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Tchad : l'UJT s'indigne du traitement des journalistes et demande une clarification


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 17 Avril 2020



La ville de N'Djamena. © DR
Le Bureau Exécutif de l'Union des Journalistes Tchadiens (UJT) s'indigne du traitement dont continuent de faire l'objet les journalistes indifféremment pris dans le feu de l'action par certains administrateurs et éléments des forces de l'ordre, depuis l'entrée en vigueur des dernières mesures de restriction contre le Coronavirus, selon un communiqué signé du président de l'UJT, Abbas Mahamoud Tahir.

En effet, malgré l'autorisation tacite du ministère de la communication et, partant des autorités en charge de la gestion de la pandémie du Covid-19, demandant aux professionnels des médias de maintenir leur programme habituels dans l'optique d'appuyer le gouvernement dans son plan de contingence, chaque jour qui passe apporte son lot de torture et de maltraitance des journalistes dans l'exercice de leur fonction.

Ce jour, 14 Avril 2020, le Directeur de Publication du journal N'Djaména Al-Djedida, Soulymane Abdelkerim, par ailleurs Trésorier Général Adjoint de I'UJT, est embarqué par les éléments du Commissariat Public n°5 (COP5) qui lui reprochent d'avoir ouvert le bureau de son journal. Il a passé plus de 4 heures dans les locaux dudit commissariat avant d'être libéré suite à l'intervention du Bureau de lUJT, mais aussi grâce à la compréhension du Commissaire titulaire. Le 12 avril, le Rédacteur en Chef de la Station régionale de l'ONAMA (Office National des Médias et de l'Audiovisuel) de Moundou, Ahmat Al-Hissein Ahmat est arrêté et embarque devant la radio alors qu'il venait de présenter le journal du 19 heures.

Le même jour, toujours à Moundou, Barimngone Mbaihigui Basile, Chef d'antenne de la Radio Kar-Uba a été rudement interpelé par une patrouille mixte à 20h15, après la fermeture de l'antenne malgré qu'il ait brandi une note d'autorisation spéciale signée du Gouverneur de Moundou.

Le 11 avril, à Pala, le Directeur de la Radio Soleil, par ailleurs Conseiller du Bureau de l'UJT, Abdelaziz Abassi, est menacé de mort par le préfet de Gagal pour une émission interactive sur la lutte contre Coronavirus.

Le 8 avril, Yo-hounkilam Jules-Daniel, journaliste à Al-Chahed est embarqué de son bureau avec l'ordinateur portable de la rédaction, par les éléments du COP5 et ne sera libéré que 3 heures plus tard.

Le 7 avril, Kita Ezéchiel, Directeur de Publication du journal en ligne, Tachad.com, a été appréhendé par une patrouille à 16 heures au quartier Gassi alors qu'il faisait un reportage sur un groupe de personnes dénichées dans une alimentation en train de boire. lI ne sera laché que 6 heures de temps plus tard avec de graves séquelles de bastonnades, ses téléphones portables et son ordinateur complètement formatés.

Ces quelques cas de maltraitance des journalistes depuis le couvre-feu, ne constituent qu'une piètre partie émergée d'un iceberg dissimulé sous le drap de mesures contre le Covid-19 mais souvent sciemment orientée contre les journalistes. Ce qui bafoue l'apport combien important des professionnels des médias dans la lutte contre cette pandémie.

Le Bureau de Exécutif de l'UJT exige que cessent ces pratiques qui entachent durablement la liberté de presse au Tchad et entravent la contribution des hommes des médias dans la lutte contre le Coronavirus. Il demande en outre que les autorités en charge de la gestion du Covid-19 clarifient officiellement le statut de tous les journalistes sous ces mesures contre le Coronavirus, conformément aux voeux du chef de l'Etat qui en appelle à l'implication effective des médias.

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