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TCHAD

Tchad : la CTDDH alerte sur le sort de détenus extrêmement malades dans des prisons secrètes


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 16 Juillet 2020



Des détenus escortés au Tchad. Illustration © Alwihda Info
Des détenus escortés au Tchad. Illustration © Alwihda Info
La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l'Homme (CTDDH) a informé mardi que "six des 29 personnes détenues dans un des cachots de l'Agence Nationale de Sécurité (ANS) dont elle avait publié les noms dans son communiqué le 1er avril 2020 sont extrêmement malades et privés de soins au point où le pire est à craindre si une action urgente n'est pas entreprise dans les meilleurs délais."

"Ces six personnes détenues (avec 23 autres) dans des conditions infrahumaines et dont le séjour dans ce sinistre cachot varie entre deux à cinq ans sont sur le point de perdre la vie à cause des mauvais traitements et de maladies", met en garde le secrétaire général de la CTDDH, Mahamat Nour Ahmed Ibedou.

Une "barbarie digne des camps de concentration nazis pendant la deuxième guerre mondiale"

La CTDDH a établi de façon certaine que dans ce cachot situé près de l'aéroport, MAHAMAT ALI TIDJANI arrêté en Décembre 2017 à Abdi dans la province du ouaddai, a vu ses membres inferieurs complètement paralysés et a perdu depuis trois mois, ses facultés mentales ;

ALI AHAMAT MAHAMAT, qui avait été arbitrairement arrêté en 2017 après avoir été escroqué par un agent de l'ANS ; il avait été arrêté parcequ'il avait réclamé son argent ; il est donc détenu pour une fausse accusation de rébellion. Ali AHAMAT est de façon irréversible atteint par la démence et a complètement perdu la raison.

ABDOU TCHARI ERIMI, détenu depuis 5 ans, est lui aussi atteint par la démence et a perdu toutes ses facultés mentales ; il se livre depuis un peu plus d'un mois à des délires sans fin.

MAHAMAT CHAIBO GOUDJA est en ce moment en train de se vider de son sang à cause d'hémorroïdes aiguës qui l'ont complètement affaiblies et l'empêchent de se mouvoir parce que n'ayant plus de forces.

EL HADJ OUMAR ABAKAR est détenu depuis 5ans ; il avait été conduit d'abord à la prison de Korotoro où il a séjourné pendant 3 ans ; il avait été libéré puis arrêté de nouveau et détenu dans ce cachot de lANS depuis deux ans. Cet homme est à present complètement anémié et traumatisé au point de ne plus reconnaître même ses compagnos de cellule.

HISSEIN WASKADA, détenu sans jugement depuis 2018, est sur le point de succomber à cause des effets de la malnutrition chronique qui sévit dans ce cachot. Actuellement, un ballonnement inquietant du ventre l'oblige à rester couché depuis 5 mois. Il est depuis ce temps victime de douleurs atroces et continues.

La CTDDH lance une alerte générale

"Face à cette mort certaine volontairement provoquée par les mises à la diète, les humiliations, les tortures physiques et morales, et la privation volontaire des soins par leurs geôliers", la CTDDH lance une alerte générale à l'endroit de ses partenaires nationaux et internationaux pour une action d'envergure "afin d'éviter à ces détenus une mort collective à l'image de celle des 44 innocents faussement accusés d'être des éléments de Boko Haram, morts dans les geôles de la Légion de Gendarmerie n°10 à Ndjamena le 16 avril 2020."

"Il n'est pas admissible que des personnes humaines puissent subir à quelques mètres de nos habitations un sort pareil", dénonce la CTDDH. Elle condamne, avec la dernière énergie, cette barbarie digne des camps de concentration nazis pendant la deuxième guerre mondiale. La situation de ces 29 détenus est tout simplement une négation de la dignité humaine.

La CTDDH entend faire toutes les diligences afin que ces personnes puissent être secourues et que les 23 autres qui, bien que malades sont encore debout, ne puissent pas connaître le sort de leurs 6 camarades. Elle rend le gouvernement tchadien, et à sa tête le Marechal président Idriss Deby, responsable de ce qui est advenu et ce qui adviendra du sort de ces malheureux.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)