TCHAD

Tchad : L'Observatoire des droits et libertés appelle à la libération de l'ex-ambassadeur Al-Amine Adoudou


Alwihda Info | Par - 22 Juin 2023


Le 22 juin 2023, le président du conseil d'administration de l'Observatoire des droits et libertés au Tchad a tenu une conférence de presse à propos de l'arrestation de l'ancien ambassadeur du Tchad en Égypte, Al-Amine Adoudou Abdallah, dans les locaux de la radio FM Liberté.


Franck Nakingar Djirangaye, président du conseil d'administration, a souligné le recul significatif des libertés et des droits fondamentaux au Tchad depuis la disparition du maréchal Idriss Déby Itno en avril 2021, avec un durcissement progressif du pouvoir militaire qui constitue un véritable cauchemar pour les citoyens.

Selon lui, toute forme de réflexion libre et d'expression publique est systématiquement réprimée par les détenteurs du pouvoir. L'Observatoire des Droits et Libertés au Tchad (ODL) a récemment enregistré l'arrestation rocambolesque de l'ancien ambassadeur du Tchad en Égypte, Monsieur AL AMINE ADOUDOU ABDALLAH, qui a simplement exprimé son opinion et ses préoccupations concernant des actes pouvant avoir un impact négatif sur la paix et la sécurité nationales, comme de nombreuses autres personnes.

Franck Nakingar Djirangaye estime que chaque citoyen tchadien a le droit de donner son avis sur les dérives éventuelles du fonctionnement des institutions de la République, ce qui représente une contribution importante pour permettre aux autorités responsables de prendre conscience de ces problèmes et d'y apporter des réponses appropriées.

Le PCA souligne clairement que les autorités de transition actuelles sont systématiquement réticentes envers la liberté d'expression, en particulier lorsqu'il s'agit de sujets concernant l'armée. Pourtant, il existe des soupçons depuis un certain temps selon lesquels l'armée serait impliquée dans des massacres de populations dans la zone méridionale du pays.

Les acteurs de la société civile et les acteurs politiques réclament des enquêtes pour établir la position de l'armée dans cette situation de flou sécuritaire, mais aucune réponse du gouvernement n'a encore été donnée, a relevé Franck Nakingar Djirangaye.

Selon le responsable de l'Observatoire des droits et libertés, l'arrestation de l'ancien ambassadeur Al-Amine Adoudou Abdallah, suite à une plainte de l'état-major de l'armée, démontre une fois de plus l'implication active de l'armée dans la répression et la restriction des libertés fondamentales au Tchad, mettant ainsi à l'épreuve le système judiciaire qui cherche progressivement à retrouver son indépendance.

Il est important de souligner que la question de l'armée et les comportements préjudiciables des hommes en uniforme chargés d'assurer la sécurité des citoyens ne doit pas être traitée comme un secret d'État utilisé pour régler des comptes. Les citoyens doivent être préoccupés par leur propre sécurité et exiger que celle-ci soit assurée conformément aux normes établies. Il ne s'agit nullement de s'attaquer à un citoyen, même s'il s'agit d'un ancien diplomate, qui s'inquiète de certaines situations du pays en réfléchissant à voix haute, a rapporté Franck Nakingar Djirangaye.

Au nom de l'Observatoire des droits et libertés au Tchad, il demande la libération immédiate de Monsieur Al-Amine Adoudou Abdallah, tout en encourageant la justice tchadienne à persévérer dans sa quête d'indépendance totale en luttant contre les ingérences qui portent sérieusement atteinte à son image.

Étant donné que la justice a déjà relaxé le prévenu dans une première affaire similaire où il était accusé d'atteinte à l'ordre constitutionnel, à moins qu'il n'y ait deux poids deux mesures au Tchad, l'ancien ambassadeur devrait être libre de ses mouvements.
Rédaction d'Alwihda Info En savoir plus sur cet auteur

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