L'Assemblée nationale du Tchad. © DR
La cellule de veille et de sécurité sanitaire et la Fondation Grand Cœur ont signé le 16 avril dernier une convention qui "décrit les engagements des parties et prévoit une synergie d'action dans le cadre de la riposte contre le Covid-19". À l'Assemblée nationale, plusieurs députés se sont interrogés lundi sur le contenu précis de cette convention et ont demandé que des éclaircissements soient apportés au peuple, en estimant qu'il ne s'agit pas d'un "secret d'État". Le ministre de la Santé publique a apporté des réponses.
"Je m'en vais vous poser la question à laquelle vous n'avez pas répondu sur la convention passée avec Grand Cœur. Le chef de l'État a fait sa déclaration un soir et si je ne me trompe pas, dès le lendemain, une convention est signée entre la cellule et la Fondation. On interpelle la cellule sur le contenu de la convention, jusqu'aujourd'hui c'est flou, personne ne veut en parler. On voit tout simplement que la Fondation est devenue subitement très active, et ne fait qu'offrir avec son label Grand Cœur", a déclaré Saleh Kebzabo, en interpellant le ministre de la Santé publique.
"Un délit d'initié, un trafic d'influence"
"Nous pensons qu'il y a un problème. C'est ce que dans certains milieux nous avons appelé un délit d'initié, un trafic d'influence. Est-ce qu'il n'y avait pas d'autres ONG au Tchad, d'autres fondations au Tchad mieux armées, mieux équipées, plus expérimentées que la Fondation Grand Cœur pour faire ce travail de partage par exemple ? Nous connaissons dans ce pays des organisations plus anciennes qui ont plus d'expérience et qui sont valables sur le terrain. Je ne vais pas citer, tout le monde le sait", ajoute le leader du parti UNDR.
"La confusion dans la tête du peuple tchadien"
Selon le député Djimet Clément Bagaou, "les conventions signées entre le comité de veille et certaines ONG ou associations et autres, laissent un peu la confusion dans la tête du peuple tchadien. Toutes ces mesures prises par le gouvernement, est-ce qu'aujourd'hui, vous êtes à mesure de me dire que ça se traduit dans les faits ? Je ne vois pas, particulièrement dans les quartiers. Est-ce que vous avez aujourd'hui la certitude que vous pouvez faire la distinction entre les populations supposées vulnérables et non vulnérables ?"
"Le peuple tchadien veut le savoir. Ça ne peut pas être un secret d'État"
Le député Saleh Kebzabo demande ouvertement que le contenu de cette convention soit dévoilé au peuple tchadien : "Cette convention, il faut dire quel est son contenu. Quel est le contenu de la convention qui lie la cellule à la Fondation Grand Cœur ? Le peuple tchadien veut le savoir. Ça ne peut pas être un secret d'État, ce n'est pas vrai. Il faut le dire ici devant l'Assemblée nationale. Lisez-nous le contenu de cette convention pour qu'on sache quel en est le contenu. Mais continuer à le cacher pour confier à Grand Cœur une partie de vos activités (...)"
"D'ailleurs, le ministre de la Santé publique, Grand Cœur vous a pris beaucoup de vos prérogatives et continue de le faire encore. Et vous acceptez. (...) Nous n'acceptons pas. On le dit, on le mentionne pour que les gens sachent que nous suivons aussi ces problèmes et que nous ne pouvons pas les couvrir", affirme Kebzabo.
"La convention avec Grand Cœur n'est que sur le plan social"
D'après Pr. Mahamoud Youssouf Khayal, "la convention avec Grand Cœur n'est que sur le plan social. Comme pour La Croix-Rouge. C'est dans ce sens, ce n'est pas dire à la Fondation Grand Cœur de venir nous acheter les équipements. Mais dans le domaine social et la probabilité de transmettre le plus rapidement possible, la FGC, l'ADES et tant d'autres sont venues nous apporter des coups de main. Nous avons besoin de tous les bras."
"Vous dites que Grand Cœur a pris les prérogatives du ministère, Grand Cœur a une convention avec le ministère, Grand Cœur a des relations avec beaucoup d'institutions internationales comme régionales. (...) Une ONG invitée par Grand Cœur pour soigner, je dois dire non ? Que le ministère de la Santé publique n'est pas partant ? Non. Revoyons un peu nos ardoises", estime le ministre de la Santé publique.
"Tout récemment j'ai reçu une Fondation de la princesse jordanienne qui est venue pour des possibilités de dons en aliments pour essayer de revoir le taux de malnutrition qui est si bas. Je vais dire non ? Que vous êtes une épouse de président ? Je n’ai pas besoin ? Je crois que le problème n'est pas ici. Essayons de voir les Fondations qui existent et qui peuvent apporter des valeurs ajoutées pour notre peuple, notre pays. On ouvre les bras, aves tout le respect, avec toutes les dignités", selon Pr. Mahamoud Youssouf Khayal.
Il apporte toutefois une précision sur l'encadrement des activités des Fondations : "Bill et Melinda Gates aujourd'hui donne des milliards pour nous aider dans la vaccination. Mais on n'accepte pas qu'ils viennent pour traiter nos enfants comme des cobayes. Non, le chef de l'État a été clair dès le début. Le Tchad ne sera jamais un champ pour permettre de venir expérimenter leurs vaccins."
"Je m'en vais vous poser la question à laquelle vous n'avez pas répondu sur la convention passée avec Grand Cœur. Le chef de l'État a fait sa déclaration un soir et si je ne me trompe pas, dès le lendemain, une convention est signée entre la cellule et la Fondation. On interpelle la cellule sur le contenu de la convention, jusqu'aujourd'hui c'est flou, personne ne veut en parler. On voit tout simplement que la Fondation est devenue subitement très active, et ne fait qu'offrir avec son label Grand Cœur", a déclaré Saleh Kebzabo, en interpellant le ministre de la Santé publique.
"Un délit d'initié, un trafic d'influence"
"Nous pensons qu'il y a un problème. C'est ce que dans certains milieux nous avons appelé un délit d'initié, un trafic d'influence. Est-ce qu'il n'y avait pas d'autres ONG au Tchad, d'autres fondations au Tchad mieux armées, mieux équipées, plus expérimentées que la Fondation Grand Cœur pour faire ce travail de partage par exemple ? Nous connaissons dans ce pays des organisations plus anciennes qui ont plus d'expérience et qui sont valables sur le terrain. Je ne vais pas citer, tout le monde le sait", ajoute le leader du parti UNDR.
"La confusion dans la tête du peuple tchadien"
Selon le député Djimet Clément Bagaou, "les conventions signées entre le comité de veille et certaines ONG ou associations et autres, laissent un peu la confusion dans la tête du peuple tchadien. Toutes ces mesures prises par le gouvernement, est-ce qu'aujourd'hui, vous êtes à mesure de me dire que ça se traduit dans les faits ? Je ne vois pas, particulièrement dans les quartiers. Est-ce que vous avez aujourd'hui la certitude que vous pouvez faire la distinction entre les populations supposées vulnérables et non vulnérables ?"
"Le peuple tchadien veut le savoir. Ça ne peut pas être un secret d'État"
Le député Saleh Kebzabo demande ouvertement que le contenu de cette convention soit dévoilé au peuple tchadien : "Cette convention, il faut dire quel est son contenu. Quel est le contenu de la convention qui lie la cellule à la Fondation Grand Cœur ? Le peuple tchadien veut le savoir. Ça ne peut pas être un secret d'État, ce n'est pas vrai. Il faut le dire ici devant l'Assemblée nationale. Lisez-nous le contenu de cette convention pour qu'on sache quel en est le contenu. Mais continuer à le cacher pour confier à Grand Cœur une partie de vos activités (...)"
"D'ailleurs, le ministre de la Santé publique, Grand Cœur vous a pris beaucoup de vos prérogatives et continue de le faire encore. Et vous acceptez. (...) Nous n'acceptons pas. On le dit, on le mentionne pour que les gens sachent que nous suivons aussi ces problèmes et que nous ne pouvons pas les couvrir", affirme Kebzabo.
"La convention avec Grand Cœur n'est que sur le plan social"
D'après Pr. Mahamoud Youssouf Khayal, "la convention avec Grand Cœur n'est que sur le plan social. Comme pour La Croix-Rouge. C'est dans ce sens, ce n'est pas dire à la Fondation Grand Cœur de venir nous acheter les équipements. Mais dans le domaine social et la probabilité de transmettre le plus rapidement possible, la FGC, l'ADES et tant d'autres sont venues nous apporter des coups de main. Nous avons besoin de tous les bras."
"Vous dites que Grand Cœur a pris les prérogatives du ministère, Grand Cœur a une convention avec le ministère, Grand Cœur a des relations avec beaucoup d'institutions internationales comme régionales. (...) Une ONG invitée par Grand Cœur pour soigner, je dois dire non ? Que le ministère de la Santé publique n'est pas partant ? Non. Revoyons un peu nos ardoises", estime le ministre de la Santé publique.
"Tout récemment j'ai reçu une Fondation de la princesse jordanienne qui est venue pour des possibilités de dons en aliments pour essayer de revoir le taux de malnutrition qui est si bas. Je vais dire non ? Que vous êtes une épouse de président ? Je n’ai pas besoin ? Je crois que le problème n'est pas ici. Essayons de voir les Fondations qui existent et qui peuvent apporter des valeurs ajoutées pour notre peuple, notre pays. On ouvre les bras, aves tout le respect, avec toutes les dignités", selon Pr. Mahamoud Youssouf Khayal.
Il apporte toutefois une précision sur l'encadrement des activités des Fondations : "Bill et Melinda Gates aujourd'hui donne des milliards pour nous aider dans la vaccination. Mais on n'accepte pas qu'ils viennent pour traiter nos enfants comme des cobayes. Non, le chef de l'État a été clair dès le début. Le Tchad ne sera jamais un champ pour permettre de venir expérimenter leurs vaccins."