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TCHAD

Tchad : face à la cherté de céréale à Am-Timan, la population broie du noir


Alwihda Info | Par Mahamat Abdelbanat Kourma - 27 Juillet 2024


« Combien coûte le sac de bérébéré » ? Cette interrogation est sur toutes les lèvres de la population et constitue le principal sujet alimentant les débats en toute circonstance. Du nanti au plus démuni en passant par les décideurs, tous, dans la ville d'Am-Timan, chef-lieu de la province du Salamat, sont sidérés ou très surpris par la montée en flèche du prix de la denrée produite abondamment dans cette province, souvent surnommée « grenier du Tchad ».


Le bérébéré, une graminée dont la zone de production par excellence est le Salamat, est devenu extrêmement coûteux. Non seulement destiné à la consommation locale, où il constitue l'aliment principal, cette céréale est également commercialisée et exportée vers d'autres villes du pays, voire même le Soudan en temps normal.

Le sac de 100 kg, qui se vendait moyennement à 10.000 FCFA, coûte actuellement au marché de la ville entre 30.000 FCFA et 32.000 FCFA, voire plus. Ce phénomène étrange, selon les habitants de la province, est une situation aussi délicate qu'inexplicable qu'ils n'avaient jamais vécue de leur existence.

Si cette région agro-pastorale avait connu des difficultés d'ordre alimentaire, c'était lors de la sécheresse de 1985, où le ''coro'' de bérébéré se vendait à 500 FCFA, soit 20.000 FCFA le sac. Aujourd'hui, il coûte entre 750 FCFA et 800 FCFA à Am-Timan. Dans d'autres localités de la province, le prix pourrait probablement être plus élevé, comme dans la sous-préfecture de Mangueigne, où le coro est vendu à 1.750 FCFA et le sac à 70.000 FCFA.

Selon les techniciens agricoles, la mauvaise pluviométrie de l'année précédente n'a pas permis aux producteurs de faire une récolte suffisante. Cette mauvaise répartition de la pluviométrie dans le temps et dans l'espace a impacté négativement le rendement agricole.

Les producteurs agricoles et les opérateurs économiques informent que cette céréale est exportée en quantité considérable vers d'autres localités. Les gros-porteurs font leur chargement directement dans les champs et les villages éloignés, sans même passer par la ville. Le chargement destiné à être vendu ailleurs prend généralement la direction de la zone est du pays, où près de 700.000 réfugiés soudanais et rapatriés tchadiens, victimes de la crise humanitaire issue de la guerre au Soudan, sont en besoin.

La population traverse actuellement une situation intenable et éprouve de grandes difficultés à joindre les deux bouts, surtout en cette période de soudure qui s'étale de juin à septembre. Elle broie du noir et ne sait plus à quel saint se vouer.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)