Kassiré Coumakoye
Alors que les rebelles semblaient proche de prendre la capitale tchadienne dimanche dernier, la victoire militaire et politique du Président Déby ne fait aujourd’hui plus de doute. Mais elle s’accompagne de disparitions d’opposants.
Des arrestations dénoncées par Amnesty International, qui s’interroge. Idriss Déby, légitimé par la communauté internationale et la France face aux rebelles soudanais, a-t-il lancé une chasse aux sorcières contre ses opposants ?
Par Stéphane Fort à N’Djamena
Le portail entrouvert laisse apercevoir une valise abandonnée au milieu de la cour. Le gardien ne veut rien dire et sous-entend qu’il a été menacé. La maison de Saleh Kebzabo est vide, comme trois autres figures de l’opposition tchadienne, il a disparu. Le premier Ministre Kassiré Coumakoye prétend ne pas être au courant : «Je ne sais pas quels sont ceux qui sont arrêtés. Les gens bien situés à répondre à cette question seraient les Soudanais et leurs complices. Parce que la zone où les personnes supposées enlevées soulève des questions est la zone contrôlée par ces gens, les Soudanais. Ce n’est pas l’armée tchadienne qui a couvert cette zone.»
« Faux », répond le chauffeur de l’opposant radical Yorongar, enlevé depuis une semaine. « Non. Je confirme très bien, c’est pas les rebelles. On se connaît par la face. Les rebelles sont différents. Les gardes présidentiels sont différents. C’est les gardes présidentiels qui l’ont enlevé. Jusqu’à maintenant on n’a pas les traces de lui. Il est mort ? Il est vivant ? Seul le bon Dieu le sait. »
Un des neveux de cet opposant a accepté de témoigner, mais anonymement. « C’est pas la première fois que Deby l’a fait arrêter dans ces conditions. Cette fois-ci ça devrait être la douzième arrestation. Il a quand même l’immunité parlementaire. De la manière où on a investi sa maison, on l’a tabassé devant ses enfants… Une de ses filles est portée disparue et jusqu’aujourd’hui on ne l’a pas retrouvée. Un de ses cousins qui était avec lui et qui a été tabassé, lui aussi s’est volatilisé et maintenant on ne retrouve pas leurs traces. Ils ont été très violents. »
Le président du comité de suivi d’un processus sensé aboutir à des élections démocratiques lui aussi est porté disparu et si le premier Ministre nie toute chasse aux sorcières, il ajoute tout de même dans une formule énigmatique : « Mais si c’est nous qui les avons arrêtés, ils mériteront le sort qu’ils mériteront comme sort. »
Des arrestations dénoncées par Amnesty International, qui s’interroge. Idriss Déby, légitimé par la communauté internationale et la France face aux rebelles soudanais, a-t-il lancé une chasse aux sorcières contre ses opposants ?
Par Stéphane Fort à N’Djamena
Le portail entrouvert laisse apercevoir une valise abandonnée au milieu de la cour. Le gardien ne veut rien dire et sous-entend qu’il a été menacé. La maison de Saleh Kebzabo est vide, comme trois autres figures de l’opposition tchadienne, il a disparu. Le premier Ministre Kassiré Coumakoye prétend ne pas être au courant : «Je ne sais pas quels sont ceux qui sont arrêtés. Les gens bien situés à répondre à cette question seraient les Soudanais et leurs complices. Parce que la zone où les personnes supposées enlevées soulève des questions est la zone contrôlée par ces gens, les Soudanais. Ce n’est pas l’armée tchadienne qui a couvert cette zone.»
« Faux », répond le chauffeur de l’opposant radical Yorongar, enlevé depuis une semaine. « Non. Je confirme très bien, c’est pas les rebelles. On se connaît par la face. Les rebelles sont différents. Les gardes présidentiels sont différents. C’est les gardes présidentiels qui l’ont enlevé. Jusqu’à maintenant on n’a pas les traces de lui. Il est mort ? Il est vivant ? Seul le bon Dieu le sait. »
Un des neveux de cet opposant a accepté de témoigner, mais anonymement. « C’est pas la première fois que Deby l’a fait arrêter dans ces conditions. Cette fois-ci ça devrait être la douzième arrestation. Il a quand même l’immunité parlementaire. De la manière où on a investi sa maison, on l’a tabassé devant ses enfants… Une de ses filles est portée disparue et jusqu’aujourd’hui on ne l’a pas retrouvée. Un de ses cousins qui était avec lui et qui a été tabassé, lui aussi s’est volatilisé et maintenant on ne retrouve pas leurs traces. Ils ont été très violents. »
Le président du comité de suivi d’un processus sensé aboutir à des élections démocratiques lui aussi est porté disparu et si le premier Ministre nie toute chasse aux sorcières, il ajoute tout de même dans une formule énigmatique : « Mais si c’est nous qui les avons arrêtés, ils mériteront le sort qu’ils mériteront comme sort. »