Nouvel exercice diplomatique périlleux pour la France. Paris doit demander des comptes au régime tchadien sans le froisser. Après dix jours de silence, le Quai d'Orsay a ainsi réclamé hier une « clarification sans délai » sur le sort de trois opposants tchadiens arrêtés début février par le régime, sans demander leur libération pour autant, alors que la veille, Bruxelles avait réclamé leur « libération immédiate ».
Ces hommes, détenus dans des conditions extrajudiciaires dans un lieu encore inconnu, ont été arrêtés après l'attaque ratée des rebelles sur N'Djamena pour renverser le régime du président Idriss Déby. Il s'agit de Lol Mahamat Choua, ancien chef de l'Etat et acteur clé de l'accord politique d'août 2007 pour renforcer le processus démocratique, Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la coalition de partis d'opposition, et Ngarlejy Yorongar, opposant historique au Président.
Sidiki Kaba, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'homme, redoute que « Déby [ne] profite de la situation militaire pour se débarrasser de l'opposition politique et des responsables de la société civile ». Idriss Déby, auquel la France a apporté un soutien mesuré lors de la tentative de putsch, tient en main plusieurs ficelles : c'est lui qui peut accorder la grâce aux membres de l'Arche de Zoé, et c'est sur lui que la France s'est appuyée pour déployer à l'est du Tchad la force européenne Eufor, composée en majorité de Français, afin de protéger les réfugiés du Darfour voisin.
Faustine Vincent - ©2008 20 minutes
Ces hommes, détenus dans des conditions extrajudiciaires dans un lieu encore inconnu, ont été arrêtés après l'attaque ratée des rebelles sur N'Djamena pour renverser le régime du président Idriss Déby. Il s'agit de Lol Mahamat Choua, ancien chef de l'Etat et acteur clé de l'accord politique d'août 2007 pour renforcer le processus démocratique, Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la coalition de partis d'opposition, et Ngarlejy Yorongar, opposant historique au Président.
Sidiki Kaba, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'homme, redoute que « Déby [ne] profite de la situation militaire pour se débarrasser de l'opposition politique et des responsables de la société civile ». Idriss Déby, auquel la France a apporté un soutien mesuré lors de la tentative de putsch, tient en main plusieurs ficelles : c'est lui qui peut accorder la grâce aux membres de l'Arche de Zoé, et c'est sur lui que la France s'est appuyée pour déployer à l'est du Tchad la force européenne Eufor, composée en majorité de Français, afin de protéger les réfugiés du Darfour voisin.
Faustine Vincent - ©2008 20 minutes