ANALYSE

Tchad : l'implication des jeunes, une solution prometteuse dans la lutte contre la faim


Alwihda Info | Par Barra Lutter King - 17 Janvier 2024



La sous-alimentation, indicateur majeur de l’insécurité alimentaire, est une réalité omniprésente au Tchad. Une grande partie de la population n’a pas accès à une alimentation saine, nutritive et suffisante. Qu'en est-il de nos hectares cultivables et de notre importante population jeune ?

Actuellement, le Tchad figure parmi les pays les plus touchés par la faim sur le continent, aux côtés de la Somalie, de la Sierra Leone, du Niger, du Burkina et du Mali, entre autres.

Selon l’indice mondial de la faim de 2023, publié par le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM), 90 % de la population de ces pays est confrontée à une consommation alimentaire insuffisante. Cette situation souligne que la faim demeure un problème grave au Tchad.

Cependant, malgré l'insécurité alimentaire et la sous-nutrition persistantes, le Tchad compte plus de 80 % de sa population dans le milieu rural, principalement jeune, qui représente une main-d'œuvre considérable pour l’agriculture.

Malheureusement, cette jeunesse, souvent mal nourrie, sans éducation ni compétences adéquates, quitte les campagnes pour les zones urbaines, percevant l’agriculture comme une activité pénible et peu lucrative, alors qu’il existe un cruel manque de souveraineté alimentaire. Il est regrettable que cette population juvénile ne soit pas exploitée efficacement.

Historiquement, la solution envisagée par les dirigeants contre la faim a consisté à solliciter de l'aide internationale, mais ces dons se révèlent souvent insuffisants.

Par conséquent, il est crucial d'impliquer les jeunes dans le système alimentaire du pays, en renforçant leurs compétences agricoles et en les associant à la prise de décision dans le secteur agricole. Sinon, quelle est l'utilité d'une campagne agricole annuelle, si la population reste affamée ?

La participation des jeunes à la politique agricole vise à améliorer le système alimentaire, qui est depuis longtemps défaillant. Cette approche pourrait répondre aux besoins alimentaires de la population et sortir le Tchad du classement des pays les plus affamés.

De plus, l'implication des jeunes, associée à une politique agricole adéquate, pourrait mettre fin à l'importation massive d'aliments de base. Le nouveau ministre de l'Agriculture, Keda Ballah, a déclaré : « Dans le cadre de la politique de l'État, nous voulons assurer l'autosuffisance alimentaire des Tchadiens. »

En définitive, le développement d'un pays ne peut se faire avec une population affamée. Une bonne alimentation est fondamentale pour une bonne santé et constitue la base du développement.

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