Tchad: Ibni Oumar Mahamat Saleh, un héros pour la démocratie au Tchad

Ibni Oumar Mahamat Saleh
Un héros pour la démocratie au Tchad.

IL faut loyalement le reconnaitre même pour les plus sceptiques, qu’Idriss Déby Itno est l’assassin de cet héros.

A l’annonce de sa disparition, beaucoup sont ces personnes qui de manière non évidente cherchaient à innocenter le régime tchadien, y compris les milieux français à travers sa haute hiérarchie. L’erreur de jugement très grave, un de ces faux pas majeur qui exige de Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner une explication claire au peuple tchadien.

Dès les premières heures des évènements de février 2008, Idriss Déby répondait aux journalistes présents, que la disparition des hommes politiques et leur probable assassinat est un détail ; un terme de facho qui rendit le Pen « célèbre » en France. Comment ne pas comprendre dès lors qu’Idriss Déby Itno n’est pas impliqué de manière directe sur l’assassinat de cet homme d’état. Pour ceux qui ont suivi de façon attentive ce passage, on y trouve de l’arrogance, du mépris, et de la haine. Ibni Oumar est assassiné, pour Idriss Déby Itno c’est un détail. D’ailleurs beaucoup de ceux qui composent sa bergerie, de passage en France le pensent ainsi. Je voudrais vous inviter à aller revoir ce passage vidéo beaucoup plus évident.

Avant l’annonce de « la commission Déby » sur les évènements de février 2008, nous sentions plus ou moins le danger, la peur d’une mort prononcée… Mais, peut-on chasser continuellement et nier cette évidence. Non…

Les tchadiens doivent comprendre que l’assassinat d’un chantre de la démocratie comme Ibni Oumar est un tort. Une perte colossale faite pour une génération car Ibni est porteur de voie. Il est cette dimension que certains ne peuvent l’être. Il est cette étincelle qui aurait permis de poser nos fondements en matière de comportement politique, économique et social. Dès lors comment ne pas être amer. Nous ne pouvons continuellement taire l’égérie d’une industrie de la mort construite sur le dos du peuple tchadien. Chaque jour qui passe, Idriss Déby et son entourage perpétuent la mort. En temps d’accalmie, tout comme en temps de guerre, des tchadiens sont liquidés, violés et spoliés sans raison. Il y’a eu maitre Beyidi, Bichara Digui, Bisso Mamadou, Djiddi Hisseinmi, Laokein Bardé entre autres. Des massacres sur des communautés Hadjaraï, Ouaddaïenne, Arabe, Tama, Gorane, Kanembou, et Sara. Pourtant, à chaque épisode sombre, autant de tchadiens se taisent par peur de s’exprimer, d’avouer, de se révolter parce que simplement un fils de la communauté se trouve nommer et graisser à coup de millions pour faire taire toute exaspération. Nous perdons chaque jour des élites sur lesquelles le Tchad devrait forger son aura.

Les tchadiens doivent sortir en masse pour exprimer la colère des antres sur les exactions continues qu’ils subissent. J’aimerais aller dire ma colère sur la place publique en allant manifester sans complexe et sans peur pour la mémoire d’Ibni Oumar. A cette occasion je voudrais proposer une journée de deuil aux frères qui animent les sites et blogs sur le net, d’observer 48 heures de pages noires exprimant notre douleur à partir du Lundi 22/09/08 au 24/09/08. Qu’une solidarité s’exprime avec la famille du disparu symbolisant notre désapprobation des méthodes abjectes d’Idriss Déby Itno. Qu’une plainte puisse être déposée contre Idriss Déby Itno et toute personne ou organe impliquée dans son entourage. Sortons nombreux en ce jour de samedi 20/09/08 sans peur, ni complexe. Quand à la famille du disparu, gageons de dire qu’au delà du père qui fut Ibni Oumar Mahamat Saleh, les tchadiens perdent encore une fois un homme d’état, un frère pour les uns, un oncle pour les autres. Un Monsieur.

Que cette flamme ne s’estompe jamais.
Fils de Mahamat Saleh Yacoub et de KhazinAllah,
Nous porterons ton flambeau.

ASSILECK HALATA Mahamat
Paris le 18/09/2008