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Tchad : les artistes musiciens de Sarh dénoncent leur exclusion du festival Yan-Guirbé 2024


Alwihda Info | Par Elwood Dk - 21 Novembre 2024



À quelques jours du début du très attendu festival traditionnel Yan-Guirbé, qui se tiendra du 23 au 30 novembre 2024 à Sarh, chef-lieu de la province du Moyen-Chari, les musiciens locaux expriment leur frustration face à leur non-participation à cet événement.

Un mécontentement grandissant qui met en lumière des tensions entre les artistes de la ville, le président de l’association des artistes musiciens du Moyen-Chari, et les organisateurs du festival.

Selon le secrétaire général des artistes musiciens du Moyen-Chari, Ngaryedji Yel-Oungar alias Mastazy, ce festival traditionnel Yan-Guirbé, est perçu comme une grande occasion pour promouvoir la culture du terroir, mais aussi de donner une visibilité internationale aux artistes musiciens locaux.

Pour certains artistes musiciens Sarhois, bien que ce festival soit à caractère traditionnel, il aurait dû être une opportunité de valoriser les talents locaux et de faire découvrir nos richesses musicales.

« Nous avons été informés de la tenue de cet événement depuis longtemps et nous sommes préparés avec des musiques typiquement traditionnelles, mais à notre grande surprise, aucun artiste de Sarh n’a été sélectionné pour y participer. C’est une grande déception, surtout que ce festival se tient chez nous. Nous avons l’impression d’avoir été complètement ignorés», explique Ngaryedji Yel-Oungar alias Mastazy.

Les musiciens dénoncent également le manque de communication et d'inclusivité dans le processus de sélection. Selon eux, ils n’ont pas été consultés, ni invités à participer aux discussions préalables concernant l'organisation de cet événement. Les habitants de Sarh, en particulier les jeunes, partagent également les préoccupations des musiciens. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le choix des artistes invités, et regrettent que des talents locaux n’aient pas été mis en avant.

« C’est dommage que les artistes de Sarh n’aient pas l’opportunité de se produire devant leur public local », déclare Amina N’Djamena, une résidente. « Ce festival aurait dû être une vitrine pour eux aussi », a conclu le secrétaire général des artistes musiciens du Moyen-Chari.

Alors que le festival Yan-Guirbé s’annonce comme un moment fort de la culture tchadienne, il reste à voir si les organisateurs prendront en compte ces revendications, et surtout, proposeront des solutions pour apaiser les tensions.

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