TCHAD

Tchad : les élections communales vers une tourmente


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 18 Octobre 2024



Le décor est planté, et la décision est prise : l'opposition ne participera pas aux élections législatives, locales et municipales prévues pour le 29 décembre prochain. Cette décision, motivée par des conditions qualifiées de « mascarade électorale », marque un tournant majeur dans l'histoire des élections au Tchad.

L’abstention massive de l’opposition, notamment Les Transformateurs, et un groupe de 14 partis associés au Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), est sans précédent et pourrait avoir des répercussions sur les échéances électorales à venir. En réalité, cette position de l'opposition représente un danger pour la démocratie.

Dès la première phase de la transition, le président Mahamat Idriss Deby Itno avait évoqué la refondation du Tchad, suscitant l'espoir d'un renouveau. Malheureusement, la situation actuelle semble nous ramener à l'ancien système de gouvernance, où seul le parti au pouvoir est en première ligne dans la gestion des affaires publiques.

Cette situation appelle à une réflexion profonde sur l’avenir de la démocratie dans le pays, et sur les moyens de garantir un processus électoral transparent, respectant véritablement le choix du peuple. L'absence d'un grand nombre de partis d'opposition, lors de cette élection, pourrait inciter les électeurs à s'abstenir ou à voter blanc, illustrant une perte de confiance dans ce processus. Peut-on vraiment parler de démocratie lorsque les urnes n’attirent plus le peuple ?

Face à cette crise politique, une réforme radicale du système électoral doit être envisagée, inspirée par des exemples de pays comme le Sénégal, qui privilégient l'intérêt de la nation, au détriment de sous-groupes assoiffés de pouvoir. Le président de la République, en tant que garant de ce « Tchad nouveau », ne doit pas rester silencieux. Il vaut mieux organiser des élections bien préparées, avec toutes les conditions réunies et sans ambiguïté, que de tromper tout un peuple.

Comme le dit l'adage, « quelle que soit la durée de la nuit, le jour finira par se lever ». Il est donc préférable d’écrire une nouvelle page de l’histoire, plutôt que de continuer avec un système ancien où les résultats des urnes sont souvent controversés. Il est temps de voir les choses différemment.

C'est une nécessité pour que l'Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE) comprenne qu'un processus simple et transparent est essentiel pour toutes les élections, qu’elles soient présidentielles, municipales, locales ou communales. À l'exemple des pays européens comme la Bulgarie, et bien d'autres.

Dans la même rubrique :