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Tchad : deux journalistes de la Télévision nationale en prison depuis plus d'un mois


Alwihda Info | Par Blaise Dariustone - 1 Juin 2020



Vingt-sept avril 2020, vingt-sept Mai 2020, cela fait exactement un mois jour pour jour que deux confrères, journalistes à la Télévision nationale Tchadienne, GRANGA TCHAM IRIMA et TCHOROMA ABDERAHMAN croupissent à la tristement célèbre Maison d’arrêt d’Amsinéné.

Les 2 confrères ont d’abord été interpellés en date du 23 avril et gardé à la coordination de la police judiciaire pendant 3 jours. On leur reproche d’avoir publié sur Facebook un faux décret, instituant le couvre-feu. Et ce, suite à une plainte du secrétariat général du gouvernement, auprès de la justice.

Après 3 jours d’audition, ils ont été conduits au cabinet du juge d’instruction, en date du 27 avril 2020 ou ils ont été auditionnés. Le juge d’instruction en charge du dossier a finalement décidé de les placer sous mandat de dépôt le même jour. Ils sont accusés : ‘’d’association de malfaiteurs informatiques, faux et usage de faux et de trouble à l’ordre public’’.

Ce sont quasiment, les mêmes chefs d’accusations injustement collés à nos confrères MARTIN INOUA DOULGUE, Directeur de Publication du journal ‘’Salam Info’’ et ABDERAMANE KOYON, Directeur de Publication du journal ‘’Le Moustique’’ mais qui, finalement ont été blanchi par la justice.

On reprocherait à ces 2 confrères de la Télévision nationale tchadienne d’être les auteurs du faux document.

Mais curieusement, pendant qu’ils étaient en prison, un autre faux décret numéro 8 77 signé du président de la République a encore fuité sur les réseaux sociaux le 14 Mai 2020. Le document a été largement partagé même par des internautes avant d’être supprimé. C’est plus tard que le vrai décret a été publié sur le site de la Présidence de la République du Tchad.

Alors, peut-on encore dire que ce sont les deux journalistes GRANGA TCHAM IRIMA et TCHOROMA ABDERAHMAN qui, depuis la maison d’arrêt ont monté le second faux document?

Tout se passe, comme s’il n’existe pas de spécialistes de cyber sécurité informatique dans ce pays.

Il est pourtant facile, très facile même de retrouver qui a publié pour la première fois une image ou un doucement sur internet de nos jours. Un document publié laisse toujours des traces. Même partagé par 1000 internautes, on peut retrouver le premier internaute qui l’a posté.

C’est à se demander, quel rôle joue exactement l’Agence nationale de sécurité informatique et de certification électronique (ANSICE) mis en place par le gouvernement tchadien pour lutter contre les fakes news ou fausses informations?

Plus grave, c’est le silence des responsables de la télévision nationale tchadienne où travaillent ces deux journalistes, mais aussi des organisations tchadiennes de défense des droits des journalistes.

Une pensée pour les deux journalistes. C'est juste humain.

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