Djibrine Ali Moussa, âgé de 31 ans, a été enlevé dans la journée de lundi, vers 8 heures, à Farcha, par quatre individus armés de pistolets qui l'ont conduit manu militari dans une concession située dans le même quartier. Il y a subi un traitement inhumain et dégradant durant toute la journée avant de parvenir à s'échapper de la concession en l'absence de ses bourreaux.
Les séquelles des tortures sont visibles sur tout le corps de la victime avec des blessures un peu partout, tandis que le visage laisse apparaître des yeux rouges suite à l'intensité des tortures subies. Il a été enlevé juste après sa libération de la direction générale de la police nationale où il a été gardé à vue pour des raisons d'enquêtes pendant 3 jours suite à un soupçon de vol dont lui reproche ses bourreaux.
Après enquête, la police la libéré pour le laver de tout soupçon. L'enlèvement de ce dernier aurait été orchestré par un commandant de police identifié comme borgne, et qui l'accompagnait, avant de signaler aux tortionnaires que Djibrine Ali Moussa venait d'être libéré.
La victime nous livre sa version des faits sur les circonstances qui l'ont conduit à subir un traitement inhumain et dégradant.
Les séquelles des tortures sont visibles sur tout le corps de la victime avec des blessures un peu partout, tandis que le visage laisse apparaître des yeux rouges suite à l'intensité des tortures subies. Il a été enlevé juste après sa libération de la direction générale de la police nationale où il a été gardé à vue pour des raisons d'enquêtes pendant 3 jours suite à un soupçon de vol dont lui reproche ses bourreaux.
Après enquête, la police la libéré pour le laver de tout soupçon. L'enlèvement de ce dernier aurait été orchestré par un commandant de police identifié comme borgne, et qui l'accompagnait, avant de signaler aux tortionnaires que Djibrine Ali Moussa venait d'être libéré.
La victime nous livre sa version des faits sur les circonstances qui l'ont conduit à subir un traitement inhumain et dégradant.
Djibrine Ali Moussa : « J'ai été attrapé chez moi par un voisin dont les biens ont été volés dans sa maison à Karkadjiye, situé à Farcha. Ce propriétaire et ses proches m'ont arrêté juste après la disparition de leurs biens, avant même d'alerter la police et les ouvriers qui travaillent sur leur chantier. Après un constat de la police, j'ai pu repartir libre sur le champ. Vers 22 heures, le propriétaire s'est présenté chez moi avec un pistolet et un bâton de cigarette. Il m'a demandé de l'aider dans l'enquête pour remonter aux présumés voleurs. Il m'a dit que les présumés voleurs ont emporté la grosse boite de lait contenant 8 millions de Francs CFA en espèces et d'importants documents appartenants à son épouse qui était en voyage. Je lui ai répondu que je n'ai pas vu ni connu ces personnes qui auraient volé ses biens, mais que je peux l'aider dès lors qu'il m'a sollicité en tant que voisin.
Dans la journée de lundi et mardi dernier, il est revenu vers moi alors que j'étais avec des amis dans un bar. Nous avons été encerclé par des policiers à bord de 3 véhicules, non loin de l'abattoir et conduit ensuite à la police centrale où on nous a retenu pendant 3 jours. Curieusement, on ma conduit chez un féticheur qui leur aurait dit que c'est moi qui serais le responsable du vol des biens. On nous a ramené au commissariat central le soir, et la décision a été prise de nous libérer.
La police m'a interrogé en présence d’un autre commandant de la police censé être leur proche. Je leur ai répondu que je n'en savais rien de ce vol. j'ai été libéré faute de preuves, et le commandant de police m'a raccompagné vers le goudron avec une attitude bizarre à mon égard, en communiquant incessamment au téléphone. Ce commandant a joué un rôle très important au cours des auditions, il ne voulais pas que je réponde à certaines questions des policiers. Je me demande s'il n'aurais pas joué un rôle ayant conduite à ce que je retombe entre les mains de mes bourreaux.
Une fois sorti du commissariat central, j'ai pris un clandoman (moto-taxi) pour me rendre à proximité de la base militaire de l'armée Française, avant de prendre un bus de transport en commun pour me rendre au niveau de Total (station-service, ndlr) de Farcha.
A ce moment, une Toyota Hilux double-cabine s'est arrêté devant moi et 4 personnes munies de pistolets automatiques m'ont embarqué manu militari. Ils m'ont conduit dans leur concession à Karkandjiye et m'ont sommé de restituer leurs supposés biens volés. J'ai clamé mon innocence dans cette affaire. Ils se sont mis à me torturer en mettant du piment dans mes yeux, en versant de l'essence et du sable dans mes oreilles.
Mes tortionnaires ont versé de l'essence sur tout mon corps, tout en brandissant la menace de me brûler. Les sévices corporels ont commencé toute la matinée aux environs de 8 heures, pour se terminer à 16 heures. On m'a séquestré dans une douche, j'ai pu escalader le mur en me débarrassant des cordes attachées, sans parvenir à me libérer des mains menottées. Je suis parvenu à m'échapper de cette manière de mes tortionnaires en leur absence et j'ai pu trouver une moto-taxi qui m'a conduit chez moi.
Quand mes parents m'ont vu, ils ont commencé à pleurer compte tenu de mon état. La police du CA1 (Commissariat du 1er arrondissement, ndlr) est venue me voir et s’est renseignée auprès du commissariat central qui a confirmé que j'avais été libéré. Après la confirmation de la police centrale, on m'a enlevé les menottes. J'ai ensuite été évacué à l'hôpital où j'ai passé deux jours, ce qui a permis au personnel d'éjecter l'essence et le sable de mes oreilles. J'ai repris peu à peu conscience. Ceux qui m'ont torturé sont des Zagawa », explique-t-il.