de débusquer les autres qui auraient survécu, les coauteurs, complices et autres commanditaires ;
- Un ensemble de mesures prescrites aux pouvoirs publics, précisément aux Forces de Défense et de Sécurité qui sont appelées à faire preuve de vigilance, disponibilité, de professionnalisme et aussi de disciple en vue d’en découdre une fois pour toute avec les terroristes ;
- Des fouilles ciblées inopinées des domiciles, à certains check points et places publiques ;
- Barrières et check-points aux entrées nord et sud de la capitale et à l'intérieur du pays ;
- Installation des caméras de surveillance et portiques dans les banques, hôtels et auberges ;
- La vente de carte « SIM » sans indentification préalable est formellement interdite ;
- Instauration impérative par les opérateurs de téléphonies mobiles d’un système de géo-localisation ;
S'agissant de la participation active des élus locaux, délégués de quartier et chef de carré à la sécurisation des villes, le ministre tchadien de l’Administration territoriale et de la Sécurité publique a rassemblé tous les collaborateurs de l’Administration territoriale, notamment les maires des communes d’arrondissement, les délégués de quartier, les chefs de carrés, les chefs de races et autres chefs coutumiers de N’Djaména, la capitale du Tchad, pour les exhorter à la vigilance.
Ville de N'Djamena :
- Dans le cadre de la sécurisation des lieux publics, le maire de la ville de N’Djaména, M. Ali Haroun a rencontré les délégués de commençants de différents marchés de N’Djaména. « L’accès aux différents marchés de la capitale est réglementé. Désormais, les marchés seront ouverts à 07h 00 et fermés à 17h ».
Commune du 1er arrondissement de N'Djamena :
- Opération de dénombrement des étrangers et locataires tchadiens résidents au 1er arrondissement de la capitale est lancée par le maire de ladite commune, M. Mahamat Ibrahim Siam.
Commune du 3ème arrondissement de N'djamena :
- Fiche individuelle de renseignement que les délégués ou les chefs de quartiers devront soumettre à chaque étranger, permettant de les identifier et surtout de faire connaître le mobile de leur présence dans leur quartier ou carré afin d'accroitre les mesures de surveillance sur les agissements des étrangers dans des actes de nature à troubler l'ordre public ;
- Recenser les étrangers afin de maintenir une surveillance accrue.
Commune du 4ème arrondissement de N'Djamena :
- Chaque habitant du 4ème arrondissement doit obligatoirement signaler aux chefs de carrés ou aux délégués de quartier toute personne suspecte vivant dans le quartier ;
- Dénoncer toute personne, une famille ou un groupe d’individus d’autres nationalités se trouvant en situation irrégulière ;
- Les chefs de carré sont tenus de signaler tout attroupement inhabituel dans leur circonscription ;
- Remonter le plutôt possible toute information susceptible d’aider la sécurité ;
- Interdiction formelle est faite aux fidèles d’entrer dans les mosquées aux heures de prières avec des sacs ou des paniers contenant des objets suspects ;
- Toutes les pharmacies et les centres de santé doivent signaler les patients admis pour coups et blessures ;
- Les garagistes sont tenus de déclarer les véhicules accidentés admis dans leur atelier pour les travaux de tôleries ;
- Tout déchargement des véhicules doit s’effectuer obligatoirement en présence des agents de force de l’ordre et de sécurité.
Projet de loi portant répression des actes de terrorisme :
Un conseil ordinaire des ministres s’est avant-hier sous la présidence du Premier ministre, Kalzeubé Pahimi Deubet, par délégation expresse du Chef de l’Etat. Le conseil a examiné et adopté un (01) projet de loi. Au titre du ministère de l’Administration du territoire et de la sécurité publique, le conseil a examiné et adopté un projet de loi portant répression des actes de terrorisme, ce projet vient renforcer le dispositif juridique tchadien et réprimer tous les auteurs des actes de terrorisme ainsi que leurs complices, Il met l’accent sur un certain nombre de sanctions notamment :
- Des peines allant jusqu’à la perpétuité
- L’exemption des poursuites et protection des témoins
- L’imprescriptibilité de l’action publique
- Les délais de garde à vue peuvent être plus longs que d’habitude.
Sensibilisations, réunions, débats-publics, rencontre :
- Campagne de sensibilisation contre la secte Boko-Haram lancée hier à Abéché, Farchana et Hadjer-Hadid (Ouaddaï) ;
- Les gouverneurs des régions de Sila, Ennedi Ouest et Mayo-Kebbi Est, MM. Moussa Haroun Tirgo, Mornadji Mbaïssanabé Kar-Ouba et Mahamat Ali Hassaballah ont organisé dans leurs chefs-lieux de régions respectives des réunions de sécurité consacrées à la lutte contre les ouailles de la secte Boko-Haram ;
- Les organisations de la société civile ont organisé, à Ati (Batha), un débat-public axé sur Boko-Haram et ses enjeux ;
- Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, l’Union régionale des Associations féminines du Kanem a entrepris, une tournée de sensibilisation dans la sous-préfecture de Mao rurale ;
- La situation sécuritaire née des attentas-kamikazes à N’Djaména était au centre d’une rencontre entre le ministre de la Communication, M. Hassan Sylla Bakari et les Directeurs de différents organes de presse publics et privés ;
- Le gouverneur du Tibesti, M. Taher Barkaï a entrepris une tournée de sensibilisation dans sa circonscription administrative. La lutte contre la secte Boko-Haram, l’exploitation artisanale et clandestine de l’or et la cohabitation pacifique sont les principaux thèmes développés.
- Dans le même sillage, le gouverneur de la région de Hadjer-Lamis, M. Alio Adoum Abdoulaye a réuni à Masskory les autorités traditionnelles.