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Des unités de production pétrolière à Doba. © D.R.
N'DJAMENA, AFP - Les syndicats de salariés tchadiens d'un consortium chinois d'exploration pétrolière opérant dans le sud du Tchad ont appelé dimanche à une grève reconductible pour obtenir des augmentations de salaires, a-t-on appris de source syndicale.
Nous avons remis depuis l'année dernière notre cahier de doléances au directeur général de la société pour réclamer une augmentation de salaire, mais il est resté sans suite, a indiqué à l'AFP Lagmet Harge, responsable syndical au sein du consortium formé par les sociétés Great Wall Drelling Corporation et China National Logging Corporation.
Nous avons exigé 200% d'augmentation mais la société nous propose seulement 2%, alors que nous ne bénéficions d'aucun autre avantage, même pas les primes de risques. Nous avons refusé cette proposition, a-t-il dit, ajoutant: nous avons alors entamé aujourd'hui (dimanche) une grève de trois jours renouvelable jusqu'à la satisfaction de notre revendication.
Les responsables de la société ont écrit des lettres de menace contre ceux de nos collègues qui refusent de reprendre le travail. Mais nous ne céderons pas face à cette menace, a-t-il affirmé.
Les deux sociétés chinoises, qui emploient environ 1.500 Tchadiens, font de la prospection dans le bassin de Bongor, au sud-ouest de N'djamena.
Les autorités tchadiennes ont déjà été en conflit avec des compagnies chinoises exploitant du pétrole dans leur pays.
En août 2013, le gouvernement de N'djamena avait ainsi suspendu les activités de la filiale tchadienne de la compagnie pétrolière publique chinoise (CNPCIC) pour violations flagrantes des normes environnementales dans ses forages d'exploration de brut dans le sud du pays.
Le Tchad a commencé à exploiter ses gisements pétroliers en 2003. Selon des sources officielles, la production était de l'ordre de 120.000 barils/jour en 2011.
Les revenus pétroliers lui ont permis de moderniser son armée, de se doter d'un meilleur réseau routier et de construire de nombreux bâtiment publics. Mais certains membres de la société civile demandent au régime d'employer davantage cette manne pour l'amélioration des conditions de vie de la population.