Le Syndicat des Magistrats du Tchad (SMT) a convoqué une assemblée générale ce matin, samedi 25 juillet au palais de la justice de N'djamena. Le but de de cette rencontre est de dénoncer avec insistance certains comportements négatifs du Ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, Me Bachir Madet. Pour les Magistrats, le Ministre pratique des trafics d'influences et s'ingère dans les affaires judiciaires. «Nous avons patienté dans l'espoir que les choses changeront mais nous constatons que chaque jour qui passe, le Ministre de la Justice Me Bechir Madet multiplie des déclarations humiliant le corps de la magistrature et interfère dans le pouvoir judiciaire. Il jette des discrédits sur les magistrats en les accusant des corrompus à chaque sortie médiatique. Nous lançons un appel au Chef de l'Eta, le garant de la justice, de décharger le Ministre de ses fonctions pour qu'il réponde de ses actes, qu'il prouve devant la justice que les magistrats sont corrompus. » a souligné le Secrétaire Général du Syndicat des Magistrats du Tchad, Mahamat TADJADINE.
La libération des détenus dans les différentes régions, lors de la tournées du Ministre, n'est pas perdu de vue par les magistrats. Pour ces derniers, le Ministre n'est pas habilité à poser cet acte, seul le Président de la République peut accorder une grâce. «Le Ministre Madet dit haut et fort, à chacun de ses dérapages politiques, que c'est la volonté de Chef de l'Etat. Pourtant le même chef de l'Etat clame l'indépendance de la justice du Tchad. Récemment, le président de la République a même laisser entendre, lors de la visite de son homologue français François Hollande à N'djamena, qu'il n'a jamais intervenu dans les affaires judiciaires et n'interviendra jamais. Nous interpelons le Président de la République de faire la lumière sur les déclarations du Ministre de la Justice....» a ajouté le Secrétaire Général du Syndicat des Magistrats du Tchad, Mahamat TADJADINE. Le bras de fer entre les magistrats et leur Ministère de tutelle devient de plus en plus sérieux. Ce qui est sûr, le département de la justice tchadienne vie ses jours de détresse les plus marquants.