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Tchad : Des milliers de moto-taxis au chômage


Alwihda Info | Par - 16 Aout 2013


L'erreur sécuritaire se situe sur la généralisation d'une mesure liée à un incident pourtant isolé car unique en son genre jusqu’à présent en territoire tchadien, certains projettent déjà l'interdiction des taxis en cas de voiture-piégé ! De plus, un couvre-feu aurait été mieux accueilli, ce qui permettrait aux services de sécurités de mieux filtrer la nuit.


Deux moto-taxis au Tchad. Crédits photos : Sources
TCHAD - L'interdiction générale de circulation des moto-taxis a, dès son annonce aussitôt suscité des réactions en défaveur du gouvernement qui ne se sont pas faites attendre face à cette décision qui semble irréfléchie voire prise à la va-vite. Est-ce pour autant que les tchadiens ne se soucient pas de la menace terroriste ? Les services concernés, les renseignements et la sécurité intérieure reflètent certainement à travers cette mesure une faille en s'estimant à l'avance ne pas être prêt à parer ce genre de situation. Cependant, interdire du jour au lendemain la circulation de milliers de moto-taxis c'est aussi accentuer un chômage forcé et porter un coup sévère aux transports urbains.

L'erreur sécuritaire se situe sur la généralisation d'une mesure liée à un incident pourtant isolé car unique en son genre jusqu’à présent en territoire tchadien, certains projettent déjà l'interdiction des taxis en cas de voiture-piégé ! De plus, un couvre-feu aurait été mieux accueilli, ce qui permettrait aux services de sécurités de mieux filtrer la nuit.

En chiffres, la perte provoquée par cette décision s'estime à 200 millions de Francs cfa par jour. Les moto-taxis qui se sont regroupés depuis près d'un an autour d'un syndicat moyennant une participation de 15.000 Francs CFA circulent avec des dossards fluorescents, une organisation qui a portée ses fruits.

En 2010, l'interdiction des moto-taxis sur l’étendue du territoire par le ministre de l'Intérieur de l'époque avait été très mal accueilli. Après un mécontentement populaire, le gouvernement avait ré-autorisé leur circulation dans la capitale.

Par ailleurs, dans un appel réitéré à la vigilance publié la veille de l'incident sur Alwihda par Moussa Guetane, ce dernier soulignait qu'"il est du devoir de tout tchadien de collaborer avec les forces de l’ordre et les autorités judiciaires pour démasquer et faire échec à toute velléité terroriste et de déstabilisation. Il est une PRIORITÉ CAPITALE pour que nos autorités mettent sur pied une véritable campagne d’information et de sensibilisation ainsi qu’une ligne verte gratuite et anonyme pour permettre à la population, afin de dénoncer toute personne suspecte, susceptible de porter atteinte à notre pays et à la sécurité de ses citoyens. Le Tchad ne doit plus jamais replonger encore dans le cycle de la violence et des cauchemars de la guerre".

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