ANALYSE

Tchad : comment faire pour attirer les jeunes dans le monde agricole ?


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 1 Aout 2024



La moitié de la population tchadienne est jeune, et avec un taux élevé de diplômés sans emploi. Ce qui représente certains avantages pour le développement agricole. Malheureusement, les jeunes sont de plus en plus attirés par le mode de la vie urbaine. Une situation qui nécessite un regard particulier.

En effet, l’agriculture emploie 80% de la population, elle représente une des principales solutions, face au défi de l'emploi. Beaucoup d’experts et études ont confirmé que c'est le seul secteur qui peut employer un grand nombre des chômeurs. Mais force est de constater que le domaine agricole n'attire pas les jeunes.

Bien que les données sur le tranche d'âge, dans le secteur agricole, ne soient pas connues au pays, l’on reconnait tous que la majorité des jeunes déserte la campagne, et rêve d'une vie de luxe en ville. Cependant, la pénétration des réseaux sociaux fait véhiculer de belles images des conditions et modes de vie en milieu urbain, ce que la campagne ne peut leur offrir. Cette faible attraction des jeunes dans le domaine agricole n'est pas sans conséquence.

Aujourd'hui, malgré les immenses potentialités agricoles, le Tchad n'est pas à l'abri de l’insécurité alimentaire. Des superficies non cultivables ne sont pas à décrire. Il est démonté par des études documentées que la zone de Mayo-Kebbi, notamment la ville de Laï, est une zone d'abondantes terres, pour la culture du riz.

Malheureusement, le Tchad demeure l'un des grands consommateurs du riz importé. Pendant que sa jeunesse constitue une forte main d'œuvre, mais inutilisée. Cependant, cette situation doit être corrigée avec des initiatives concrètes et réalisables. Notamment, encourager l'entrepreneuriat agricole chez les jeunes, faciliter leur accès aux ressources nécessaires, former une génération d'agriculteurs et assurer des mécanismes d'accompagnement.

Ceci permet d'attirer les jeunes, et de garantir l'avenir du secteur agricole. Toutefois, l'on s'interroge : l’agriculture est-elle une priorité politique du gouvernement ? Effectivement, les gouvernants diront oui, malheureusement, la politique publique dans le domaine agricole demeure trop faible.

Aujourd'hui, il convient de dire que l'agriculture est un parent pauvre de la politique publique. Si ce secteur ne parvient pas à décoller, c’est parce que la politique publique agricole est mal définie. Car le niveau d’éducation et de formation des agriculteurs, est majoritairement faible.

Alors que ce domaine demeure la seule réponse au chômage des jeunes, et de la souveraineté alimentaire. Qu'on le veuille ou non, pour parvenir à attirer les jeunes dans ce secteur, il faut une feuille de route, sinon l’on va demeurer une population jeune mais affamée, et qui quémande toujours de la nourriture.

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