TCHAD

Tchad : plus de 88.590 sinistrés d'inondations accueillis dans des sites à N'Djamena


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 31 Octobre 2022


Les effets des changements climatiques s’intensifient sur l’ensemble du Tchad, en se traduisant, entre autres, par des graves inondations pluviales et fluviales entrainant des conséquences néfastes sur la population à savoir la destruction des champs, l’apparition des maladies hydriques tel que le choléra, la flambée du paludisme, la destruction des abris et surtout l’inaccessibilité aux zones inondées pour une évaluation afin de répondre aux besoins de la population affectée, indique le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).


La saison des pluies a commencé de manière précoce cette année au Tchad et les prévisions faites au niveau régional pour l’année estiment que les niveaux de précipitations seront supérieurs à la moyenne pour la zone sahélienne.

Les inondations pluviales qui ont commencé au début de la saison en juillet ont affecté plus de 1 million de personnes causant des dégâts importants dans 18 de 23 provinces, y compris Ndjamena, laissant un impact très important, particulièrement sur les communautés les plus vulnérables qui vivent dans des zones sujettes aux inondations. Les inondations sont consécutives à la fois aux précipitations abondantes qui sont enregistrées à travers le pays, et au débordement des cours d’eau et/ou à la rupture de digues.

Plus de 88 590 personnes occupent les sites identifiés par le Gouvernement avec l’appui des partenaires et des sites spontanés dans la ville de N’Djamena.

Les provinces les plus touchées sont le Mayo Kebbi Est (228 708 personnes), le Logone Occidental (147 129 personnes), la Tangilé (138 831 personnes) et le Mandoul (82 608 personnes). Les inondations ont provoqué d’importants dégâts matériels causant la destruction totale ou partielle d’habitations, de voies de communication (routes, ponts etc.) et de champs de cultures dans les zones affectées. Les populations étaient contraintes d’abandonner leurs maisons pour se regrouper dans des zones plus sûres, souvent dans des conditions très précaires (difficulté d’accès à l’eau potable, insuffisance de latrines, de vivres). De plus, certaines provinces de l'est comme le Sila ont été durement touchées cette année par les inondations et la crue exceptionnelle des rivières et ouadis typiques de la région. Il faut noter que les inondations ont occasionné l’enclavement de certaines localités du Salamat (Haraze Mangueigne et Bahr Azoum) où 2234 ménages sinistrés sont inaccessibles. En revanche, dans l’Est, les acteurs humanitaires ont pu accéder à Kerfi et Abdi après plusieurs semaines d’enclavement.

En outre, le manque d'infrastructures adéquates pour la canalisation de l'eau contribue également au fait que même dans les villes les plus importantes comme N'Djamena, des quartiers entiers sont submergés par les eaux, plaçant la capitale parmi les zones ayant le plus grand nombre des personnes affectées.

Le président de la transition a déclaré l’état d’urgence, le 19 octobre et a appelé les organisations humanitaires et les partenaires du Tchad à aider le gouvernement dans ses efforts de réponses aux besoins des personnes sinistrées à sortir.

Afin de renforcer la coordination de la réponse aux inondations à N’Djamena, le Gouvernement, à travers le ministère du Genre et de la Solidarité nationale, a pris un arrêté portant attribution et composition des membres de la Coordination chargée de la gestion des sites d’accueil des sinistrés de N’Djamena le 24 octobre 2022. Celle cellule, composée d’acteurs humanitaires, de donateurs et des services techniques étatiques concernés, se réunira très régulière pour faire le point sur la situation, les réponses en cours, les besoins non couverts mais aussi des contraintes et perspectives.

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