AFRIQUE

Tchad : frayeur en plein vol sur Ethiopian Airlines


Alwihda Info | Par Djimet Wiche - 3 Septembre 2024



La situation des compagnies aériennes desservant le Tchad s'est considérablement détériorée ces dernières années.

Bien que les compagnies aériennes africaines soient encore souvent perçues comme peu sûres, par rapport à celles d'autres régions, plusieurs facteurs contribuent à cette perception, tels que la vétusté des avions, le manque d'entretien des appareils, et des infrastructures aéroportuaires de qualité inférieure.

C'est le cas du vol Ethiopian Airlines ET 939, qui a transporté hier, lundi, une centaine de passagers tchadiens à destination du Tchad dans des conditions extrêmement pénibles. L'avion devait initialement embarquer les passagers à 9 heures, mais le départ a été reporté à 10h30, sans succès, et sans fournir d'explications aux passagers sur ce retard répété.

Les passagers ont été contraints d'attendre jusqu'à 14 heures, avant de décoller finalement. Deux heures après le décollage, l'avion d'Ethiopian Airlines a été violemment secoué, créant une panique générale parmi les passagers. Cette secousse a violemment projeté la nourriture de plusieurs passagers, mais le pilote est parvenu à maîtriser l'avion. Les passagers, encore sous le choc, ont exprimé de sérieuses réserves quant à l'état de cet avion.

Après 40 minutes, l'avion a de nouveau été secoué à deux reprises, bien que ces secousses aient été moins violentes que la première. Tous les passagers craignaient le pire et doutaient que l'avion puisse les conduire à bon port sans encombre.

Les autorités de l'aviation civile devraient sérieusement se pencher sur les problèmes de sûreté et de sécurité auxquels les compagnies aériennes desservant le Tchad sont régulièrement confrontées. Ces médiocres performances de ces appareils mettent sérieusement en danger la vie de nos compatriotes.

Selon un rapport de la Fondation Mo Ibrahim, à la fin de 2013, bien que les capacités d'accueil des terminaux et des pistes soient généralement conformes aux normes, la surveillance et le contrôle du trafic aérien restent un problème important. Ainsi, l'Afrique subsaharienne présente le niveau de sécurité aérienne le plus médiocre au monde, malgré l'attention médiatique portée en mars 2014, à l'accident très médiatisé d'un avion malaisien.

La plupart des accidents en Afrique subsaharienne se concentrent dans deux pays : le Soudan et la République Démocratique du Congo. La Banque Africaine de Développement (BAD) note que la taxe d'atterrissage par passager à Accra, au Ghana, est de 75 $ et de 137 $ à Ambouli, à Djibouti, comparativement à 14 $ à Paris, en France, et 6 $ à Mumbai, en Inde.

En 2013, le Conseil international des aéroports a constaté que la sécurité aérienne en Afrique s'était détériorée au cours de l'année 2012, enregistrant la perte de 3,71 coques de jet par million de vols, contre 3,27 en 2011.

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