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Tchad - Procès diffamation : Le frère du Président, Saleh Déby absent à l'instruction


Alwihda Info | Par Djimet Wiche - 16 Juin 2015


Maryrabe Ouate est poursuivi pour diffamation par le directeur général de douane M. Saleh Deby suite à l'article paru dans le numéro 9 du journal intitulé "Les Itno entretiennent la dictature", qui met en exergue la gestion clanique et la privatisation à outrance des certaines structures juteuses de l'État au profit du clan et d'autres dérives graves.


​Le directeur de publication du Journal Bi mensuel "Haut Parleur" M. Maryrabe Ouaye a été déféré aujourd'hui devant le parquet d'instance de Justice de N'Djamena pour être auditionné par le deuxième substitut du Procureur de la République.

Maryrabe Ouate est poursuivi pour diffamation par le directeur général de douane M. Saleh Deby suite à l'article paru dans le numéro 9 du journal intitulé "Les Itno entretiennent la dictature", qui met en exergue la gestion clanique et la privatisation à outrance des certaines structures juteuses de l'État au profit du clan et d'autres dérives graves.

Les deux parties ont été auditionnées par le deuxième substitut du Procureur de la République. Le directeur de publication du Bi-mensuel M. Maryabe Ouate affirme ne pas reconnaître les faits de diffamation qui lui sont reprochés par le frère du président Deby avant d'ajouter qu'il s'est basé sur de faits après avoir mené des investigations pour écrire son article.  

Cet article en question accuse Saleh Deby d'avoir violé une fille qu'il aurait épousé, puis de l'avoir rendu malade, avant de faire pression sur sa famille sous des menaces, afin de prendre la soeur de la femme. L'article l'accuse d'user de son influence du directeur de la douane pour rendre la vie dure à certaines personnes qui importent leurs marchandises de l'extérieur.  

Le Directeur de publication est reparti libre et devra comparaître en audience mardi 28 juillet pour le jugement. Il était entouré de ses proches, de son avocat et du président de l'Union des Journalistes Tchadiens (UJT), Belngar Larme.

Lakoulde Francis livre ses impressions après l'audition de son client. " Notre client a été déféré ce matin au parquet d'instance et le procureur a émis publique en mouvement. L'audience est prévue pour le mardi 28 juillet c'est dans la procédure suite à la plainte déposée par l'actuel directeur de la douane Saleh Deby. Il se plaint d'une prétendue diffamation. Nous avons bien voulu le voir pour pouvoir tirer les choses au plus clair, aussi bien au niveau de l'enquête, à la direction de la Police Judiciaire qu'à l'instruction du dossier devant le procureur de la République, le directeur de la douane Saleh Deby ne s'est pourtant pas présenté. Dans tout les cas, l'audience est prévue pour le 28 juillet et nous attendons cette occasion de pied ferme pour que la vérité soit dite et se manifeste à jamais. Les faits ne sont pourtant pas requalifiés. C'est jusqu'à là, l'infraction de diffamation. Nous tenons à relever un délit de presse. Nous avons assez d'irrégularités que nous avons noté dans le dossier du plaignant et le moment venu, nous aurons la possibilité  de soulever toutes ces irrégularités devant le juge qui est appelé à se prononcer sur le sort de mon client, le directeur de publication du Journal Bi-mensuel Haut Parleur", a indiqué son avocat Djimasbeye Lokoulde Francis à Alwihda Info.

Le président de l'Union de Journalistes Tchadiens M. Belngar Larme rencontré au palais de Justice livre ses points de vue à Alwihda Info. " L'UJT a été saisie quelques heures après l'interpellation du directeur de publication du Journal Bi-mensuel Haut Parleur Maryrabe Ouaye suite à l'affaire qui l'oppose au directeur général de la Douane Saleh Deby. Ce qui nous a touché est que le directeur de publication du journal a passé cinq jours en garde à vue. Ce n'est pas du tout normal car en cas de diffamation, il doit comparaître libre. Nous allons suivre cette affaire de bout en bout. J'espère que le journaliste qui a écrit cet article, a certainement des preuves pour avoir mené cette investigation. Nous allons découvrir l'argumentation au cours du procès".

"Nous devons travailler dans le respect de l'éthique et de la déontologie parce que nous avons une lourde responsabilité. Chacun de nous est appelé à jouer un rôle pour l'épanouissement de notre pays. Nous faisons le même métier et nous sommes tous journalistes et devons regarder dans la même direction pour oeuvrer à l'épanouissement de notre métier. Débarrassons nous de tout ce qui peut mettre en mal ou toucher à la crédibilité de notre métier", recommande le président de l'Union de Kournalistes Tchadiens(UJT) Belngar Larme.

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