TCHAD

Tchad : conférence de l'Alliance Panafricaine UMOJA-TOUMAÏ sur les enjeux et défis de l'intégration


Alwihda Info | Par Richard Korhassem - 25 Juin 2024



Après la brillante tenue de l'Assemblée générale extraordinaire de l'Alliance Panafricaine UMOJA-TOUMAÏ, celle-ci a organisé le 22 juin 2024 au CEFOD, une remarquable conférence publique, empreinte de débats enrichissants et sans filtre, qui a réuni un important public.

Avec un riche panel d'illustres invités, constitué de Dr Amzat Boukary de la Ligue Panafricaine UMOJA, de Me Saïd Larifou de l'ONG Waraba d'Afrique, et aussi Djoret Biaka Tedang de la diaspora tchadienne et de l'Alliance Panafricaine UMOJA-TOUMAÏ'.

Les débats se sont tenus à la fois en présentiel et en visioconférence, et Jean Bosco Manga en était le modérateur. Actuellement, les trois pays qui constituent l'AES sont : le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Dans son mot de bienvenue et de présentation de l'Alliance Panafricaine UMOJA-TOUMAÏ, Dr Evariste Ngarlem Toldé, a rappelé que l'Alliance Panafricaine UMOJA-TOUMAÏ est une coalition d'action regroupant les citoyens et les organisations tchadiennes de l'intérieur et de la diaspora.

Son but consiste à contribuer à la conquête, à la défense de la souveraineté du Tchad et de l'unité politique de l'Afrique. Elle a pour socle commun le panafricanisme de combat, qui se nourrit de l'ensemble des luttes des peuples, mais également des expériences des précurseurs tels que Kwamé Nkrumah, Modibo Keita, Patrice Lumumba, Ruben Um Nyobé, Sylvanus Olympio, Julius Nyereré, Malcolm X, Thomas Sankara, Frantz Fanon, Amilcar Cabral, etc.

Ainsi, les panelistes ont exploré les contours d'un possible passage de l'Alliance des États du Sahel (AES) vers l'UA : contexte, vision et avenir. Ils ont également évoqué les enjeux et défis pour un panafricanisme visionnaire en cas d'intégration du Tchad à l'AES.

Les panélistes ont affirmé que l'AES engage une fusion militaire, géopolitique, et industrielle, parce qu'il ne peut pas selon eux, avoir d'alliance militaire sans une alliance industrielle.

Cette approche inclue une unification immédiate des trois territoires des États de l'AES, telle est la question que le pouvoir tchadien devrait poser au peuple tchadien, pour donner à la fois un élan populaire à l'adhésion du Tchad à l'AES, et pour entamer un processus de réconciliation nationale panafricaine. Ils ont également exploré l'intérêt pour les Etats de l'AES à voir le Tchad les intégrer.

En avril 2024, un média au Mali avait écrit : les trois pays de l'AES donnent le feu vert au Tchad pour rejoindre l'alliance. Il a été dégagé qu'il existe actuellement une convergence de point de vue de la jeunesse africaine sur la nécessité de se libérer définitivement de l'impérialisme occidental.

Des défis d'ordre économique, sécuritaires, de l'unité, de l'armée tchadienne, ont été débattus par les panelistes. Comment faire coexister avec une puissance militaire étrangère et aller vers d'autres pays qui sont en train de se libérer ? Comment faire vivre un État comme le Tchad qui décide de couper le cordon ombilical avec une puissance donatrice ? S'interroge-t-ils. Ils ont appelé à réformer l'armée tchadienne dans son ensemble.

Pour enclencher le chemin pour un progrès pour tous, les pays de l'AES souhaitent d'assumer pleinement leur souveraineté militaire et économique. Dans le cadre des États de l'AES, les coups d'État sont inscrits dans la logique d'élite militaire, sans effusion de sang. Il a été rappelé que le panafricanisme est un projet d'unification politique et économique des Africains du continent et de la diaspora. C'est un projet qui passe par la construction des fédérations des peuples libres et souvenirs.

La souveraineté, c'est aussi l'ensemble de contrôle de son territoire ancestral et originel, un projet de sécurité collective sur le plan matériel et spirituel, de restauration de la conscience historique et de l'initiative politique africaine, de défense, de référence et de renaissance.

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