OCHA / Naomi Frerotte. Au Tchad, des femmes vendent des légumes sur un marché informel à l'intérieur du site des rapatriés.
Les femmes tchadiennes représentent plus de la moitié de la population et constituent un électorat important capable de faire pencher la balance, lors des différentes consultations électorales. Cependant, elles sont, avec les enfants, l'une des catégories démographiques les plus marginalisées et maltraitées du pays.
Cette situation paradoxale et préoccupante n'est pas nouvelle ni atypique au pays de Toumai, mais propre à la l’ensemble des pays africains. Toutefois, le cas du Tchad est exacerbé par les différentes crises sécuritaires et frontalières qui sévissent constamment ces dernières années. Un contexte sociopolitique marqué par de fréquents déplacements de populations des pays voisins comme la République centrafricaine, le Soudan et le Cameroun vers le Tchad, dont les femmes et les enfants sont les victimes les plus à risque.
Bien que le principe de parité soit inscrit en lettre d’or dans la constitution tchadienne, avec pour but de promouvoir l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales, à peine 30% des femmes tchadiennes participent effectivement à la gestion des affaires publiques et politiques.
Les femmes sont victimes de discriminations et de violences généralisées. Les mutilations génitales féminines, bien que techniquement illégales et considérées comme une abomination ancienne et oubliée, sont encore largement pratiquées. Les exécutions extrajudiciaires, les passages à tabac, les actes de torture et les viols sont régulièrement commis sur les femmes par des individus anonymes et même par les forces de sécurité qui sont censées les protéger.
Cas de violations et d'abus de droits de l’homme
Ces abus et bien d'autres crimes sont perpétrés régulièrement à l’encontre des femmes tchadiennes dans une impunité « quasi-totale ». Amnesty International a indiqué que « l'insécurité généralisée dans l'Est du Tchad, a eu des conséquences particulièrement graves pour les femmes, qui ont subi de graves atteintes aux droits humains, notamment des viols, lors d'attaques de villages ». Les Nations unies ont également recensé de nombreux cas de violations et d'abus de droits de l’homme, mais malheureusement, aucune mesure significative n’a été prise par les autorités compétentes pour y remédier.
En 2004, 39,6 % des enfants âgés de 5 à 14 ans étaient scolarisés, et ce chiffre a considérablement baissé au fil des ans en raison de la crise des réfugiés. Les jeunes filles mineures à la recherche d'un emploi sont exposées à toutes sortes de situations dangereuses. Les Tchadiennes se déplacent souvent des provinces vers les grandes villes où certaines sont contraintes de se prostituer.
D’autres sont obligées de se marier contre leur gré, pour être ensuite contraintes par leurs maris à la servitude domestique ou au travail agricole. Au cours des années précédentes, des trafiquants et proxénètes ont emmené des jeunes filles tchadiennes, camerounaises et centrafricaines dans les régions pétrolières du Tchad pour les exploiter sexuellement à des fins commerciales.
Des efforts pour mettre fin aux conflits et ramener la paix
Le Tchad est l'un des acteurs étatiques engagés dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies à l’horizon 2030, mais seuls 34,4 % des indicateurs nécessaires au suivi des ODD dans une perspective de genre étaient accessibles en décembre 2020, avec des lacunes dans des secteurs importants comme le travail de soins non rémunéré et le travail domestique, les compétences en matière de technologies de l'information et de la communication, et les femmes dans les gouvernements locaux.
En outre, il n'existe pas d'approches comparables pour un suivi régulier dans de nombreux domaines, notamment le genre et la pauvreté, le harcèlement physique et sexuel, l'accès des femmes aux actifs (y compris la terre), et le genre et l'environnement. Il est essentiel de combler ces lacunes en matière de données sur le genre, si le Tchad veut atteindre ses objectifs en matière d'ODD liés au genre. Cette situation met en évidence un autre manque de structures permettant un suivi suffisant des femmes et de leur bien-être dans le pays. L'un des rares détails disponibles est qu’environ 48 % des filles tchadiennes ne sont pas scolarisées, un chiffre très alarmant.
Le nombre des réfugiés en provenance des pays voisins, notamment la RCA et le Cameroun, a augmenté ces dernières années. Les victimes sont principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui ont été contraint d'abandonner tous leurs biens pour fuir les conflits et les situations de violence. Le gouvernement tchadien et les organisations humanitaires tels que les Nations Unies tentent de pallier à la situation depuis plusieurs années. Des efforts ont été déployés pour mettre fin aux conflits et ramener la paix dans la région. Ils ont également fourni une aide médicale gratuite, de la nourriture et des camps pour protéger temporairement les personnes déplacées.
Ces efforts sont louables et les résultats encourageants, mais ils sont malheureusement insuffisants. De nombreuses victimes d’exploitations et d’abus sexuels ne bénéficient pas d’une prise en charge, ni d’un accompagnement rapide, sûr et adéquat, conforment au protocole des Nations Unies. Les femmes et les enfants sont toujours exposés à ces atteintes aux droits humains sur l’ensemble du territoire tchadien.
Cette situation paradoxale et préoccupante n'est pas nouvelle ni atypique au pays de Toumai, mais propre à la l’ensemble des pays africains. Toutefois, le cas du Tchad est exacerbé par les différentes crises sécuritaires et frontalières qui sévissent constamment ces dernières années. Un contexte sociopolitique marqué par de fréquents déplacements de populations des pays voisins comme la République centrafricaine, le Soudan et le Cameroun vers le Tchad, dont les femmes et les enfants sont les victimes les plus à risque.
Bien que le principe de parité soit inscrit en lettre d’or dans la constitution tchadienne, avec pour but de promouvoir l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales, à peine 30% des femmes tchadiennes participent effectivement à la gestion des affaires publiques et politiques.
Les femmes sont victimes de discriminations et de violences généralisées. Les mutilations génitales féminines, bien que techniquement illégales et considérées comme une abomination ancienne et oubliée, sont encore largement pratiquées. Les exécutions extrajudiciaires, les passages à tabac, les actes de torture et les viols sont régulièrement commis sur les femmes par des individus anonymes et même par les forces de sécurité qui sont censées les protéger.
Cas de violations et d'abus de droits de l’homme
Ces abus et bien d'autres crimes sont perpétrés régulièrement à l’encontre des femmes tchadiennes dans une impunité « quasi-totale ». Amnesty International a indiqué que « l'insécurité généralisée dans l'Est du Tchad, a eu des conséquences particulièrement graves pour les femmes, qui ont subi de graves atteintes aux droits humains, notamment des viols, lors d'attaques de villages ». Les Nations unies ont également recensé de nombreux cas de violations et d'abus de droits de l’homme, mais malheureusement, aucune mesure significative n’a été prise par les autorités compétentes pour y remédier.
En 2004, 39,6 % des enfants âgés de 5 à 14 ans étaient scolarisés, et ce chiffre a considérablement baissé au fil des ans en raison de la crise des réfugiés. Les jeunes filles mineures à la recherche d'un emploi sont exposées à toutes sortes de situations dangereuses. Les Tchadiennes se déplacent souvent des provinces vers les grandes villes où certaines sont contraintes de se prostituer.
D’autres sont obligées de se marier contre leur gré, pour être ensuite contraintes par leurs maris à la servitude domestique ou au travail agricole. Au cours des années précédentes, des trafiquants et proxénètes ont emmené des jeunes filles tchadiennes, camerounaises et centrafricaines dans les régions pétrolières du Tchad pour les exploiter sexuellement à des fins commerciales.
Des efforts pour mettre fin aux conflits et ramener la paix
Le Tchad est l'un des acteurs étatiques engagés dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies à l’horizon 2030, mais seuls 34,4 % des indicateurs nécessaires au suivi des ODD dans une perspective de genre étaient accessibles en décembre 2020, avec des lacunes dans des secteurs importants comme le travail de soins non rémunéré et le travail domestique, les compétences en matière de technologies de l'information et de la communication, et les femmes dans les gouvernements locaux.
En outre, il n'existe pas d'approches comparables pour un suivi régulier dans de nombreux domaines, notamment le genre et la pauvreté, le harcèlement physique et sexuel, l'accès des femmes aux actifs (y compris la terre), et le genre et l'environnement. Il est essentiel de combler ces lacunes en matière de données sur le genre, si le Tchad veut atteindre ses objectifs en matière d'ODD liés au genre. Cette situation met en évidence un autre manque de structures permettant un suivi suffisant des femmes et de leur bien-être dans le pays. L'un des rares détails disponibles est qu’environ 48 % des filles tchadiennes ne sont pas scolarisées, un chiffre très alarmant.
Le nombre des réfugiés en provenance des pays voisins, notamment la RCA et le Cameroun, a augmenté ces dernières années. Les victimes sont principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui ont été contraint d'abandonner tous leurs biens pour fuir les conflits et les situations de violence. Le gouvernement tchadien et les organisations humanitaires tels que les Nations Unies tentent de pallier à la situation depuis plusieurs années. Des efforts ont été déployés pour mettre fin aux conflits et ramener la paix dans la région. Ils ont également fourni une aide médicale gratuite, de la nourriture et des camps pour protéger temporairement les personnes déplacées.
Ces efforts sont louables et les résultats encourageants, mais ils sont malheureusement insuffisants. De nombreuses victimes d’exploitations et d’abus sexuels ne bénéficient pas d’une prise en charge, ni d’un accompagnement rapide, sûr et adéquat, conforment au protocole des Nations Unies. Les femmes et les enfants sont toujours exposés à ces atteintes aux droits humains sur l’ensemble du territoire tchadien.
HCR/Ezzat Habib Chami. De nouveaux réfugiés, principalement des femmes et des enfants, fuyant une récente flambée de violence dans le nord-ouest de la République centrafricaine (RCA) au Tchad.