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Tchad : la souveraineté nationale à l’épreuve des défis alimentaires, sanitaires et sécuritaires


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 10 Janvier 2025


La notion de souveraineté, depuis l’accession à l’indépendance des États africains, a été consacrée par la charte de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1963.


Tchad :  la souveraineté nationale à l’épreuve des défis alimentaires, sanitaires et sécuritaires
Mais pourquoi cette question revient-elle aujourd’hui avec une telle acuité ? En observant l’actualité marquée par les tensions politiques entre la France et l’Afrique, notamment au Tchad où les autorités ne cessent de rappeler à leur partenaire le concept de souveraineté, on est amené à se demander : le Tchad est-il réellement un pays souverain ?

D’un point de vue général, 64 ans après l’indépendance, dans de nombreux États africains, la présence militaire, monétaire et culturelle de l’ancienne puissance coloniale reste visible.

Cela suffit à démontrer que la souveraineté africaine n’est pas encore pleinement acquise. Bien que, sur le plan conceptuel, un État indépendant et souverain s’oppose à une colonie qui n’a pas le contrôle exclusif de son territoire, la réalité est plus complexe. En démocratie, la souveraineté signifie qu’un peuple ou une nation décide de la manière dont il s’organise, des règles qu’il adopte et des objectifs qu’il se fixe collectivement.

Sur ce point, il est clair que le Tchad n’est pas encore un État souverain dans les faits. Certes, la démocratie tchadienne existe depuis 34 ans, mais le pouvoir en place est souvent perçu comme étant contrôlé, soutenu et même installé par des influences extérieures.

Depuis les premières heures de l’indépendance, le peuple tchadien n’a que rarement eu l’occasion d’élire librement ses dirigeants. À l’exception de Ngarta Tombalbaye, les autres présidents sont souvent arrivés au pouvoir avec le soutien de forces extérieures. Au-delà de la souveraineté politique, souvent considérée comme un héritage colonial symbolique, les défis actuels concernent la souveraineté alimentaire, sécuritaire, énergétique et sanitaire.

Ces enjeux révèlent une dépendance accrue des États les uns envers les autres. Comme le disait le premier président tchadien, Ngarta Tombalbaye, « la première souveraineté d’un pays est alimentaire ». Malheureusement, le Tchad, malgré ses vastes potentialités agricoles, reste fortement tributaire de ses voisins pour ses approvisionnements en produits alimentaires.

Sur le plan sanitaire, le pays dépend largement de l’importation de produits médicaux, de systèmes de soins et de prévention contre certaines maladies. Le manque d’infrastructures adaptées, l’absence d’écoles de santé de qualité et d’usines de fabrication de produits de première nécessité aggravent cette dépendance. Ainsi, le Tchad doit recourir à de la main-d’œuvre étrangère, pour répondre à ses besoins sanitaires.

Cependant, il est essentiel de défendre la souveraineté nationale, tout en maintenant des relations de coopération mutuellement bénéfiques dans certains domaines. Face aux défis du réchauffement climatique, du numérique et d’autres secteurs stratégiques, le Tchad a besoin de partenariats gagnant-gagnant. La clé réside dans une bonne gouvernance et une gestion transparente des affaires publiques.

En conclusion, la souveraineté du Tchad, comme celle de nombreux États africains, reste un objectif à atteindre. Elle nécessite une réelle autonomie dans les domaines clés, tout en cultivant des alliances équilibrées et respectueuses.



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